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[71,13] ὅτι ἐπρεσβεύσαντο οἱ Ἰάζυγες εἰρήνης δεόμενοι πρὸς Μᾶρκον,
οὐ μέντοι καὶ ἔτυχόν τινος· ἄπιστόν τε γὰρ τὸ φῦλον αὐτῶν ὁ
Μᾶρκος εἰδὼς ὄν, καὶ προσέτι καὶ ὑπὸ τῶν Κουάδων ἀπατηθείς,
ἐπίπαν ἐξελεῖν ἠθέλησεν. οἱ γὰρ Κούαδοι οὐχ ὅτι ἐκείνοις τότε
συνεμάχησαν, ἀλλὰ καὶ τοὺς Μαρκομάνους πρότερον, ὡς ἔτι ἐπολέμουν,
καταφεύγοντας ἐς τὴν σφετέραν ὅτε βιασθεῖεν ἐδέχοντο,
καὶ οὔτ´ ἄλλο τι ὧν ὡμολογήκεσαν ἐποίουν, οὔτε τοὺς αἰχμαλώτους
πάντας ἀπέδοσαν ἀλλ´ ὀλίγους, καὶ τούτους οἷς οὔτε ἐς πρᾶσιν
οὔτε ἐς ὑπηρεσίαν τινὰ χρήσασθαι ἐδύναντο. εἰ δ´ οὖν τινας καὶ
τῶν ἀκμαζόντων ἀπεδίδοσαν, ἀλλὰ τούς γε συγγενεῖς αὐτῶν οἴκοι
κατεῖχον, ἵνα καὶ ἐκεῖνοι πρὸς αὐτοὺς αὐτομολῶσι. καὶ τὸν βασιλέα
σφῶν Φούρτιον ἐκβαλόντες Ἀριόγαισον αὐτοὶ ἐφ´ ἑαυτῶν βασιλέα
σφίσιν ἐστήσαντο. καὶ τούτοις διὰ ταῦτα ὁ αὐτοκράτωρ οὔτε ἐκεῖνον
ὡς καὶ νόμῳ τινὶ γεγονότα ἐβεβαίωσεν, οὔτε τὰς σπονδάς,
καίπερ πέντε μυριάδας αἰχμαλώτων ἀποδώσειν ὑπισχνουμένοις, ἀνενεώσατο.
| [71,13] Les Iazyges aussi envoyèrent des ambassadeurs à Marc-Antonin pour lui
demander la paix, mais ils n'obtinrent rien ; car ce prince, sachant qu'on
ne pouvait se fier à cette nation, et, de plus, ayant été trompé par les
Quades, voulut à tout prix en tirer vengeance. Les Quades, en effet, ne
s'étaient pas contentés de porter secours aux Iazyges dans la présente
guerre, ils avaient auparavant accueilli les Marcomans encore en armes,
qui, toutes les fois qu'ils étaient refoulés, se réfugiaient sur leur
territoire ; ils n'étaient restés fidèles à aucune des conventions, et ils
n'avaient pas rendu tous les captifs, mais seulement un petit nombre, et
encore ces captifs étaient-ils ceux dont ils ne pouvaient tirer parti,
soit en les vendant, soit en utilisant leurs services. Lorsque, cependant,
ils rendaient quelques-uns de ceux qui étaient dans la vigueur de l'âge,
ils retenaient leurs parents, afin d'obliger les autres à déserter vers
eux. Après avoir chassé leur roi Furtios, ils se donnèrent pour roi
Ariogaesos. Ce furent là les motifs qui décidèrent l'empereur à ne pas
confirmer Ariogaesos, comme n'ayant pas été légalement nommé, et à ne pas
renouveler le traité, bien qu'on offrît de lui rendre cinquante mille captifs.
| [71,14] ὅτι τῷ Ἀριογαίσῳ ὁ Μᾶρκος οὕτω χαλεπῶς ἔσχεν ὥστε καὶ
ἐπικηρῦξαι ἵνα, ἂν μέν τις ζῶντα αὐτὸν ἀγάγῃ, χιλίους, ἂν δὲ
ἀποκτείνας τὴν κεφαλὴν αὐτοῦ ἀποδείξῃ, πεντακοσίους χρυσοῦς
λάβῃ, καίτοι τά τε ἄλλα ἀεί ποτε φιλανθρώπως καὶ τοῖς πολεμιωτάτοις
χρώμενος, καὶ Τιριδάτην σατράπην τά τε ἐν τῇ Ἀρμενίᾳ
ταράξαντα καὶ τὸν τῶν Ἡνιόχων βασιλέα ἀποσφάξαντα, τῷ τε
Οὐήρῳ ἐπιτιμῶντί οἱ περὶ τούτων τὸ ξίφος ἐπανατεινάμενον, μὴ
κτείνας ἀλλ´ ἐς Βρεττανίαν πέμψας. οὕτω μὲν οὖν τότε ἐπ´ αὐτὸν
παρωξύνθη, οὐ μέντοι καὶ κακόν τι ἁλόντα μετὰ ταῦτα ἔδρασεν,
ἀλλ´ ἐς Ἀλεξάνδρειαν ἀπέστειλεν.
| [71,14] Marc-Antonin était tellement irrité contre Ariogaesos, qu'il offrit
publiquement mille pièces d'or à qui le lui amènerait vif, et cinq cents à
qui lui montrerait sa tête après l'avoir tué ; bien que, dans les autres
circonstances, il se conduisit toujours avec humanité même envers les
ennemis les plus acharnés, et qu'au lieu de faire périr le satrape
Tiridate coupable d'avoir excité des troubles en Arménie, égorgé le roi
des Hénioques et menacé de son épée Vérus qui lui adressait des reproches
sur ces actes, il l'eût seulement relégué en Bretagne. Voilà jusqu'à quel
point alla, sur le moment, sa colère contre Ariogoesos ; néanmoins,
lorsque dans la suite ce prince fut pris, il ne lui fit aucun mal, et il
se contenta de l'envoyer à Alexandrie.
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