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[45,24] ἆρ´ οὖν ἐν τούτοις μόνον τοιοῦτος γέγονε, τὰ δ´ ἄλλα ὀρθῶς
διῴκηκε; ποῦ; πόθεν; οὐ τὰ χρήματα τὰ κοινὰ τὰ καταλειφθέντα
ὑπὸ τοῦ Καίσαρος ἐπιζητῆσαι καὶ ἀποδεῖξαι κελευσθεὶς ἥρπακε,
καὶ τὰ μὲν τοῖς δανεισταῖς ἀποδέδωκε τὰ δὲ ἐς τρυφὴν κατανάλωκεν,
ὥστε μηκέτ´ αὐτῷ μηδὲ τούτων τι περιεῖναι; οὐ τὸ ὄνομα
τὸ τοῦ δικτάτορος μισησάντων ὑμῶν διὰ τὴν ἐκείνου δυναστείαν
καὶ παντελῶς ἐκ τῆς πολιτείας ἐκβαλόντων, τοῦτο μὲν ὥσπερ τι
αὐτὸ ἐφ´ ἑαυτοῦ ἀδικῆσαι δυνάμενον οὐκ ἐπιτέθειται, τὰ δὲ ἔργα
αὐτοῦ καὶ τὴν πλεονεξίαν ἐν τῷ τῆς ὑπατείας προσρήματι ἐπιδέδεικται;
οὐχ ὑμεῖς μὲν πρύτανιν αὐτὸν τῆς ὁμονοίας ἀπεδείξατε,
οὗτος δὲ πόλεμον αὐτὸς ἐφ´ ἑαυτοῦ τηλικοῦτον, οὔτε προσήκοντα
οὔτε ἐγνωσμένον, ἀνῄρηται πρὸς Καίσαρα καὶ Δέκιμον, οὓς ὑμεῖς
ἐπαινεῖτε; μυρία δ´ ἂν εἴη λέγειν, εἴ τις ἐπεξιέναι καθ´ ἕκαστον
ἐθελήσειεν ὧν ὑμεῖς μὲν ἐπετρέψατε αὐτῷ ὡς ὑπάτῳ διοικῆσαι,
ἐκεῖνος δὲ οὐδ´ ὁτιοῦν ἐς δέον ἔπραξε, ἀλλὰ καὶ πάντα τἀναντία
καθ´ ὑμῶν τῇ παρ´ ὑμῶν ἐξουσίᾳ δοθείσῃ χρώμενος πεποίηκεν.
ἆρ´ οὖν ἐς ὑμᾶς αὐτοὺς ἀναδέξεσθε καὶ ταῦτα τὰ κακῶς ὑπ´ αὐτοῦ
πεπραγμένα, καὶ αὐτοὶ πάντων σφῶν αἴτιοι γεγονέναι φήσετε, ὅτι
τὴν διοίκησιν αὐτῶν καὶ τὸν ἐξετασμὸν αὐτῷ προσετάξατε; ἀλλὰ
ἄτοπον. οὐδὲ γὰρ ἂν στρατηγὸς ἢ καὶ πρεσβευτής τις αἱρεθεὶς
μηδὲν τῶν δεόντων δράσῃ, τούτου τὴν αἰτίαν ὑμεῖς οἱ πέμψαντες
αὐτοὺς ἕξετε. καὶ γὰρ ἂν εἴη δεινὸν εἰ πάντες οἱ προχειριζόμενοί
τι πρᾶξαι τὰ μὲν κέρδη καὶ τὰς τιμὰς αὐτοὶ λαμβάνοιεν, τὰ δὲ
ἐγκλήματα καὶ τὰς αἰτίας ἐφ´ ὑμᾶς ἀναφέροιεν.
| [45,24] « Mais s'est-il borné à ces abus, et quant au
reste son administration a-t-elle été convenable ? Où ?
Comment? Chargé de rechercher les sommes laissées
par César qui appartenaient à l'État et de les
porter au trésor, ne les a-t-il pas enlevées, ne les
a-t-il pas ou données à ses créanciers, ou dépensées
en débauches, de sorte qu'il ne lui en reste plus rien?
Le nom de dictateur qui vous est devenu odieux à
cause du despotisme de César, et que vous avez complétement
banni de la république, ce nom, comme
s'il était capable de causer à lui seul quelque dommage,
il ne l'a pas pris; mais en a-t-il moins,
sous le titre de consul, exercé dans ses actes la puissance
absolue d'un dictateur? Ne l'avez-vous pas,
vous, proclamé le régulateur suprême de la concorde ?
n'a–t-il pas, lui, de son propre chef, entrepris une
guerre terrible, injuste, et que vous n'avez pas décrétée,
contre Octave et Décimus qui ont reçu de vous des
éloges ? Il y aurait mille faits à citer, si l'on voulait
rapporter en détail chacune des choses dont vous lui
avez confié l'administration comme consul et dans
lesquelles, loin d'agir conformément à son devoir, il a
fait tout le contraire, abusant contre vous de la puissance
que vous lui aviez donnée. Prendrez-vous donc sur
vous ces méfaits, et direz-vous que vous êtes cause de
tout puisque vous lui avez confié tout droit d'administration
et de contrôle? Mais ce serait une absurdité.
Qu'un général ou un ambassadeur ne fassent pas leur
devoir, ce ne sera pas vous, qui les avez envoyés, qui
en serez responsables. Il serait étrange, en effet, que
tous ceux que vous choisissez pour exécuter un dessein
en recueillissent les profits et les honneurs, et
reportassent sur vous les griefs et les accusations qui
peuvent en résulter.
| [45,25] οὔκουν οὐδὲ τούτῳ προσέχειν προσήκει λέγοντι ‘ὑμεῖς γὰρ τὴν Γαλατίαν
ἄρχειν ἐπετρέψατε, ὑμεῖς τὰ χρήματα τὰ κοινὰ διοικῆσαι ἐκελεύσατε, ὑμεῖς
τὰ στρατεύματα τὰ ἐκ τῆς Μακεδονίας ἐδώκατε.’ ἐψηφίσθη μὲν
γὰρ ταῦτα οὕτως, εἴγε δεῖ τοῦτο εἰπεῖν, ἀλλὰ μὴ καὶ ὑπὲρ τούτου
δίκην παρ´ αὐτοῦ λαβεῖν, ὅτι ταῦθ´ ὑμᾶς ἠνάγκασε γνῶναι·
οὐ μέντοι καὶ τὸ τοὺς φυγάδας κατάγειν, οὐδὲ τὸ τοὺς νόμους
παρεγγράφειν, οὐδὲ τὸ τὰς πολιτείας καὶ τὰς ἀτελείας πωλεῖν,
οὐδὲ τὸ τὰ κοινὰ κλέπτειν, οὐδὲ τὸ τὰ τῶν συμμάχων ἁρπάζειν,
οὐδὲ τὸ τὰς πόλεις κακουργεῖν, οὐδὲ τὸ τῆς πατρίδος τυραννεῖν
ἐπιχειρεῖν ἐδώκατέ ποτε αὐτῷ. οὐδὲ γὰρ οὐδ´ ἄλλῳ τινί, καίτοι
πολλὰ πολλοῖς ψηφισάμενοι, συνεχωρήσατε ὅσα ἐβούλοντο, ἀλλὰ
καὶ δίκην ἀεί ποτε παρὰ τῶν τοιούτων, ὅσων γε καὶ ἠδυνήθητε,
ἐλάβετε, ὥσπερ που καὶ παρ´ αὐτοῦ τούτου λήψεσθε, ἄν γε ἐμοὶ
νῦν πεισθῆτε. καὶ γὰρ οὐδὲ ἐπὶ τούτων μόνων τοιοῦτος γέγονεν
ὁποῖον αὐτὸν ἴστε καὶ ἑοράκατε, ἀλλὰ καὶ ἐπὶ πάντων ἁπλῶς ὅσα
πώποτε πρὸς τὰ κοινὰ προσελθὼν πέπραχε.
| [45,25] « Il ne faut donc pas lui accorder votre attention,
quand il dit : C'est vous qui m'avez confié le gouvernement
de la Gaule; c'est vous qui m'avez ordonné
de prendre l'administration des finances ; c'est vous
qui m'avez donné les troupes revenues de la Macédoine.
Oui, les décrets ont été rendus, s'il faut le
dire et s'il ne faut pas plutôt punir Antoine pour vous
avoir forcés de prendre ces décisions : mais le rappel
des exilés, la substitution de lois à d'autres lois, la
vente du droit de cité et des immunités, la dilapidation
des deniers publics, le pillage de ceux des alliés,
la dévastation des villes, la tentative de donner un tyran
à sa patrie, voilà ce que jamais vous ne lui avez permis.
Aucun autre non plus, bien que vous ayez rendu
plusieurs décrets en faveur de particuliers, n'a reçu
de vous l'autorisation de faire tout ce qu'il voulait;
mais toujours vous avez puni ceux qui se comportaient
de la sorte, toutes les fois que vous l'avez
pu, de même que vous punirez aussi cet homme, si
vous m'en croyez. Car ce n'est pas dans ces circonstances
seulement qu'il s'est montré tel que vous le
connaissez, tel que vous l'avez vu, c'est, sans en
excepter aucune, dans toutes ses actions, à partir du
jour où il est arrivé aux affaires.
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