HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre L

Chapitre 32

  Chapitre 32

[50,32] καὶ οὕτω συμπεσόντες ἐναυμάχησαν, πολλὰ μὲν παρακελεύσματα ἐν ἑαυτοῖς ἑκάτεροι καὶ τῆς τέχνης καὶ τῆς προθυμίας ποιούμενοι, πολλὰ δὲ καὶ κελεύματα παρὰ τῶν ἐκ τῆς ἠπείρου σφίσιν ἐπιβοώντων ἐσακούοντες. ἠγωνίζοντο δὲ οὐχ ὁμοιοτρόπως, ἀλλ´ οἱ μὲν τοῦ Καίσαρος, ἅτε καὶ μικροτέρας καὶ ταχυτέρας τὰς ναῦς ἔχοντες, ῥοθίῳ τε ἐχρῶντο καὶ ἐνέβαλλον πεφραγμένοι πάντῃ τοῦ μὴ τιτρώσκεσθαι· καὶ εἰ μὲν κατέδυσάν τινα, εἰ δὲ μή, ἀνεκρούοντο πρὶν ἐς χεῖρας ἐλθεῖν, καὶ ἤτοι τοῖς αὐτοῖς αὖθις ἐξαίφνης ἐνέβαλλον, τοὺς μὲν εἴων ἐπ´ ἄλλους δὲ ἐτρέποντο, καί τι καὶ τούτους ὡς διὰ βραχέος ἐργασάμενοι πρὸς ἄλλους καὶ πάλιν μάλα ἄλλους ἐχώρουν, ὅπως ὡς μάλιστα ἀπροσδοκήτοις τισὶ προσφέρωνται. οἷα γὰρ φοβούμενοι μὲν τὴν ἐκ πολλοῦ αὐτῶν ἀλκὴν φοβούμενοι δὲ καὶ τὴν ἐν χερσὶ μάχην, οὔτε ἐν τῷ πρόσπλῳ οὔτε ἐν τῇ συμμίξει ἐνεχρόνιζον, ἀλλ´ ὑποδραμόντες αἰφνίδιον ὥστε τὴν τοξείαν σφῶν φθῆναι, καὶ τρώσαντές τινα καὶ συνταράξαντες μόνον ὥστε τὴν κάθεξιν ἐκφυγεῖν, ἀνεχώρουν ἔξω βέλους. οἱ δ´ ἕτεροι τούς τε προσπλέοντάς σφισι πολλοῖς καὶ πυκνοῖς καὶ λίθοις καὶ τοξεύμασιν ἔβαλλον, καὶ ἐς τοὺς προσμιγνύντας χεῖρας σιδηρᾶς ἐπερρίπτουν. καὶ εἰ μὲν ἐπιτύχοιεν αὐτῶν, κρείττους ἐγίγνοντο, εἰ δ´ ἁμάρτοιεν, τρωθέντων ἄν σφισι τῶν σκαφῶν ἐβαπτίζοντο, καὶ περὶ τὸ μὴ παθεῖν τοῦτο ἀποδιατρίβοντες εὐεπιθετώτεροι ἄλλοις τισὶν ἐγίγνοντο· δύο τε γὰρ καὶ τρεῖς ἅμα τῇ αὐτῇ νηὶ προσπίπτουσαι αἱ μὲν ἔδρων ὅσα ἐδύναντο, αἱ δὲ ἔπασχον. ἐπονοῦντο δὲ καὶ ἔκαμνον τοῖς μὲν οἵ τε κυβερνῆται καὶ οἱ ἐρέται μάλιστα, τοῖς δὲ οἱ ἐπιβάται· καὶ ἐῴκεσαν οἱ μὲν ἱππεῦσι τοτὲ μὲν ἐπελαύνουσι τοτὲ δὲ ἐξαναχωροῦσι διὰ τὸ τούς τε ἐπίπλους καὶ τὰς ἀνακρούσεις ἐπ´ αὐτοῖς εἶναι, οἱ δὲ ὁπλίταις τούς τε πλησιάζοντάς σφισι φυλασσομένοις καὶ κατέχειν αὐτοὺς ὅτι μάλιστα πειρωμένοις. κἀκ τούτου ἐπλεονέκτουν τε ἀλλήλων, οἱ μὲν ἔς τε τοὺς ταρσοὺς τῶν νεῶν ὑποπίπτοντες καὶ τὰς κώπας συναράσσοντες, οἱ δὲ ἄνωθεν αὐτοὺς καὶ πέτραις καὶ μηχανήμασι βαπτίζοντες· καὶ ἠλαττοῦντο αὖ οἱ μὲν ὅτι τοὺς {μὲν} προσιόντας σφίσιν οὐδὲν κακουργεῖν ἐδύναντο, οἱ δὲ ὅτι, εἰ μὴ καὶ κατέδυσάν τινας ἐμβαλόντες, οὐκέτ´ ἐξ ἴσου σφίσιν ἐν τῇ συνέρξει ἠγωνίζοντο. [50,32] Ce fut après s'être ainsi rapprochés qu'ils engagèrent le combat, au milieu des appels qu'ils adressaient l'un l'autre à leur habileté et à leur ardeur, au milieu des exhortations qu'ils entendaient, envoyées par les cris de ceux qui étaient à terre. La manière de combattre n'était pas la même : les soldats de César, dont les vaisseaux étaient plus petits et plus rapides, se servaient de leurs rames et fondaient sur un adversaire contre les coups duquel ils étaient garantis de toutes parts : qu'ils coulassent ou non leur ennemi, ils commençaient par le heurter de leur éperon avant d'en venir aux mains; ou bien ils faisaient tout à coup une nouvelle charge sur le même vaisseau, ou bien encore ils l'abandonnaient pour se tourner contre d'autres; puis, après avoir causé à ceux-là aussi quelques avaries en proportion avec le peu de durée de l'engagement, ils marchaient sur d'autres et sur d'autres encore, afin de les attaquer au moment où l'on s'y attendait le moins. Car, craignant les traits qui leur étaient lancés de loin, et craignant aussi le combat de près, ils ne s'attardaient ni à l'abordage, ni à l'attaque; mais, se glissant incontinent le long de leur adversaire, de façon à ne pas être atteints par les armes de jet, et se contentant de le désemparer ou seulement de le mettre en désordre, de manière à ne pas être saisis par lui, ils se retiraient hors de la portée du trait. De leur côté, les gens d'Antoine accablaient les vaisseaux ennemis d'une grêle de pierres et de traits, et lançaient des mains de fer sur ceux qui s'approchaient. Quand ils réussissaient à les atteindre, ils avaient l'avantage ; mais quand ils échouaient, les avaries causées à leurs bâtiments les faisaient couler, ou bien le temps même qu'ils passaient à chercher un moyen de se soustraire à ce danger donnait à d'autres ennemis plus de facilité pour l'attaque ; car deux ou trois vaisseaux fondant ensemble sur le même bâtiment, ceux-ci faisaient subir, ceux-là éprouvaient tous les dommages qu'il était possible. La souffrance et la fatigue étaient, chez les uns, surtout pour les pilotes et pour les rameurs ; chez les autres, pour les équipages. Les uns ressemblaient à une cavalerie qui, libre d'avancer ou de reculer, tantôt pousse en avant, tantôt tourne bride ; les autres ressemblaient à des soldats légionnaires en garde contre les approches de l'ennemi et mettant tous leurs efforts à le saisir. Aussi l'avantage était, pour les uns, de passer incontinent le long de l'ennemi et de lui arracher les rames ; pour les autres, de faire sombrer leur agresseur sous le poids des pierres qu'ils lui lançaient du haut de leur bord. L'infériorité consistait, pour les uns, à ne pouvoir faire aucun mal à leur adversaire lorsqu'il fondait sur eux ; pour les autres, à être, s'ils ne réussissaient pas à couler le vaisseau ennemi, accrochés de maniére que la lutte devenait inégale.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006