HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXVIII

Chapitre 15

  Chapitre 15

[68,15] πρὸς δὲ τὸν Τραϊανὸν ἐς τὴν Ῥώμην ἐλθόντα πλεῖσται ὅσαι πρεσβεῖαι παρὰ βαρβάρων ἄλλων τε καὶ Ἰνδῶν ἀφίκοντο. καὶ θέας ἐν τρισὶ καὶ εἴκοσι καὶ ἑκατὸν ἡμέραις ἐποίησεν, ἐν αἷς θηρία τε καὶ βοτὰ χίλιά που καὶ μύρια {που} ἐσφάγη καὶ μονομάχοι μύριοι ἠγωνίσαντο. καὶ κατὰ τοὺς αὐτοὺς χρόνους τά τε ἕλη τὰ Πομπτῖνα ὡδοποίησε λίθῳ, καὶ τὰς ὁδοὺς παροικοδομήμασι καὶ γεφύραις μεγαλοπρεπεστάταις ἐξεποίησε. τό τε νόμισμα πᾶν τὸ ἐξίτηλον συνεχώνευσε. τῷ δὲ Σούρᾳ τῷ Λικινίῳ καὶ ταφὴν δημοσίαν καὶ ἀνδριάντα ἔδωκε τελευτήσαντι· ὅστις ἐς τοῦτο καὶ πλούτου καὶ αὐχήματος ἀφίκετο ὥστε καὶ γυμνάσιον Ῥωμαίοις οἰκοδομῆσαι. τοσαύτῃ δὲ φιλίᾳ καὶ πίστει τε Σούρας πρὸς τὸν Τραϊανὸν ἐχρήσατο καὶ Τραϊανὸς πρὸς ἐκεῖνον ὥστε πολλάκις αὐτόν, οἷά που περὶ πάντας τούς τι παρὰ τοῖς αὐτοκράτορσι δυναμένους γίνεσθαι πέφυκε, διαβληθέντα οὔτε ὑπώπτευσέ ποτε οὔτε ἐμίσησεν, ἀλλὰ καὶ ἐγκειμένων οἱ ἐπὶ πολὺ τῶν φθονούντων αὐτῷ οἴκαδέ τε ἄκλητος πρὸς αὐτὸν ἐπὶ δεῖπνον ἦλθε, καὶ πᾶσαν τὴν φρουρὰν ἀποπέμψας ἐκάλεσε πρῶτον μὲν τὸν ἰατρὸν αὐτοῦ, καὶ δι´ ἐκείνου τοὺς ὀφθαλμοὺς ὑπηλείψατο, ἔπειτα τὸν κουρέα, καὶ δι´ ἐκείνου τὸ γένειον ἐξύρατο (τοῦτο γὰρ ἐκ παλαιοῦ πάντες οἱ ἄλλοι καὶ αὐτοὶ οἱ αὐτοκράτορες ἐποίουν· Ἁδριανὸς γὰρ πρῶτος γενειᾶν κατέδειξεπράξας δὲ ταῦτα, καὶ μετὰ τοῦτο καὶ λουσάμενος καὶ δειπνήσας, ἔπειτα τοῖς φίλοις τοῖς εἰωθόσιν ἀεί τι περὶ αὐτοῦ φαῦλον λέγειν ἔφη τῇ ὑστεραίᾳ ὅτι "εἰ ἤθελέ με Σούρας ἀποκτεῖναι, χθὲς ἂν ἀπεκτόνει". [68,15] 15. Dès que Trajan fut de retour à Rome, il arriva une foule d'ambassadeurs de nations barbares, et, entre autres, des Indiens. Il donna, pendant cent vingt-trois jours, des spectacles où furent tuées mille et jusqu'à dix mille bêtes tant sauvages que domestiques, où combattirent dix mille gladiateurs. Vers le même temps encore, il rendit les marais Pontins praticables au moyen de chaussées, et construisit le long des édifices et des ponts magnifiques. Il fit fondre toute la monnaie de mauvais aloi. Licinius Sura étant mort, il lui fit des funérailles aux frais de l'Etat, et lui érigea une statue ; ce Sura était si riche et si avide de gloire qu'il fit bâtir un gymnase en faveur des Romains. Telle était l'amitié et la confiance, et de Sura envers Trajan, et de Trajan envers Sura, que, malgré les calomnies auxquelles celui-ci fut en butte, comme c'est l'ordinaire pour ceux qui ont quelque pouvoir auprès des empereurs, Trajan n'eut jamais contre lui ni soupçon ni haine ; que, loin de là, voyant l'acharnement des envieux, il se rendit dans la maison de Sura sans y être invité, pour souper, et, qu'après avoir congédié tous ses gardes, il commença par appeler le médecin de son ami et se faire oindre les yeux par lui ; puis son barbier, et se fit raser par lui (c'était l'antique usage des citoyens romains, et les empereurs eux-mêmes y restaient fidèles ; Adrien, le premier, introduisit la mode de laisser croître sa barbe) ; qu'après avoir agi ainsi, après avoir pris le bain et avoir soupé, il dit, le lendemain, à ceux qui étaient dans l'habitude de mal parler de Sura : «Si Sura eût eu l'intention de me tuer, il m'eût tué hier».


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Dernière mise à jour : 3/05/2007