HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXVIII

Chapitre 7

  Chapitre 7

[68,7] καὶ ἐδαπάνα πάμπολλα μὲν ἐς τοὺς πολέμους πάμπολλα δὲ ἐς τὰ τῆς εἰρήνης ἔργα, καὶ πλεῖστα καὶ ἀναγκαιότατα καὶ ἐν ὁδοῖς καὶ ἐν λιμέσι καὶ ἐν οἰκοδομήμασι δημοσίοις κατασκευάσας οὐδενὸς αἷμα ἐς οὐδὲν αὐτῶν ἀνάλωσεν. οὕτως γάρ που καὶ μεγαλόφρων καὶ μεγαλογνώμων ἔφυ ὥστε καὶ τῷ ἱπποδρόμῳ ἐπιγράψαι ὅτι ἐξαρκοῦντα αὐτὸν τῷ τῶν Ῥωμαίων δήμῳ ἐποίησεν, ἐπειδὴ διαφθαρέντα πῃ καὶ μείζω καὶ περικαλλέστερον ἐξειργάσατο. φιλούμενός τε οὖν ἐπ´ αὐτοῖς μᾶλλον τιμώμενος ἔχαιρε, καὶ τῷ τε δήμῳ μετ´ ἐπιεικείας συνεγίνετο καὶ τῇ γερουσίᾳ σεμνοπρεπῶς ὡμίλει, ἀγαπητὸς μὲν πᾶσι, φοβερὸς δὲ μηδενὶ πλὴν πολεμίοις ὤν. καὶ γὰρ θήρας καὶ συμποσίων ἔργων τε καὶ βουλευμάτων σκωμμάτων τε συμμετεῖχε σφίσι, καὶ πολλάκις καὶ τέταρτος ὠχεῖτο, ἔς τε τὰς οἰκίας αὐτῶν καὶ ἄνευ γε φρουρᾶς ἔστιν ὧν ἐσιὼν εὐθυμεῖτο. παιδείας μὲν γὰρ ἀκριβοῦς, ὅση ἐν λόγοις, οὐ μετέσχε, τό γε μὴν ἔργον αὐτῆς καὶ ἠπίστατο καὶ ἐποίει. οὐδὲ ἔστιν τι οὐκ ἄριστον εἶχε. καὶ οἶδα μὲν ὅτι καὶ περὶ μειράκια καὶ περὶ οἶνον ἐσπουδάκει· ἀλλ´ εἰ μέν τι ἐκ τούτων αἰσχρὸν κακὸν ἐδεδράκει ἐπεπόνθει, ἐπηγορίαν ἂν εἶχε, νῦν δὲ τοῦ τε οἴνου διακόρως ἔπινε καὶ νήφων ἦν, ἔν τε τοῖς παιδικοῖς οὐδένα ἐλύπησεν. εἰ δὲ καὶ φιλοπόλεμος ἦν, ἀλλὰ τῇ τε κατορθώσει καὶ τοῦ ἐχθίστου μὲν καθαιρέσει τοῦ οἰκείου δὲ αὐξήσει ἠρκεῖτο. οὐδὲ γὰρ οὐδ´ ὅπερ εἴωθεν ἐν τοῖς τοιούτοις γίγνεσθαι, τὸ τοὺς στρατιώτας ἐξογκοῦσθαί τε καὶ ὑπερφρονεῖν, συνέβη ποτὲ ἐπ´ αὐτοῦ· οὕτως ἐγκρατῶς αὐτῶν ἦρχε. διὰ ταῦτα μὲν οὖν οὐκ ἀπεικότως Δεκέβαλος αὐτὸν ἐδεδίει· [68,7] 7. Il dépensait beaucoup pour la guerre, beaucoup aussi pour des travaux pendant la paix ; mais les dépenses les plus nombreuses et les plus nécessaires avaient pour objet la réparation des routes, des ports et des édifices publics, sans que, pour aucun de ces ouvrages, il versât jamais le sang. Il avait naturellement tant de grandeur dans ses conceptions et dans ses pensées, qu'ayant relevé le Cirque de ses ruines, plus beau et plus magnifique, il y mit une inscription portant qu'il l'avait rebâti de la sorte pour qu'il pût contenir le peuple romain. Il souhaitait plutôt se faire aimer par cette conduite que de se faire rendre des honneurs. Il mettait de la douceur dans ses rapports avec le peuple, et de la dignité dans ses entretiens avec le sénat ; chéri de tous, et redoutable seulement aux ennemis. Il prenait part aux chasses des citoyens, à leurs festins, à leurs travaux et à leurs projets, comme aussi à leurs distractions ; souvent même il occupait la quatrième place dans leur litière, et il ne craignait pas d'entrer sans garde dans leur maison. Sans avoir la science parfaite de l'éloquence, il en connaissait les procédés et les mettait en pratique. Il n'y avait rien où il n'excellât. Je sais bien qu'il avait la passion des jeunes garçons et du vin : si ces penchants lui eussent fait faire ou souffrir quelque chose de honteux ou de mauvais, il en eût été blâmé ; mais il pouvait boire jusqu'à satiété, sans cependant perdre rien de sa raison, et, dans ses amusements, jamais il ne blessa personne. S'il aimait la guerre, il se contentait de remporter des succès, d'abattre un ennemi implacable et d'accroître ses propres Etats. Car, jamais sous lui, ainsi qu'il arrive ordinairement, en pareilles circonstances, les soldats ne se laissèrent aller à l'orgueil et à l'insolence, tant il avait de fermeté dans le commandement. Aussi n'était-ce pas sans raison que Décébale le redoutait.


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Dernière mise à jour : 3/05/2007