[50,34] ἀντιπάλως οὖν αὐτῶν μαχομένων ὁ Καῖσαρ ἀπορήσας ὅ τι
πράξῃ, πῦρ ἐκ τοῦ στρατοπέδου μετεπέμψατο. πρότερον μὲν γὰρ
οὐκ ἠθέλησεν αὐτῷ, ὅπως τὰ χρήματα περιποιήσηται, χρήσασθαι·
τότε δὲ ἰδὼν ὅτι ἀδύνατόν οἱ εἴη ἄλλως πως κρατῆσαι, ἐπ´ ἐκεῖνο
ὡς καὶ μόνον σφίσιν ἐπικουρῆσον κατέφυγε. κἀνταῦθα ἄλλο αὖ
εἶδος μάχης συνηνέχθη. οἱ μὲν γὰρ πολλαχῇ ἅμα προσπλέοντές
τισι βέλη τε πυρφόρα ἐπ´ αὐτοὺς ἐξετόξευον καὶ λαμπάδας ἐκ χειρὸς
ἐπηκόντιζον καί τινας καὶ χυτρίδας ἀνθράκων καὶ πίττης πλήρεις
πόρρωθεν μηχαναῖς ἐπερρίπτουν· οἱ δὲ ταῦτά τε ὡς ἕκαστα
διεκρούοντο, καὶ ἐπειδή τινα αὐτῶν διεκπίπτοντα τῶν τε ξύλων
ἥπτετο καὶ φλόγα αὐτίκα πολλήν, ἅτε ἐν νηί, ἤγειρε, τὸ μὲν πρῶτον
τῷ ποτίμῳ ὕδατι ᾧ ἐπεφέροντο ἐχρῶντο, καί τινα κατέσβεσαν,
ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνο καταναλώθη, ἤντλουν τὸ θαλάττιον. καὶ εἰ μὲν
πολλῷ τε καὶ ἀθρόῳ αὐτῷ ἐχρῶντο, ἐπεῖχόν πως τῇ βίᾳ τὸ πῦρ·
ἀδύνατοι δὲ δὴ πανταχῇ τοῦτο ποιεῖν ὄντες (οὔτε γὰρ πολλὰ ἢ καὶ
μεγάλα τὰ ἀντλητήρια εἶχον, καὶ ἡμιδεᾶ αὐτὰ ἅτε ταραττόμενοι
ἀνέφερον) οὐχ ὅσον οὐκ ὠφελοῦντό τι, ἀλλὰ καὶ προσπαρώξυνον
αὐτό· ἡ γὰρ ἅλμη ἡ θαλαττία ἂν κατ´ ὀλίγον ἐπιχέηται φλογί,
ἰσχυρῶς αὐτὴν ἐκκαίει. ὡς οὖν καὶ ἐν τούτῳ ἥττους ἐγίγνοντο, τά
τε ἱμάτια αὑτῶν τὰ παχέα καὶ τοὺς νεκροὺς ἐπέβαλλον· καὶ χρόνον
μέν τινα ἐκολούσθη τε ὑπ´ αὐτῶν τὸ πῦρ καὶ ἔδοξέ πῃ λωφᾶν,
ἔπειτα δὲ ἄλλως τε καὶ τοῦ ἀνέμου σφοδρῶς ἐπισπέρξαντος ἐπὶ
πλεῖον ἐξέλαμψεν, ἅτε καὶ ὑπ´ αὐτῶν ἐκείνων αὐξανόμενον. καὶ
μέχρι μὲν μέρος τι νεὼς ἐκαίετο, προσίσταντό τέ τινες αὐτῷ καὶ
ἐς αὐτὸ ἐσεπήδων, καὶ τὰ μὲν ἀπέκοπτον τὰ δὲ διεφόρουν· καὶ
αὐτὰ οἱ μὲν ἐς τὴν θάλασσαν οἱ δὲ καὶ ἐπὶ τοὺς ἐναντίους ἐρρίπτουν,
εἴ πως καὶ ἐκείνους τι λυμήναιντο. καὶ ἕτεροι πρὸς τὸ ἀεὶ
ὑγιὲς αὐτῆς μεθιστάμενοι ταῖς τε χερσὶ ταῖς σιδηραῖς καὶ τοῖς
δόρασι τοῖς μακροῖς τότε δὴ καὶ τὰ μάλιστα ἐχρῶντο, ὅπως τινὰ
ἀντίπαλον ναῦν προσαρτήσαντές σφισι μάλιστα μὲν μετεκβῶσιν ἐς
αὐτήν, εἰ δὲ μή, καὶ ἐκείνην συγκαταφλέξωσιν.
| [50,34] Les chances se balançant, César, incertain de ce
qu'il devait faire, envoya chercher du feu à son camp.
Jusqu'à ce moment, il n'avait pas, dans l'espérance de
conserver l'argent, voulu recourir à cette extrémité;
mais alors, voyant qu'il n'y avait pas d'autre moyen
d'assurer la victoire, il recourut à cet expédient comme
à son unique ressource. A partir de ce moment, la
face du combat changea. Les uns, en effet, marchant
de toutes parts à la fois contre leurs adversaires, faisaient
pleuvoir sur eux des traits enflammés, leur jetaient
de près des torches embrasées, leur lançaient
de loin des marmites remplies de charbons ardents et
de poix; les autres repoussaient ces attaques, et lorsque
quelques-uns de ces projectiles, tombant sur eux, s'attachaient
au bois des vaisseaux et y développaient une
grande flamme, comme il est naturel, ils se servaient
d'abord de l'eau potable qu'ils avaient apportée et éteignaient,
par ce moyen, l'incendie sur quelques points ;
puis, cette eau consumée, ils puisaient l'eau de mer.
Si encore ils l'eussent versée en grande abondance, ils
eussent peut-être par la masse arrêté la violence du feu;
mais, se trouvant dans l'impossibilité de le faire partout
(les vases qu'ils employaient pour puiser étaient peu
nombreux, et, dans leur trouble, ils les remontaient à demi
pleins), cette eau, loin de leur être utile, ne fit qu'animer
davantage le feu; car l'eau de mer, répandue en
petites quantités sur la flamme, en augmente la force.
Vaincus de ce côté, ils entassaient leurs vêtements les
plus épais et les cadavres sur le feu : cet expédient arrêta
un instant l'incendie, et il y eut une apparence de
soulagement ; mais ensuite, excité surtout par un vent
qui vint à souffler avec violence, le feu éclata avec une
intensité qu'augmentaient encore ces aliments. Tant
qu'une partie seulement de leur vaisseau était dévorée
par l'incendie, quelques hommes cherchaient à y mettre
obstacle et sautaient au milieu des flammes : ils coupaient
ceci, transportaient ailleurs cela, lancaient les
objets à la mer ou contre l'ennemi, dans l'espérance de
lui causer des dommages. D'autres, retirés sur la partie
demeurée intacte, faisaient plus que jamais usage
des mains de fer et des longues javelines, pour essayer
d'accrocher à eux quelque vaisseau ennemi, afin de sauter
à son bord, ou, s'ils n'y pouvaient réussir, de l'embraser avec le leur.
|