[50,21] καὶ μὴν εἰ δεῖ τι τοῖς ἐψηφισμένοις ὑπ´ αὐτοῦ τεκμαίρεσθαι,
ὑμῖν μὲν καὶ φανερῶς ἀπειλεῖ (πολεμίους γοῦν ἄντικρυς τοὺς πλείονας
ὑμῶν πεποίηται), ἐμοὶ δ´ οὐδὲν αὐτῷ τοιοῦτον ἐπήγγελκε,
καίτοι καὶ πολεμῶν μοι καὶ πάντα οὐχ ὅπως τὰ τοῦ κεκρατηκότος
ἀλλὰ καὶ τὰ τοῦ πεφονευκότος με ἤδη ποιῶν. ὥσθ´ ὁπότε ἐμέ, ὃν
μηδέπω καὶ νῦν πολέμιον ἔχειν προσποιεῖται, τοιαῦτα δέδρακεν,
ἥκιστα ἂν ὑμῶν ἀπόσχοιτο, οἷς καὶ αὐτὸς ἐκπεπολεμῶσθαι σαφῶς
ὁμολογεῖ. τί ποτ´ οὖν αὐτῷ βούλεται τὸ τὰ μὲν ὅπλα πᾶσιν ὁμοίως
ἡμῖν ἐπιφέρειν, ἐν δὲ δὴ τῷ ψηφίσματι τοῖς μὲν πολεμεῖν τοῖς δὲ
μὴ φάσκειν; οὐ μὰ Δί´ οὐχ ἵνα διαφορότητά τινα ἐν ἡμῖν ἐργάσηται,
οὐδ´ ἵνα τοῖς μὲν ἄλλως τοῖς δὲ ἄλλως, ἄν γε καὶ κρατήσῃ,
χρήσηται, ἀλλ´ ἵν´ ἡμᾶς στασιάσας συγκρούσῃ καὶ κατὰ τοῦτ´
ἀσθενεστέρους ποιήσῃ. οὐ γὰρ ἀγνοεῖ γε ὅτι ὁμοφρονούντων μὲν
ἡμῶν καὶ καθ´ ἓν πάντα πραττόντων οὐδαμῇ οὐδαμῶς κρείττων ἂν
γένοιτο, διενεχθέντων δέ, καὶ τῶν μὲν ταῦτα τῶν δὲ ἐκεῖνα ἑλομένων,
τάχ´ ἂν κρατήσειε· καὶ διὰ τοῦτο τοῦτον ἡμῖν τὸν τρόπον προσφέρεται.
| [50,21] « A en juger par ses décrets, c'est vous qu'il menace
ostensiblement, car il vous a, la plupart, proclamés
ennemis à la face de l'univers; quant à moi,
sans m'avoir fait aucune déclaration de ce genre, il ne
laisse pas néanmoins de me faire la guerre et de se
conduire à mon égard, non seulement comme s'il
m'avait vaincu, mais même comme s'il m'avait tué.
Si donc, envers moi, qu'il affecte encore aujourd'hui
de ne pas regarder comme ennemi, il a commis de tels
attentats, il n'aura aucuns ménagements pour vous,
avec qui il avoue sans détour qu'il est en guerre. A
quoi bon porter ses armes contre nous tous pareillement,
et dire, dans le décret, qu'on fait la guerre aux
uns, qu'on ne la fait pas aux autres ? Ce n'est pas, par
Jupiter ! qu'il y ait de sa part intention d'établir des
différences entre nous, ou d'en user d'une façon envers
ceux-ci et d'une autre facon envers ceux-là, s'il
venait à l'emporter : non ; c'est intention de nous
brouiller en excitant la sédition parmi nous et de nous
affaiblir par ce moyen. Il n'ignore pas, en effet, que si
nous n'avons qu'un même esprit, que si nous agissons
en tout d'après l'impulsion d'une seule volonté, il
n'arrivera jamais, de quelque manière qu'il s'y prenne,
à nous vaincre; tandis que, si nous sommes divisés,
si nous prenons les uns une résolution, les autres une
autre, la victoire lui sera facile. Voilà le motif qui
dirige sa conduite envers nous.
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