HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVII

Chapitre 8-9

  Chapitre 8-9

[57,8] καὶ τἆλλα δὲ πάντα κατὰ τὸν αὐτὸν τοῦτον τρόπον ἐποίει. οὔτε γὰρ δεσπότην ἑαυτὸν τοῖς ἐλευθέροις οὔτε αὐτοκράτορα πλὴν τοῖς στρατιώταις καλεῖν ἐφίει, τό τε τοῦ πατρὸς τῆς πατρίδος πρόσρημα παντελῶς διεώσατο, καὶ τὸ τοῦ Αὐγούστου οὐκ ἐπέθετο μέν (οὐδὲ γὰρ ψηφισθῆναί ποτε εἴασε), λεγόμενον δ´ ἀκούων καὶ γραφόμενον ἀναγιγνώσκων ἔφερε· καὶ ὁσάκις γε βασιλεῦσί τισιν ἐπέστελλε, καὶ ἐκεῖνο προσενέγραφε. τὸ δ´ ὅλον Καῖσαρ, ἔστι δ´ ὅτε καὶ Γερμανικὸς ἐκ τῶν ὑπὸ τοῦ Γερμανικοῦ πραχθέντων, πρόκριτός τε τῆς γερουσίας κατὰ τὸ ἀρχαῖον καὶ ὑφ´ ἑαυτοῦ {κατὰ τὸ ἀρχαῖον} ὠνομάζετο, καὶ πολλάκις γε ἔλεγεν ὅτι "δεσπότης μὲν τῶν δούλων, αὐτοκράτωρ δὲ τῶν στρατιωτῶν, τῶν δὲ δὴ λοιπῶν πρόκριτός εἰμι." εὔχετό τε, ὁσάκις τι τοιοῦτο παραπέσοι, τοσοῦτον καὶ ζῆσαι καὶ ἄρξαι χρόνον ὅσον ἂν τῷ δημοσίῳ συμφέρῃ. καὶ οὕτω γε διὰ πάντων ὁμοίως δημοτικὸς ἦν ὥστε οὔτε ἐν τοῖς γενεθλίοις αὐτοῦ γίγνεσθαί τι παρὰ τὸ καθεστηκὸς ἐπέτρεπεν, οὔτ´ ὀμνύναι τοῖς ἀνθρώποις τὴν ἑαυτοῦ τύχην συνεχώρει, εἴ τε καὶ ὀμόσας τις αὐτὴν αἰτίαν ὡς καὶ ἐπιωρκηκὼς ἔλαβεν, οὐκ ἐπεξῄει. συνελόντι τε εἰπεῖν, οὐδ´ ὅπερ ἐπί τε τῷ Αὐγούστῳ δεῦρο ἀεὶ ἐν τῇ πρώτῃ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ καὶ ἐπὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς μετ´ ἐκεῖνον ἄρξασιν, ὧν γε καὶ λόγον τινὰ ποιούμεθα, ἐπί τε τοῖς τὸ κράτος ἀεὶ ἔχουσιν ἐξ ἀνάγκης γίγνεται, τὸ τά τε πραχθέντα ὑπ´ αὐτῶν καὶ τὰ πραχθησόμενα ὑπὸ τῶν ἀεὶ ζώντων ὅρκοις τισὶ βεβαιοῦσθαι, οὐδὲ τοῦτο τά γε πρῶτα ἐφ´ ἑαυτῷ περιεῖδε γενόμενον. καίτοι ἐπὶ ταῖς τοῦ Αὐγούστου πράξεσι τούς τε ἄλλους πάντας ὥρκου καὶ αὐτὸς ὤμνυε. καὶ ὅπως γε ἐκδηλότερον αὐτὸ ποιοίη, παρεὶς ἂν τὴν νουμηνίαν καὶ μήτε ἐς τὸ βουλευτήριον ἐσελθὼν μήθ´ ὅλως ἐν τῇ πόλει τὴν ἡμέραν ἐκείνην ὀφθείς, ἀλλ´ ἐν προαστείῳ τινὶ διατρίψας, ἐσῄει τε μετὰ ταῦτα καὶ κατὰ μόνας ἐπιστοῦτο. τούτου τε οὖν ἕνεκα ἔξω που ταῖς νουμηνίαις διῆγε, καὶ ἵνα μηδένα τῶν ἀνθρώπων ἄσχολον, περί τε τὰς νέας ἀρχὰς καὶ περὶ τὴν ἑορτὴν ἔχοντα, ποιῇ, καὶ ἀργύριον παρ´ αὐτῶν λαμβάνῃ. οὐδὲ γὰρ οὐδὲ τὸν Αὔγουστον ἐπὶ τούτῳ ἐπῄνει διὰ τὸ πολλὴν μὲν δυσχέρειαν ἐν αὐτῷ πολλὴν δὲ καὶ ἀνάλωσιν ἐκ τῆς ἀντιδόσεως γίγνεσθαι. [57,8] En tout, il se conduisait de la même façon. Il ne souffrait pas, en effet, d'être appelé "maître" par des hommes libres; "empereur", par d'autres que par les soldats; il refusa obstinément le surnom de Père de la patrie; il ne s'arrogea pas non plus celui d'Auguste (jamais il ne permit qu'on le lui décernât ; mais il le supportait quand il l'entendait prononcer, ou qu'il le lisait écrit; bien plus, toutes les fois qu'il écrivait à quelque roi, il l'ajoutait à la suscription de sa lettre. En un mot, le nom de César, parfois aussi celui de Germanicus, à cause des exploits de Germanicus, et celui de prince du sénat, au sens antique, était celui qu'il se donnait lui-même; souvent il répétait : « Je suis le maître des esclaves, l'empereur des soldats, le premier des autres Romains. » Toutes les fois que l'occasion s'en présentait, il souhaitait de ne vivre et de ne commander qu'autant de temps qu'il serait utile à l'État. Il était même si populaire en toutes choses, qu'à son jour natal il ne permit de rien faire d'extraordinaire : il ne laissa personne jurer par sa fortune, et refusa de poursuivre ceux qui, après avoir juré de la sorte, étaient accusés de parjure. Bref, l'usage, toujours nécessairement observé jusqu'à notre temps, le premier jour de l'année, en l'honneur d'Auguste et de ceux qui ont régné après lui, de ceux du moins dont nous faisons quelque cas, comme aussi en l'honneur de ceux qui se succèdent au pouvoir, usage en vertu duquel les citoyens existants s'engagent à ratifier les actes passés et futurs du prince ; cet usage, dis-je, il ne souffrit pas, dans les premiers temps, qu'on l'observât à son égard, bien qu'il eût fait jurer tout le monde sur les actes d'Auguste, et qu'il eût lui-même prêté ce serment. Ce fut afin de rendre cette intention plus manifeste qu'aux calendes de janvier, évitant de venir au sénat et de se montrer, ce jour-là, nulle part dans la ville et restant dans un faubourg, il entra ensuite dans la curie, le temps écoulé, et prêta isolément son serment. Ce fut donc pour ce motif qu'il passa les calendes au dehors, et aussi pour ne distraire aucun citoyen au moment où l'on était occupé des nouveaux magistrats et de la fête, ou encore pour ne pas recevoir la quête annuelle. En effet, il n'approuvait pas en cela Auguste, à cause de l'embarras qu'occasionnait cet usage et de la dépense qu'entraînait la réciprocité.
[57,9] ταῦτά τε οὖν δημοτικῶς διῴκει, καὶ ὅτι οὔτε τεμένισμα αὐτῷ οὐχ ὅπως αὐθαίρετον ἀλλ´ οὐδ´ ἄλλως τότε γε ἐτεμενίσθη, οὔτε εἰκόνα ἐξῆν αὐτοῦ οὐδενὶ στῆσαι· ἄντικρυς γὰρ παραχρῆμα ἀπηγόρευσε μήτε πόλει μήτ´ ἰδιώτῃ τοῦτο ποιεῖν. προσέθηκε μὲν γὰρ τῇ ἀπορρήσει ὅτι ἂν μὴ ἐγὼ ἐπιτρέψω, προσεπεῖπε δὲ ὅτι οὐκ ἐπιτρέψω. ἐπεὶ τό γε ὑβρίσθαι πρός τινος καὶ τὸ ἠσεβῆσθαι πρός τινος (ἀσέβειάν τε γὰρ ἤδη καὶ τὸ τοιοῦτον ὠνόμαζον, καὶ δίκας ἐπ´ αὐτῷ πολλὰς ἐσῆγον) ἥκιστα προσεποιεῖτο, οὐδὲ ἔστιν ἥντινα τοιαύτην ἐφ´ ἑαυτῷ γραφὴν προσεδέξατο, καίπερ τὸν Αὔγουστον καὶ ἐν τούτῳ σεμνύνων. τὸ μὲν γὰρ πρῶτον οὐδένα οὐδὲ τῶν ἐπ´ ἐκείνῳ τινὰ αἰτίαν λαβόντων ἐκόλασεν, ἀλλὰ καὶ ἐγκληθέντας τινὰς ὡς καὶ ἐπιωρκηκότας τὴν τύχην αὐτοῦ ἀπέλυσε· προϊόντος δὲ τοῦ χρόνου καὶ πάνυ πολλοὺς ἐθανάτωσε. [57,9] Par de tels actes, il faisait aimer au peuple son gouvernement, et aussi parce qu'alors il n'y eut aucun temple élevé en son honneur, non seulement de son consentement, mais encore d'une manière quelconque, et qu'il ne permit à personne de lui dresser des statues ; car il le défendit expressément, dès les premiers jours, aux villes et aux particuliers. Il ajouta bien cette réserve à sa défense : « sans ma permission, » mais il ajouta cette déclaration à la réserve : « laquelle permission je n'accorderai jamais. » Quant aux crimes d'injures et d'impiété envers sa personne (on donnait déjà le nom d'impiété à ces sortes de crimes, et beaucoup de citoyens étaient cités en justice sous cette prévention), il feignit de s'en soucier fort peu et n'accueillit aucune accusation de cette sorte relative à sa personne, bien qu'il employât ce moyen pour faire vénérer le nom d'Auguste. Dans les premiers temps, en effet, il ne condamna personne, même de ceux qui étaient accusés d'être coupables envers Auguste; il acquitta même plusieurs citoyens appelés en justice pour avoir fait un faux serment en jurant par sa fortune ; mais, dans la suite, il en punit de mort un grand nombre.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 26/05/2006