HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

Chapitre 10-11

  Chapitre 10-11

[59,10] ἐπαίτια δὲ δὴ πρὸς πάντων ὁμοίως τάδε ἐξειργάσατο. πλείστους ὅσους ὁπλομαχῆσαι ἐποίησε. καὶ γὰρ καὶ καθ´ ἕνα καὶ ἀθρόους, ὥσπερ ἐν παρατάξει τινί, ἀγωνίσασθαί σφας ἠνάγκασε, παρὰ τῆς βουλῆς δὴ τοῦτο αἰτήσας· τὸ δὲ καὶ ἔξω τοῦ νενομοθετημένου πάνθ´ ὅσα βούλοιτο δρᾶσαι, καὶ ἀποκτεῖναι τῶν τε ἄλλων πολλοὺς καὶ τῶν ἱππέων ἓξ καὶ εἴκοσι, τοὺς μὲν τὰς οὐσίας κατεδηδοκότας, τοὺς δὲ καὶ ἄλλως ὁπλομαχίαν ἠσκηκότας. ἦν δὲ οὐ τὸ πλῆθος τῶν ἀπολλυμένων οὕτω τι δεινόν, καίπερ δεινὸν ὄν, ἀλλ´ ὅτι τοῖς τε φόνοις αὐτῶν ὑπερέχαιρε καὶ τῆς τοῦ αἵματος θέας ἀπλήστως εἶχεν. ὑπὸ δὲ δὴ τῆς αὐτῆς ὠμότητος, ἐπιλιπόντων ποτὲ τῶν τοῖς θηρίοις ἐκ καταδίκης διδομένων, ἐκέλευσεν ἐκ τοῦ ὄχλου τοῦ τοῖς ἰκρίοις προσεστηκότος συναρπασθῆναί τέ τινας καὶ παραβληθῆναί σφισιν· καὶ ὅπως γε μήτε ἐπιβοήσασθαι μήτε αἰτιάσασθαί τι δυνηθῶσι, τὰς γλώσσας αὐτῶν προαπέτεμε. τῶν τε ἱππέων τινὰ ἐπιφανῶν μονομαχῆσαί τε ὡς καὶ ὑβρίσαντα τὴν μητέρα αὐτοῦ τὴν Ἀγριππῖναν ἠνάγκασε, καὶ νικήσαντα κατηγόροις παρέδωκε καὶ ἀπέσφαξε. τόν τε πατέρα αὐτοῦ μηδὲν ἀδικήσαντα ἔς τε γαλεάγραν, ὥσπερ καὶ ἄλλους συχνούς, καθεῖρξε κἀνταῦθα διέφθειρεν. ἐποίησε δὲ τοὺς ἀγῶνας τούτους τὰ μὲν πρῶτα ἐν τοῖς Σέπτοις, πᾶν τὸ χωρίον ἐκεῖνο ἐξορύξας καὶ ὕδατος πληρώσας, ἵνα μίαν ναῦν ἐσαγάγῃ, ἔπειτα δὲ καὶ ἑτέρωθι, πλεῖστά τε καὶ μέγιστα οἰκοδομήματα καθελὼν καὶ ἰκρία πηξάμενος· τὸ γὰρ τοῦ Ταύρου θέατρον ὑπερεφρόνησε. τούτων τε οὖν ἕνεκα καὶ διὰ τὰς δαπάνας καὶ διὰ τοὺς φόνους αἰτίαν εἶχε, καὶ ὅτι τὸν Μάκρωνα μετὰ τῆς Ἐννίας, μήτε τοῦ ταύτης ἔρωτος μήτε τῶν ἐκείνου εὐεργετημάτων, δι´ ὧν τά τε ἄλλα καὶ τὴν ἀρχὴν αὐτῷ μόνῳ συγκατέπραξε, μνησθείς, ἔς τε ἑκουσίου δὴ θανάτου ἀνάγκην, καίπερ καὶ τὴν Αἴγυπτόν οἱ προστάξας, καὶ ἐς αἰσχύνην, ἧς αὐτὸς τὸ πλεῖστον μετεῖχε, κατέστησε· προαγωγείας γὰρ ἔγκλημα αὐτῷ πρὸς τοῖς ἄλλοις ἐπήγαγε. κἀκ τούτου καὶ ἕτεροι πολλοὶ οἱ μὲν καταψηφισθέντες οἱ δὲ καὶ πρὶν ἁλῶναι ἐφονεύθησαν, πρόφασιν μὲν διά τε τοὺς γονέας καὶ διὰ τοὺς ἀδελφοὺς αὐτοῦ τούς τε ἄλλους τοὺς δι´ ἐκείνους ἀπολομένους, τὸ δ´ ἀληθὲς διὰ τὰς οὐσίας· οἵ τε γὰρ θησαυροὶ ἐξανάλωντο καὶ οὐδὲν αὐτῷ ἐξήρκει. ἠλέγχοντο δὲ καὶ ἐκ τῶν καταμαρτυρούντων σφῶν καὶ ἐκ τῶν γραμμάτων κατακεκαυκέναι ποτὲ ἔφη. καὶ ἑτέρους τε νόσος τῷ προτέρῳ ἔτει οἱ συμβᾶσα καὶ τῆς Δρουσίλλης τῆς ἀδελφῆς αὐτοῦ θάνατος ἔφθειρε· τά τε γὰρ ἄλλα, καὶ εἴ τις εἱστίασεν ἠσπάσατό τινα καὶ ἐλούσατο ἐν ταῖς ἡμέραις, ἐκολάζετο. [59,10] Voici maintenant des mesures qui furent blâmées de tous pareillement. Il poussa un nombre considérable de citoyens à se faire gladiateurs. Il les contraignit à combattre soit un contre un, soit en masse, comme dans une bataille rangée, chose dont il avait cette fois demandé l'autorisation au sénat, ce qui ne l'empêcha pas de faire en dehors des formes légales tout ce qui lui plaisait et de mettre à mort, outre une foule d'autres citoyens, vingt-six chevaliers qui avaient, partie mangé leur fortune, partie combattu sans raison comme gladiateurs. L'horreur venait moins du nombre des victimes, quelque horrible qu'il fût, que du plaisir extrême que lui causaient ces massacres, et de son insatiable avidité de voir couler le sang. Dans sa cruauté, un jour qu'on manquait de criminels condamnés aux bêtes, il donna l'ordre de saisir quelques-uns des spectateurs assis sur les bancs du théâtre et de les leur jeter; et, pour qu'ils ne pussent ni s'écrier ni se plaindre de cette violence, il leur fit préalablement couper la langue. Il força un chevalier illustre à combattre comme gladiateur, sous prétexte qu'il avait outragé sa mère Agrippine; et, le chevalier ayant été vainqueur, il le livra aux accusateurs et le mit à mort. Le père de ce chevalier, qui n'avait commis aucun crime, fut, ainsi que bien d'autres, enfermé dans une cage et y périt. Caius célébra ces jeux d'abord dans les Septa, qu'on avait creusés en entier et remplis d'eau, afin d'y amener, en tout, un navire ; il les célébra ensuite dans un autre endroit où il démolit plusieurs grands édifices pour mettre à la place un échafaudage ; car il dédaignait le théâtre de Taurus. Ces entreprises, de même que ses dépenses et ses meurtres, lui attirèrent la haine publique, et il y ajouta en réduisant Macron et Ennia, malgré l'amour de l'une et les bienfaits de l'autre qui seul avait contribué par ses efforts à lui donner l'empire, à la nécessité de se donner volontairement la mort , bien qu'il eût confié à Macron le gouvernement de l'Égypte, et en les couvrant d'une infamie dont la plus grande part retomba sur lui ; car, entre autres choses, il reprochait à Macron d'avoir été un instigateur de débauches. Beaucoup de personnes furent, par suite, mises à mort, les unes après condamnation, les autres avant même d'avoir été jugées, sous prétexte dles parents et des frères du prince, et des citoyens qui avaient péri à leur occasion, mais, en réalité, à cause de leurs richesses, car le trésor était épuisé, et rien ne suffisait à Caius. Les instruments de ces accusations étaient, soit de faux témoins, soit les lettres que Caius avait autrefois déclaré avoir brùlées. Pour d'autres, ce fut la maladie dont l'empereur avait été attaqué l'année précédente et la mort de sa soeur Drusilla qui causèrent leur perte ; car pour avoir, pendant ces jours-là, donné un festin, salué quelqu'un, ou même pris le bain, on était livré au supplice.
[59,11] τῇ δὲ Δρουσίλλῃ συνῴκει μὲν Μᾶρκος Λέπιδος, παιδικά τε ἅμα αὐτοῦ καὶ ἐραστὴς ὤν, συνῆν δὲ καὶ Γάιος· καὶ αὐτὴν ἀποθανοῦσαν τότε ἐπῄνεσε μὲν ἀνήρ, δημοσίας δὲ ταφῆς ἀδελφὸς ἠξίωσε· καὶ οἵ τε δορυφόροι μετὰ τοῦ ἄρχοντός σφων καὶ χωρὶς οἱ ἱππῆς τὸ τέλος - - -, οἵ τε εὐγενεῖς παῖδες τὴν Τροίαν περὶ τὸν τάφον αὐτῆς περιίππευσαν, καί οἱ τά τε ἄλλα ὅσα τῇ γε Λιουίᾳ ἐδέδοτο ἐψηφίσθη, καὶ ἵν´ ἀθανατισθῇ καὶ ἐς τὸ βουλευτήριον χρυσῆ ἀνατεθῇ, καὶ ἐς τὸ ἐν τῇ ἀγορᾷ Ἀφροδίσιον ἄγαλμα αὐτῆς ἰσομέτρητον τῷ τῆς θεοῦ ἐπὶ ταῖς ὁμοίαις τιμαῖς ἱερωθῇ, σηκός τε ἴδιος οἰκοδομηθῇ, καὶ ἱερῆς εἴκοσιν οὐχ ὅτι ἄνδρες ἀλλὰ καὶ γυναῖκες γένωνται, αἵ τε γυναῖκες αὐτήν, ὁσάκις ἂν μαρτυρῶσί τι, ὀμνύωσι, καὶ ἐν τοῖς γενεσίοις αὐτῆς ἑορτή τε ὁμοία τοῖς Μεγαλησίοις ἄγηται καὶ γερουσία τε ἱππὰς ἑστιᾶται. τότε οὖν Πάνθεά τε ὠνομάζετο καὶ τιμῶν δαιμονίων ἐν πάσαις ταῖς πόλεσιν ἠξιοῦτο, Λίουιός τέ τις Γεμίνιος βουλευτὴς ἔς τε τὸν οὐρανὸν αὐτὴν ἀναβαίνουσαν καὶ τοῖς θεοῖς συγγιγνομένην ἑορακέναι ὤμοσεν, ἐξώλειαν καὶ ἑαυτῷ καὶ τοῖς παισίν, εἰ ψεύδοιτο, ἐπαρασάμενος τῇ τε τῶν ἄλλων θεῶν ἐπιμαρτυρίᾳ καὶ τῇ αὐτῆς ἐκείνης· ἐφ´ πέντε καὶ εἴκοσι μυριάδας ἔλαβε. τούτοις τε οὖν αὐτὴν Γάιος ἐτίμησε, καὶ τῷ τὰς πανηγύρεις τὰς τότε ὀφειλούσας γενέσθαι μήτε ἐν τῷ νενομισμένῳ χρόνῳ, πλὴν τῆς ὁσίας ἕνεκα, μήτ´ αὖθίς ποτε ποιηθῆναι. αἰτίαν τε πάντες ὁμοίως εἶχον, εἴθ´ ἥσθησαν ἐπί τινι ὡς λυπούμενοι, εἴτε καὶ ὡς χαίροντες ἔπραξαν· γὰρ μὴ πενθεῖν αὐτὴν ὡς ἄνθρωπον θρηνεῖν ὡς θεὸν ἐνεκαλοῦντο. πάρεστι δὲ ἐξ ἑνὸς πάντα τὰ τότε γενόμενα τεκμήρασθαι· τὸν γὰρ πωλήσαντα θερμὸν ὕδωρ ἀπέκτεινεν ὡς ἀσεβήσαντα. [59,11] Drusilla eut pour mari M. Lépidus, mignon et amant à la fois de l'empereur, mais Caius aussi avait commerce avec elle: à sa mort, qui arriva alors, son mari fit son éloge et son frère l'honora d'une sépulture aux frais de l'Etat: les soldats prétoriens avec leur chef, ceux des chevaliers qui servaient dans l'armée, défilèrent autour de son tombeau, et les enfants patriciens représentèrent la cavalcade troyenne ; enfin, tous les honneurs qui avaient été accordés à Livie lui furent décernés : elle eut une place parmi les immortels ; elle fut représentée en or dans la curie ; la statue de Vénus, sur le Forum, reproduisit Drusilla dans une figure de grandeur égale à celle de la déesse et qui devait recevoir les mêmes hommages ; on lui bàtit une chapelle particulière, et vingt prêtres, hommes et femmes, furent attachés à son culte; les femmes jurèrent par elle toutes les fois qu'elles attestaient quelque chose avec serment; une fête semblable à celle des jeux Mégalésiens était célébrée le jour de sa naissance, et sénateurs et chevaliers étaient invités à un banquet. On lui donna alors le nom de Panthée, et elle obtint les honneurs divins dans toutes les villes. Un sénateur, Livius Géminius, jura qu'il l'avait vue monter au ciel et prendre rang parmi les dieux, appelant la malédiction sur lui-même et sur ses enfants, s'il mentait, et invoquant le témoignage des autres dieux et celui de Drusilla elle-même ; il reçut deux cent mille drachmes pour cette attestation. Tels furent les honneurs décernés par Caius à Drusilla; il voulut aussi que les jeux qui devaient alors avoir lieu ne fussent célébrés ni à l'époque fixée par la loi, si ce n'est pour la forme, ni qu'ils le fussent une autre fois. Tout le monde était pareillement accusé, soit qu'on se fût réjoui, parce qu'on avait montré du contentement, soit qu'on eût par quelque acte témoigné de la peine; c'était un crime de ne pas la pleurer, car elle était femme, et de la pleurer, parce qu'elle était déesse. Un seul exemple permet d'apprécier tout ce qui so passa alors : un homme fut mis à mort par Caïus, pour avoir vendu de l'eau chaude, comme coupable d'impiété.


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Dernière mise à jour : 27/06/2006