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[57,10] καὶ ἔν τε τούτῳ τὸν Αὔγουστον ἤγαλλε, καὶ ὅτι τά τε οἰκοδομήματα,
ἃ προκατεβάλετο μὲν οὐκ ἐξετέλεσε δέ, ἐκποιῶν τὸ ὄνομα
αὐτοῦ ἐπέγραφέ σφισι, τά τε ἀγάλματα καὶ τὰ ἡρῷα αὐτοῦ, καὶ
ὅσα οἱ δῆμοι καὶ ὅσα οἱ ἰδιῶται ἐποίουν, τὰ μὲν αὐτὸς καθιέρου,
τὰ δὲ τῶν ποντιφίκων τινὶ προσέτασσε. τοῦτο δὲ τὸ κατὰ τὰς
ἐπιγραφὰς οὐκ ἐπ´ ἐκείνοις μόνοις τοῖς τοῦ Αὐγούστου ἔργοις, ἀλλ´
ἐπὶ πᾶσιν ὁμοίως τοῖς ἐπισκευῆς τινος δεηθεῖσιν ἐποίησε· πάντα
γὰρ τὰ πεπονηκότα ἀνακτησάμενος (αὐτὸς γὰρ οὐδὲν τὸ παράπαν
ἐκ καινῆς, πλὴν τοῦ Αὐγουστείου, κατεσκευάσατο) οὐδὲν αὐτῶν
ἰδιώσατο, ἀλλὰ τὰ τῶν πρώτων οἰκοδομησάντων αὐτὰ ὀνόματα
πᾶσί σφισιν ἀπέδωκεν. ἐλάχιστα γὰρ ἐς ἑαυτὸν δαπανῶν πλεῖστα
ἐς τὸ κοινὸν ἀνήλισκε, πάντα μὲν ὡς εἰπεῖν τὰ δημόσια ἔργα τὰ
μὲν ἀνοικοδομῶν τὰ δὲ ἐπικοσμῶν, πολλὰ δὲ καὶ πόλεσι καὶ ἰδιώταις
ἐπαρκῶν. τῶν τε βουλευτῶν συχνοὺς πενομένους καὶ μηκέτι
μηδὲ βουλεύειν διὰ τοῦτ´ ἐθέλοντας ἐπλούτισεν. οὐ μέντοι καὶ
ἀκρίτως αὐτὸ ἐποίει, ἀλλὰ καὶ διέγραφε τοὺς μὲν ὑπ´ ἀσελγείας
τοὺς δὲ καὶ ὑπὸ πτωχείας, ὅσοι μηδένα αὐτῆς λογισμὸν εἰκότα
ἀποδοῦναι ἐδύναντο. πᾶν τε ὃ ἐδωρεῖτό τισιν, εὐθὺς καὶ ἐν τοῖς
ὀφθαλμοῖς αὐτοῦ ἠριθμεῖτο· ἐπεὶ γὰρ ἐπὶ τοῦ Αὐγούστου μεγάλα
ἐκ τῶν τοιούτων οἱ δοτῆρες αὐτῶν ἀπετέμνοντο, δεινῶς ἐφυλάττετο
μὴ καὶ ἐφ´ ἑαυτοῦ τοῦτο γίγνεσθαι. καὶ ταῦτα μέντοι πάντα ἐκ
τῶν νενομισμένων προσόδων ἐδαπάνα· οὔτε γὰρ ἀπέκτεινε χρημάτων
ἕνεκα οὐδένα, οὔτ´ οὐσίαν τινὸς τότε γε ἐδήμευσεν, ἀλλ´ οὐδὲ
ἐξ ἐπηρείας τι ἠργυρολόγησεν. Αἰμιλίῳ γοῦν Ῥήκτῳ χρήματά
ποτε αὐτῷ πλείω παρὰ τὸ τεταγμένον ἐκ τῆς Αἰγύπτου ἧς ἦρχε
πέμψαντι ἀντεπέστειλεν ὅτι κείρεσθαί μου τὰ πρόβατα, ἀλλ´ οὐκ
ἀποξύρεσθαι βούλομαι.
| [57,10] Outre cet hommage rendu à Auguste, il lui en
rendit encore un autre, qui fut, en achevant les édifices
qu'il avait commencés et non terminés, d'y graver
le nom de ce prince ; quant aux statues et aux
sanctuaires que les villes ou les particuliers lui élevaient,
il fit lui-même la dédicace des uns, et confia celle
des autres à un pontife. Cette modestie à l'égard des
inscriptions, il l'observa non seulement pour les ouvrages
d'Auguste, mais aussi pour tous ceux qui avaient
besoin de réparation ; car, bien qu'il relevât les édifices
tombant en ruines (il ne construisit lui-même absolument
aucun monument nouveau, si ce n'est le temple
d'Auguste), loin de s'en approprier la gloire pour aucun
d'eux, il y rétablit jusqu'aux noms de ceux qui les
avaient entrepris les premiers. D'une grande parcimonie
pour lui-même, il dépensait largement pour l'intérêt
commun, reconstruisant pour ainsi dire tous les édifices
publics ou les décorant, accordant de nombreux secours
aux villes et aux particuliers. Il enrichit plusieurs
sénateurs qui se trouvaient réduits à l'indigence,
et qui, pour ce motif, ne voulaient plus faire partie
du sénat. Là encore, il n'agissait pas sans examen : il
rayait ceux qui avaient des moeurs licencieuses et ceux
qui étaient tombés dans une pauvreté dont ils ne pouvaient
rendre un compte satisfaisant. Il ne faisait jamais
un don à personne que la somme ne fût comptée
immédiatement, sous ses yeux ; car, comme il savait que,
du temps d'Auguste, les dispensateurs retenaient une
forte partie de ces largesses, il prenait un soin extrême
que cet abus ne se commît pas sous son règne. Toutes
ces dépenses, néanmoins, étaient prélevées sur les revenus
que lui accordaient les lois ; car il ne fît mourir
personne pour avoir ses biens, et, du moins alors, il
ne confisqua la fortune d'aucun citoyen ;
loin de là, jamais il n'amassa d'argent par des voies iniques.
Ainsi, AEmilius Rectus lui ayant un jour envoyé de l'Égypte,
dont il était gouverneur, une somme plus forte que celle
qui avait été fixée, il lui écrivit : Je veux qu'on tonde
mes brebis, et non qu'on les écorche. »
| [57,11] καὶ μέντοι καὶ εὐπρόσοδος καὶ εὐπροσήγορος ἰσχυρῶς ἦν. τοὺς
γοῦν βουλευτὰς ἀθρόους ἀσπάζεσθαι αὑτὸν ἐκέλευσεν, ἵνα μὴ ὠστίζωνται.
τό τε σύμπαν τοσαύτην ἐπιείκειαν ἤσκει ὥστε, ἐπειδή ποτε
οἱ Ῥοδίων ἄρχοντες ἐπιστείλαντές τι αὐτῷ οὐχ ὑπέγραψαν τῇ ἐπιστολῇ
τοῦτο δὴ τὸ νομιζόμενον, εὐχὰς αὐτῷ ποιούμενοι, μετεπέμψατο
μέν σφας σπουδῇ ὡς καὶ κακόν τι δράσων, ἐλθόντας δὲ οὐδὲν
δεινὸν εἰργάσατο, ἀλλ´ ὑπογράψαντας τὸ ἐνδέον ἀπέπεμψε. τούς
τε ἀεὶ ἄρχοντας ὡς ἐν δημοκρατίᾳ ἐτίμα, καὶ τοῖς ὑπάτοις καὶ
ὑπανίστατο· ὁπότε τε αὐτοὺς δειπνίζοι, τοῦτο μὲν ἐσιόντας σφᾶς
πρὸς τὰς θύρας ἐξεδέχετο, τοῦτο δὲ καὶ ἀπιόντας προέπεμπεν. εἴ
τέ ποτε ἐπὶ τοῦ δίφρου κομίζοιτο, οὐδένα οἱ παρακολουθεῖν οὐχ
ὅπως βουλευτὴν ἀλλ´ οὐδὲ ἱππέα τῶν πρώτων εἴα. ἔν τε ταῖς πανηγύρεσι,
καὶ εἰ δή τι καὶ ἄλλο τοιουτότροπον ἀσχολίαν τοῖς πολλοῖς
παρέξειν ἔμελλεν, ἐλθὼν ἂν ἀφ´ ἑσπέρας πρός τινα τῶν Καισαρείων
τῶν πρὸς τοῖς χωρίοις ἐκείνοις ἐς ἃ συμφοιτῆσαι ἔδει οἰκούντων,
ἐνταῦθα τὰς νύκτας ἐνηυλίζετο, ὅπως ἐξ ἑτοιμοτάτου καὶ ἀπονωτάτου
τοῖς ἀνθρώποις ἐντυγχάνειν αὐτῷ γίγνοιτο. καὶ τούς γε τῶν
ἵππων ἀγῶνας ἐξ οἰκίας καὶ αὐτὸς τῶν ἀπελευθέρων τινὸς πολλάκις
ἑώρα. συνεχέστατα γὰρ ἐπὶ τὰς θέας ἀπήντα τῆς τε τιμῆς τῶν
ἐπιτελούντων αὐτὰς ἕνεκα καὶ τῆς τοῦ πλήθους εὐκοσμίας, τοῦ τε
συνεορτάζειν σφίσι δοκεῖν. οὐ γὰρ οὔτε ἐσπούδασέ ποτε τὸ παράπαν
τῶν τοιούτων οὐδέν, οὔτε δόξαν τινὰ ὡς καὶ συσπεύδων τινὶ
ἔσχεν. οὕτω τε ἐς πάντα ἴσος καὶ ὅμοιος ἦν ὥστ´ ὀρχηστήν τινα
τοῦ δήμου ἐλευθερωθῆναί ποτε βουληθέντος μὴ πρότερον συνεπαινέσαι
πρὶν τὸν δεσπότην αὐτοῦ καὶ πεισθῆναι καὶ τὴν τιμὴν λαβεῖν.
τοῖς τε ἑταίροις ὡς καὶ ἐν ἰδιωτείᾳ συνῆν· καὶ γὰρ δικαζομένοις
σφίσι συνηγωνίζετο καὶ θύουσι συνεώρταζε, νοσοῦντάς τε ἐπεσκέπτετο
μηδεμίαν φρουρὰν ἐπεσαγόμενος, καὶ ἐφ´ ἑνί γέ τινι αὐτῶν
τελευτήσαντι τὸν ἐπιτάφιον αὐτὸς εἶπε.
| [57,11] Il était d'un abord facile, et on lui parlait sans
peine. Il ordonna que les sénateurs viendraient ensemble
le saluer, afin de ne pas être bousculés dans la foule.
En un mot, il montrait une telle modération que les
magistrats de Rhodes lui ayant écrit sans mettre à la
fin de leur lettre la formule par laquelle il était d'usage
de faire des voeux pour sa personne, il se hâta de les
mander, comme pour les punir, et, quand ils furent
venus, il ne leur infligea aucun châtiment, et se contenta
de les renvoyer, après leur avoir fait ajouter à leur
lettre ce qui y manquait. Il honorait les magistrats
comme s'il eût vécu sous un gouvernement républicain,
et se levait devant les consuls ; les invitait-il à un
festin, il allait jusqu'à la porte les recevoir à leur arrivée,
et les reconduisait à leur départ. Si, parfois, il
se faisait porter en litière, il ne permettait pas qu'aucun
sénateur ou chevalier des premiers rangs le suivit.
Quand il y avait des jeux ou quelque autre spectacle
qui devait occuper la multitude, il se rendait, le soir,
pour y passer la nuit, dans la maison de quelqu'un des
Césariens qui fut voisine du lieu de la réunion, afin
qu'on pût l'aborder facilement et sans peine. Souvent
aussi, il regardait les jeux équestres de la maison d'un de
ses affranchis. Il venait, en effet, fréquemment à ces
spectacles, tant pour faire honneur à celui qui les donnait,
que pour maintenir la décence parmi la foule et
paraître prendre part à la fête. Car, pour lui, jamais il
n'eut la moindre inclination pour ces sortes de divertissements
et ne se montra jaloux en aucune façon de
rivaliser avec personne. Il était en tout si attentif observateur
de l'égalité, qu'un jour le peuple ayant voulu
affranchir un danseur, il n'y consentit que lorsque le
maître y eut acquiescé et eut reçu le prix de son esclave.
Ses rapports avec ses amis étaient ceux d'un simple
particulier : il les défendait en justice, et prenait part
avec eux au banquet, lorsqu'ils offraient un sacrifice ;
il venait, dans leurs maladies, les visiter sans escorte ; il y en
eut même un dont, à sa mort, il prononça l'oraison funèbre.
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