| [50,4] δι´ οὖν ταῦτα ἀγανακτήσαντες ἐπίστευσαν ὅτι καὶ τἆλλα τὰ 
 θρυλούμενα ἀληθῆ εἴη, τοῦτ´ ἔστιν ὅτι, ἂν κρατήσῃ, τήν τε πόλιν σφῶν τῇ
 {τε} Κλεοπάτρᾳ χαριεῖται καὶ τὸ κράτος ἐς τὴν Αἴγυπτον μεταθήσει.
 καὶ τοσαύτῃ γε ἐπὶ τούτοις ὀργῇ ἐχρήσαντο ὥστε πάντας, οὐχ ὅπως
 τοὺς διαφόρους αὐτῷ ἢ καὶ ἐκ μέσου ἀμφοῖν ὄντας, ἀλλὰ καὶ τοὺς
 πάνυ φίλους, δεινῶς αὐτὸν αἰτιάσασθαι· τοῖς τε γὰρ ἀναγνωσθεῖσιν 
 ἐκπλαγέντες, καὶ πρὸς τὴν τοῦ Καίσαρος ὑποψίαν ἀνταγωνιζόμενοι, 
 τὰ αὐτὰ τοῖς ἄλλοις ἔλεγον. καὶ τήν τε ὑπατείαν αὐτόν,
 ἐς ἣν προεκεχειροτόνητο, καὶ τὴν ἄλλην ἐξουσίαν πᾶσαν ἀφείλοντο·
 πολέμιόν τε λόγῳ μὲν οὐκ ἀπέφηναν, φοβηθέντες τοὺς συνόντας
 αὐτῷ, ὅτι καὶ ἐκείνους ἐν ἐχθρῶν μοίρᾳ, ἂν μὴ προλείπωσιν αὐτόν,
 νομισθῆναι ἐχρῆν, ἔργῳ δὲ παντὸς μᾶλλον ἀπέδειξαν. τοῖς μὲν
 γὰρ συνεξεταζομένοις οἱ τήν τε ἄδειαν καὶ ἐπαίνους, ἂν ἐγκαταλείπωσιν 
 αὐτόν, ἐψηφίσαντο, τῇ δὲ Κλεοπάτρᾳ τὸν πόλεμον ἄντικρυς
 ἐπήγγειλαν, καὶ τάς τε χλαμύδας ὡς καὶ ἐν χερσὶν ὄντος αὐτοῦ
 μετημπίσχοντο, καὶ πρὸς τὸ Ἐνυεῖον ἐλθόντες πάντα τὰ προπολέμια
 κατὰ τὸ νομιζόμενον, διὰ τοῦ Καίσαρος ὡς καὶ φητιαλίου, ἐποίησαν· 
 ἅπερ που λόγῳ μὲν πρὸς τὴν Κλεοπάτραν, ἔργῳ δὲ καὶ πρὸς
 τὸν Ἀντώνιον ἔτεινεν· 
 | [50,4] La colère que souleva cette révélation servit à 
confirmer la vérité des bruits répandus sur le reste de 
la conduite d'Antoine, bruits d'après lesquels, s'il avait 
l'avantage, il devait donner Rome à Cléopâtre et transporter 
en Égypte le siége de l'empire. L'indignation 
fut telle que, non seulement les adversaires d'Antoine 
ou ceux qui flottaient indécis, mais même ses plus 
grands amis, le blâmèrent fortement ; car, frappés 
d'étonnement à cette lecture et voulant prévenir les 
soupçons de César, ils tenaient le même langage que 
les autres. On retira donc à Antoine le consulat, pour 
lequel il était désigné, et tous ses autres pouvoirs; on 
évita, en apparence, de le déclarer ennemi public par 
crainte de ceux qui l'entouraient, et qu'il aurait fallu 
traiter aussi en ennemis dans le cas où ils ne l'auraient 
pas quitté; mais, en réalité, ce n'était rien moins que cela
qu'on lui signifiait. On décréta l'impunité et des éloges 
à ceux qui abandonneraient son parti, et on déclara 
ouvertement la guerre à Cléopâtre ; en outre, on changea 
d'habit, comme si la guerre était déjà commencée, 
et on alla au temple de Bellone pour y accomplir, par 
le ministère de César, comme par celui d'un fécial, 
toutes les cérémonies prescrites par les lois avant la 
guerre. Toutes ces mesures étaient, en paroles, dirigées 
contre Cléopâtre, mais, en réalité, elles l'étaient aussi 
contre Antoine.
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