HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLV

Chapitre 16-17

  Chapitre 16-17

[45,16] ἐκείνῳ μὲν οὖν τῷ ἔτει ταῦτ´ ἐπράχθη, καὶ Σερουίλιος Ἰσαυρικὸς ὑπεργήρως ἀπέθανε. διά τε οὖν τοῦτο ἐμνημόνευσα αὐτοῦ, καὶ ὅτι οὕτως οἱ τότε Ῥωμαῖοι τούς τε τῷ ἀξιώματι προήκοντας ᾐδοῦντο καὶ τοὺς ἀναιδείᾳ τινὶ χρωμένους καὶ ἐπὶ τοῖς ἐλαχίστοις ἐμίσουν ὥστε, ἐπειδὴ ἐκεῖνός τινα ἐν ὁδῷ ποτε ἀπαντήσαντά οἱ βαδίζοντι ἱππεύοντα, καὶ μήτε ἀποπηδήσαντα καὶ προσέτι ἰσχυρῶς προσεξελάσαντα, ἐγνώρισέ τε μετὰ τοῦτο ἐν δικαστηρίῳ κρινόμενον καὶ εἶπε τοῖς δικασταῖς τὸ γενόμενον, οὔτε λόγον ἔτ´ αὐτῷ ἔδοσαν καὶ κατεψηφίσαντο πάντες. [45,16] Voilà ce qui se fit durant cette année ; elle fut, en outre, marquée par la mort de Servilius Isauricus : Servilius mourait très vieux. C'est pour ce motif que je parle de lui, et aussi parce que les Romains, à cette époque, avaient pour les citoyens revêtus des grandes magistratures tant de respect et tant de haine pour ceux qui se montraient impudents à leur égard, même dans les plus petites choses, que cet Isauricus s'étant une fois trouvé, à pied, dans un chemin en face d'un homme à cheval qui, au lieu de mettre pied à terre, avait piqué vivement, puis ayant, à quelque temps de là, reconnu cet homme, un jour qu'il comparaissait en justice, les juges, sur le simple récit de ce qui s'était passé, ne laissèrent même pas la parole à l'accusé, et le condamnèrent d'une voix unanime.
[45,17] Αὔλου δὲ δὴ Ἱρτίου μετὰ Γαΐου Οὐιβίου ὑπατεύσαντος (οὗτος γάρ, καίτοι τοῦ πατρὸς αὐτοῦ ἐς τὰ λευκώματα τὰ Σύλλεια ἐσγραφέντος, ὕπατος τότε ἀπεδείχθη) βουλή τε ἐγένετο καὶ γνῶμαι ἐπὶ τρεῖς ἐφεξῆς ἡμέρας, ἀπ´ αὐτῆς τῆς νουμηνίας ἀρξάμεναι, προετέθησαν· ἔκ τε γὰρ τοῦ πολέμου ἐν χερσὶν ὄντος καὶ ἐκ τεράτων, πλεῖστα καὶ ἐξαισιώτατα ἐγεγόνει, ταρασσόμενοι οὐδὲ τῆς ἀποφράδος, τὸ μὴ ἐν ἐκείναις βουλεύσασθαί τι τῶν συμφερόντων σφίσιν, ἀπέσχοντο. κεραυνοί τε γὰρ παμπληθεῖς ἔπεσον, καί τινες αὐτῶν καὶ ἐς τὸν νεὼν τὸν τῷ Διὶ τῷ Καπιτωλίῳ ἐν τῷ Νικαίῳ ὄντα κατέσκηψαν· καὶ πνεῦμα μέγα ἐπιγενόμενον τάς τε στήλας τὰς περὶ τὸ Κρόνιον καὶ περὶ τὸν τῆς Πίστεως νεὼν προσπεπηγυίας ἀπέρρηξε καὶ διεσκέδασε, καὶ τὸ ἄγαλμα τὸ τῆς Ἀθηνᾶς τῆς Φυλακίδος, πρὸ τῆς φυγῆς Κικέρων ἐς τὸ Καπιτώλιον ἀνετίθει, κατέβαλε καὶ κατέθραυσε. καὶ τοῦτο μὲν καὶ αὐτῷ τῷ Κικέρωνι τὸν ὄλεθρον προεδήλωσε· τοὺς δὲ ἄλλους ἐκεῖνά τε ἐτάραττε καὶ σεισμὸς μέγας γενόμενος, ταῦρός τέ τις τυθείς τε δι´ αὐτὸν ἐν τῷ Ἑστιαίῳ καὶ ἀναπηδήσας μετὰ τὴν ἱερουργίαν. πρὸς δὲ δὴ τούτοις τοιούτοις οὖσι λαμπὰς ἀπ´ ἀνίσχοντος ἡλίου πρὸς δυσμὰς διέδραμε, καί τις ἀστὴρ καινὸς ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ὤφθη. τό τε φῶς τοῦ ἡλίου ἐλαττοῦσθαί τε καὶ σβέννυσθαι, τοτὲ δὲ ἐν τρισὶ κύκλοις φαντάζεσθαι ἐδόκει, καὶ ἕνα γε αὐτῶν στέφανος σταχύων πυρώδης περιέσχεν, ὥστ´ εἴπερ τι ἄλλο, καὶ τοῦτο ἐναργέστατα αὐτοῖς ἐκβῆναι· οἵ τε γὰρ ἄνδρες οἱ τρεῖς ἐδυνάστευον, λέγω δὲ τὸν Καίσαρα καὶ τὸν Λέπιδον καὶ τὸν Ἀντώνιον, καὶ ἐξ αὐτῶν Καῖσαρ μετὰ τοῦτο τὴν νίκην ἔλαβεν. τότε δ´ οὖν ταῦτά τε ἐγένετο, καὶ λόγια πρὸς κατάλυσιν τῆς δημοκρατίας φέροντα παντοῖα ᾔδετο. κόρακές τε ἐς τὸ Διοσκόρειον ἐσπετόμενοι τὰ τῶν ὑπάτων τοῦ τε Ἀντωνίου καὶ τοῦ Δολοβέλλου ὀνόματα, ἐνταῦθά που ἐν πινακίῳ ἐγγεγραμμένα, ἐξεκόλαψαν. καὶ κύνες πολλοὶ νυκτὸς κατά τε τὴν ἄλλην πόλιν καὶ πρὸς τῇ τοῦ ἀρχιερέως τοῦ Λεπίδου οἰκίᾳ μάλιστα συστρεφόμενοι ὠρύοντο. τε Ἠριδανὸς ἐπὶ πολὺ τῆς πέριξ γῆς πελαγίσας ἐξαίφνης ἀνεχώρησε, καὶ παμπληθεῖς ἐν τῷ ξηρῷ ὄφεις ἐγκατέλιπε. καὶ ἰχθῦς ἐκ τῆς θαλάσσης ἀμύθητοι κατὰ τὰς τοῦ Τιβέριδος ἐκβολὰς ἐς τὴν ἤπειρον ἐξέπεσον. ἐπεγένετο μὲν οὖν καὶ {} λοιμὸς ἐπ´ αὐτοῖς πάσῃ ὡς εἰπεῖν τῇ Ἰταλίᾳ ἰσχυρός, καὶ διὰ τοῦτο τό τε βουλευτήριον τὸ Ὁστίλιον ἀνοικοδομηθῆναι καὶ τὸ χωρίον ἐν ναυμαχία ἐγεγόνει συγχωσθῆναι ἐψηφίσθη· οὐ μέντοι καὶ ἐνταῦθα στήσεσθαι τὸ δεινὸν ἐδόκει, ἄλλως τε καὶ ἐπειδὴ τοῦ Οὐιβίου τὰ ἐσιτήρια τῇ νουμηνίᾳ θύοντος ῥαβδοῦχός τις αὐτοῦ ἔπεσεν ἐξαίφνης καὶ ἀπέθανεν. διὰ μὲν οὖν ταῦτα καὶ ἐν ἐκείναις ταῖς ἡμέραις ἐβουλεύσαντό τε, καὶ εἶπον ἄλλοι τε ἐφ´ ἑκάτερα πολλοὶ καὶ Κικέρων ὧδε· [45,17] A. Hirtius étant consul avec C. Vibius (ce dernier, quoique son père eût été inscrit sur les tables de proscription de Sylla, fut néanmoins alors créé consul), le sénat s'assembla, et la discussion, ouverte le premier jour du mois, se prolongea trois jours de suite. L'imminence de la guerre et une foule de prodiges sinistres jetèrent dans les esprits un trouble tel que, même les jours néfastes, la délibération sur l'intérêt public ne fut pas interrompue. La foudre tomba souvent, parfois même sur le sanctuaire de Jupiter, dans le temple de la Victoire, au Capitole ; un grand vent s'éleva, qui brisa les tables fixées autour du temple de Saturne et de celui de la Bonne Foi, joncha la terre de leurs débris, et, en outre, renversa et mit en morceaux la statue de Minerve Conservatrice, que Cicéron, avant son exil, avait consacrée dans le Capitole. Cet accident fut pour Cicéron lui-même un présage de sa mort ; les autres citoyens furent consternés par ces divers prodiges, et aussi parce qu'un violent tremblement de terre était survenu, et qu'un taureau, immolé en expiation dans le temple de Vesta, s'était relevé bondissant après le sacrifice. Outre ces présages, déjà très significatifs, une torche sillonna les airs du levant au couchant; un astre nouveau se montra pendant plusieurs jours. La lumière du soleil sembla diminuer et s'éteindre, puis présenter l'apparence de trois cercles dont l'un était entouré d'une couronne d'épis enflammée, de telle sorte que, si jamais présage fut clairement réalisé, ce fut celui-là. Trois hommes, en effet (je veux dire César, Lépidus et Antoine), avaient alors le pouvoir en main, et de ces trois César fut celui qui remporta la victoire. Voilà ce qui se passait alors ; de plus, partout circulaient des vers prophétiques annonçant la destruction du gouvernement républicain. Des corbeaux, qui volèrent dans le temple des Dioscures, y effacèrent à coups de bec les noms des consuls Antoine et Dolabella, gravés sur une table ; un grand nombre de chiens parcoururent le reste de la ville, et, se rassemblant surtout auprès de la maison du grand pontife Lépidus, firent entendre des hurlements ; l'Éridan, après avoir débordé au loin sur ses rives, se retira tout à coup, abandonnant à sec une multitude de serpents. D'innombrables poissons furent jetés de la mer sur le continent, vers l'embouchure du Tibre. Par surcroît, la peste sévit avec violence dans toute l'Italie pour ainsi dire, et, à cause de cela, on décréta que la curie Hostilia serait reconstruite, et que le lieu où s'était donnée la naumachie serait comblé. Le fléau cependant ne semblait pas devoir s'arrêter là, d'autant plus que, Vibius offrant, au renouvellement de l'année, le sacrifice des kalendes, un de ses licteurs tomba subitement mort. Ce fut par ces motifs que, même ces jours-là, il y eut délibération du sénat, et, entre autres orateurs qui parlèrent dans l'un et l'autre sens, Cicéron s'exprima en ces termes :


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Dernière mise à jour : 15/06/2006