[51,19] ἐν δὲ τούτῳ καὶ ἔτι πρότερον συχνὰ μὲν καὶ ἐπὶ τῇ τῆς ναυμαχίας
νίκῃ οἱ ἐν οἴκῳ Ῥωμαῖοι ἐψηφίσαντο. τά τε γὰρ νικητήρια
αὐτῷ, ὡς καὶ τῆς Κλεοπάτρας, καὶ ἁψῖδα τροπαιοφόρον ἔν
τε τῷ Βρεντεσίῳ καὶ ἑτέραν ἐν τῇ Ῥωμαίᾳ ἀγορᾷ ἔδωκαν· τήν
τε κρηπῖδα τοῦ Ἰουλιείου ἡρῴου τοῖς τῶν αἰχμαλωτίδων νεῶν ἐμβόλοις
κοσμηθῆναι, καὶ πανήγυρίν οἱ πεντετηρίδα ἄγεσθαι, ἔν τε
τοῖς γενεθλίοις αὐτοῦ καὶ ἐν τῇ τῆς ἀγγελίας τῆς νίκης ἡμέρᾳ
ἱερομηνίαν εἶναι, καὶ ἐς τὴν πόλιν ἐσιόντι αὐτῷ τάς τε ἱερείας
τὰς ἀειπαρθένους καὶ τὴν βουλὴν τόν τε δῆμον μετά τε τῶν γυναικῶν
καὶ μετὰ τῶν τέκνων ἀπαντῆσαι ἔγνωσαν. τὰς γὰρ εὐχὰς
τάς τε εἰκόνας καὶ τὴν προεδρίαν καὶ τἆλλα τὰ τοιουτότροπα
περιττόν ἐστιν ἤδη λέγειν. τὴν μὲν οὖν πρώτην ἐκείνῳ τε ταῦτ´
ἐψηφίσαντο, καὶ τὰ τοῦ Ἀντωνίου κοσμήματα τὰ μὲν καθεῖλον
τὰ δ´ ἀπήλειψαν, τήν τε ἡμέραν ἐν ᾗ ἐγεγέννητο μιαρὰν ἐνόμισαν,
καὶ τὸ τοῦ Μάρκου πρόσρημα ἀπεῖπον μηδενὶ τῶν συγγενῶν
αὐτοῦ εἶναι. ὡς μέντοι καὶ τεθνεῶτα αὐτὸν ἐπύθοντο (ἠγγέλθη
δὲ τοῦτο Κικέρωνος τοῦ Κικέρωνος παιδὸς ἐν μέρει τοῦ ἔτους
ὑπατεύοντος), τοῦτό τέ τινες ὡς οὐκ ἀθεεὶ δὴ συμβὰν ἐλάμβανον,
ἐπειδήπερ ὁ πατὴρ αὐτοῦ ὑπὸ τοῦ Ἀντωνίου ὅτι μάλιστ´ ἐτεθνήκει,
καὶ προσεψηφίσαντο τῷ Καίσαρι καὶ στεφάνους καὶ ἱερομηνίας
πολλάς, καὶ αὐτῷ καὶ ἕτερα ἐπινίκια ὡς καὶ τῶν Αἰγυπτίων
ἀγαγεῖν ἔδοσαν· τὸν γὰρ Ἀντώνιον καὶ τοὺς ἄλλους Ῥωμαίους
τοὺς σὺν ἐκείνῳ νικηθέντας οὔτε πρότερον οὔτε τότε, ὡς
καὶ ἑορτάζειν σφᾶς ἐπ´ αὐτοῖς δέον, ὠνόμασαν. τήν τε ἡμέραν
ἐν ᾗ ἡ Ἀλεξάνδρεια ἑάλω, ἀγαθήν τε εἶναι καὶ ἐς τὰ ἔπειτα ἔτη
ἀρχὴν τῆς ἀπαριθμήσεως αὐτῶν νομίζεσθαι, καὶ τὸν Καίσαρα
τήν τε ἐξουσίαν τὴν τῶν δημάρχων διὰ βίου ἔχειν, καὶ τοῖς ἐπιβοωμένοις
αὐτὸν καὶ ἐντὸς τοῦ πωμηρίου καὶ ἔξω μέχρις ὀγδόου
ἡμισταδίου ἀμύνειν, ὃ μηδενὶ τῶν δημαρχούντων ἐξῆν, ἔκκλητόν
τε δικάζειν, καὶ ψῆφόν τινα αὐτοῦ ἐν πᾶσι τοῖς δικαστηρίοις ὥσπερ
Ἀθηνᾶς φέρεσθαι, τούς τε ἱερέας καὶ τὰς ἱερείας ἐν ταῖς ὑπέρ τε
τοῦ δήμου καὶ τῆς βουλῆς εὐχαῖς καὶ ὑπὲρ ἐκείνου ὁμοίως εὔχεσθαι,
καὶ ἐν τοῖς συσσιτίοις οὐχ ὅτι τοῖς κοινοῖς ἀλλὰ καὶ τοῖς
ἰδίοις πάντας αὐτῷ σπένδειν ἐκέλευσαν.
| [51,19] Pendant ce temps et déjà auparavant, les Romains
restés en Italie rendirent une foule de décrets à l'occasion
de la victoire navale. Ils décernèrent à César
le triomphe, comme s'il l'eût obtenu sur Cléopâtre,
avec un arc porte-trophée à Brindes et un autre dans
le Forum Romain : ils décidèrent encore que le seuil de
la chapelle de Jules serait décoré avec les rostres des
vaisseaux capturés, qu'on y célébrerait des jeux quinquennaux,
que, le jour anniversaire de sa naissance et
celui où on avait reçu la nouvelle de sa victoire, il y
aurait supplications ; qu'à son entrée dans Rome les
vierges prêtresses de Vesta, le sénat, le peuple, avec
femmes et enfants, iraient au-devant de lui. Quant aux
prières, aux statues, au titre de prince et autres honneurs
de cette sorte, il est désormais superflu d'en parler.
Tels furent les décrets d'abord rendus en l'honneur de
César ; de plus, les insignes d'Antoine furent, les uns
arrachés, les autres effacés ; le jour de sa naissance fut
déclaré jour néfaste, et défense fut faite à aucun de ses
parents de porter le prénom de Marcus. Mais quand on
apprit qu'Antoine était mort (la nouvelle en arriva dans
la partie de l'année où Cicéron, fils de Cicéron, était
consul, et plusieurs crurent que les dieux n'étaient pas
étrangers à cette coïncidence, attendu qu'Antoine avait,
plus que tout autre, contribué à la mort du père du consul),
on décréta en outre en l'honneur de César des couronnes
et plusieurs jours de supplications, et on voulut
qu'il triomphât une seconde fois, en apparence des Egyptiens,
car ni Antoine, ni les autres Romains vaincus avec
lui, ne furent nommés ni précédemment ni alors, comme
si l'on devait célébrer des fêtes à cause de ces événements;
que le jour de la prise d'Alexandrie serait répute
jour heureux et servirait désormais de point de départ
pour la supputation des années de l'empire romain : on
arrêta que César aurait à vie la puissance tribunitienue,
qu'il protégerait ceux qui recourraient à son intercession
et dans l'enceinte du Pomoerium et au dehors jusqu'à la
distance de huit demi-stades, puissance que n'avait aucun
des tribuns; qu'il jugerait les appels, et que, dans tous les
tribunaux, son suffrage serait comme celui de Minerve ;
que les prêtres et les prêtresses, dans leurs prières pour
le peuple et pour le sénat, prieraient également pour
lui ; que,dans les banquets, non seulement publics, mais
même particuliers, tout le monde ferait des libations en
son honneur. Telles furent les décisions prises alors.
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