HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXXI

Chapitre 25-26

  Chapitre 25-26

[71,25] ἐπεὶ δ´ οὐκ ἄν ποτε συγκαθεῖναι ἐς τοῦτο Κάσσιος ἐθελήσειε (πῶς γὰρ ἂν πιστεύσειέ μοι, ἄπιστος οὕτω περὶ ἐμὲ γεγενημένος), ὑμᾶς γε συστρατιῶται χρὴ θαρρεῖν. οὐ γάρ που κρείττους Κίλικες καὶ Σύροι καὶ Ἰουδαῖοι καὶ Αἰγύπτιοι ὑμῶν οὔτε ἐγένοντό ποτε οὔτε ἔσονται, οὐδ´ ἂν μυριάκις πλείους ὑμῶν, ὅσῳ νῦν ἐλάττους εἰσίν, ἀθροισθῶσιν. οὐ μὴν οὐδ´ αὐτὸς Κάσσιος, εἰ καὶ τὰ μάλιστα καὶ στρατηγικὸς εἶναι καὶ πολλὰ κατωρθωκέναι δοκεῖ, λόγου τινὸς ἄξιος νῦν ἂν φανείη· οὔτε γὰρ ἀετὸς κολοιῶν καὶ λέων νεβρῶν ἡγησάμενος ἀξιόμαχος γίγνεται, καὶ τὸν Ἀραβικὸν τόν τε Παρθικὸν ἐκεῖνον πόλεμον οὐ Κάσσιος ἀλλ´ ὑμεῖς κατειργάσασθε. ἄλλως τε, εἰ καὶ ἐκεῖνος ἐκ τῶν πρὸς Πάρθους πραχθέντων εὐδόκιμός ἐστιν, ἔχετε καὶ ὑμεῖς Οὐῆρον, ὃς οὐδὲν ἧττον ἀλλὰ καὶ μᾶλλον αὐτοῦ καὶ ἐνίκησε πλείω καὶ κατεκτήσατο. ἀλλὰ τάχα μὲν καὶ ἤδη μετανενόηκε, ζῶντά με μεμαθηκώς· οὐ γάρ που καὶ ἄλλως ὡς τετελευτηκότος μου τοῦτ´ ἐποίησεν. ἂν δὲ καὶ ἐπὶ πλεῖον ἀντίσχῃ, ἀλλ´ ὅταν γε καὶ προσιόντας ἡμᾶς πύθηται, πάντως γνωσιμαχήσει, καὶ ὑμᾶς φοβηθεὶς καὶ ἐμὲ αἰδεσθείς. [71,25] Mais, comme Cassius ne voudrait pas entrer avec moi dans cet examen (comment aurait-il foi en ma promesse après m'avoir manqué de foi à ce point ?), il vous faut, compagnons d'armes, être pleins de confiance. Les Ciliciens, les Syriens, les Juifs, les Egyptiens, n'ont jamais eu et n'auront jamais l'avantage sur vous, lors même qu'ils formeraient des rassemblements dix mille fois aussi forts qu'ils vous sont aujourd'hui inférieurs en nombre. Cassius lui-même, bien qu'il passe pour un excellent général et pour avoir remporté beaucoup de succès, ne doit aujourd'hui être compté pour rien ; l'aigle menant des geais au combat, le lion menant des biches, ne sont pas à redouter ; ce n'est pas Cassius qui a terminé la guerre contre les Arabes, ni la guerre contre les Parthes : c'est vous. D'ailleurs, si ses exploits contre les Parthes lui ont acquis quelque gloire, vous avez de votre côté Vérus, qui ne lui cède en rien, et qui a remporté plus de victoires et conquis plus de pays. Peut-être même Cassius s'est-il déjà repenti, depuis qu'il sait que je suis vivant ; car, à coup sûr, s'il n'avait pas été persuadé de ma mort, il n'aurait pas agi ainsi. S'il persiste encore dans sa résolution, du moins, lorsqu'il apprendra que nous marchons contre lui, il hésitera infailliblement, tant par crainte de vous que par respect pour moi.
[71,26] ἐγὼ γοῦν ἓν μόνον συστρατιῶται δέδοικα (εἰρήσεται γὰρ πᾶσα πρὸς ὑμᾶς ἀλήθεια), μὴ ἤτοι αὐτὸς ἑαυτὸν ἀποκτείνῃ, αἰσχυνθεὶς ἐς τὴν ἡμετέραν ὄψιν ἐλθεῖν, ἕτερός τις μαθὼν ὅτι τε ἥξω καὶ ὅτι ἐπ´ αὐτὸν ὁρμῶμαι τοῦτο ποιήσῃ. μέγα γάρ μου ἆθλον καὶ τοῦ πολέμου καὶ τῆς νίκης, καὶ ἡλίκον οὐδεὶς πώποτε ἀνθρώπων ἔλαβεν, ἀφαιρήσεται. τί δὲ τοῦτό ἐστιν; ἀδικήσαντα ἄνθρωπον ἀφεῖναι, πρὸς φιλίαν ὑπερβάντα φίλον μεῖναι, πίστιν καταλύσαντι πιστὸν διαγενέσθαι. παράδοξα μὲν ἴσως ταῦθ´ ὑμῖν φαίνεται, ἀλλ´ οὐκ ἀπιστεῖν ὑμᾶς αὐτοῖς δεῖ· οὐ γάρ που καὶ ἁπλῶς πάντα τὰ ἀγαθὰ ἐκ τῶν ἀνθρώπων ἀπόλωλεν, ἀλλ´ ἔστι καὶ παρ´ ἡμῖν ἔτι τῆς ἀρχαίας ἀρετῆς λείψανον. ἂν δέ που ἀπιστῇ τις, καὶ διὰ τοῦτο μεῖζόν ἐστί μοι τὸ ἐπιθύμημα, ἵνα μηδεὶς ἂν πιστεύσειε γενέσθαι δύνασθαι, τοῦτο ἴδῃ γενόμενον. ὡς ἔγωγε τοῦτ´ ἂν μόνον ἐκ τῶν παρόντων κακῶν κερδάναιμι, εἰ δυνηθείην καλῶς θέσθαι τὸ πρᾶγμα καὶ δεῖξαι πᾶσιν ἀνθρώποις ὅτι καὶ ἐμφυλίοις πολέμοις ἔστιν ὀρθῶς χρήσασθαι". [71,26] Quant à moi, compagnons d'armes, je ne redoute qu'une seule chose (la vérité tout entière vous sera dite), c'est qu'il ne se donne lui-même la mort pour s'épargner la confusion de paraître devant nous, ou que quelque autre le fasse en apprenant que je vais arriver et que je marche contre lui. Ce serait me ravir un grand avantage que j'attends et de la guerre et de la victoire, un avantage tel que jamais aucun homme n'en remporta. Quel est donc cet avantage ? Celui de pardonner une injure, de rester ami malgré la violation de l'amitié, de rester fidèle malgré un manque à la fidélité. Ces paroles vous paraissent peut-être extraordinaires, cependant vous ne devez pas refuser d'y croire ; tous les bons sentiments ne sont pas morts parmi les hommes, il subsiste encore parmi nous aussi quelques restes de l'antique vertu. Si l'on refuse de me croire, mon désir n'en est que plus vif de faire que, ce dont personne ne croit l'accomplissement possible, on le voie accompli. Les malheurs présents m'auraient du moins donné un profit, celui de pouvoir arranger honorablement l'affaire et de montrer à tous qu'il y a moyen de tirer quelque bien même de la guerre civile».


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Dernière mise à jour : 24/05/2007