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[45,20] καίτοι τινὲς ἐς τοῦτ´ ἀναιδείας ἐληλύθασιν ὥστε τολμᾶν λέγειν
ὡς οὐ πολεμεῖ τῇ πόλει, καὶ τοσαύτην γε εὐήθειαν ὑμῶν κατεγνώκασιν
ὥστε καὶ νομίζειν τοῖς λόγοις τοῖς ἑαυτῶν πείσειν ὑμᾶς
προσέχειν μᾶλλον ἢ τοῖς ἔργοις τοῖς ἐκείνου. καὶ τίς ἂν ἀφεὶς τὸ
τὰς πράξεις αὐτοῦ σκοπεῖν, καὶ τὴν στρατείαν ἣν ἐπὶ τοὺς συμμάχους
ἡμῶν μήτε τῆς βουλῆς μήτε τοῦ δήμου προστάξαντος πεποίηται,
καὶ τὰς χώρας ἃς κατατρέχει, καὶ τὰς πόλεις ἃς πολιορκεῖ,
καὶ τὰς ἀπειλὰς ἃς πᾶσιν ἡμῖν ἀπειλεῖ, καὶ τὰς ἐλπίδας ἐφ´ αἷς
ἅπαντα ταῦτα ποιεῖ, τοῖς τε ῥήμασι τοῖς τούτων καὶ ταῖς ψευδολογίαις
αἷς ἀναβάλλουσιν ὑμᾶς, σκήψεις καὶ προφάσεις λέγοντες,
ἐθελήσειε πεισθεὶς ἀπολέσθαι; ἐγὼ μὲν γὰρ τοσούτου δέω ταῦτα
ποιοῦντα αὐτὸν ἔννομόν τι καὶ πολιτικὸν πρᾶγμα φάναι πράττειν,
ὥστε καὶ ὅτι τὴν τῆς Μακεδονίας ἀρχὴν τὴν ἐκ τοῦ κλήρου προσταχθεῖσαν
αὐτῷ κατέλιπε, καὶ ὅτι τὴν τῆς Γαλατίας ἀρχὴν τὴν
μηδὲν αὐτῷ προσήκουσαν ἀνθείλετο, καὶ ὅτι στρατεύματα ἃ ὁ Καῖσαρ
ἐπὶ τοὺς Πάρθους προύπεμψε, συλλαβὼν περὶ αὑτόν, μηδενὸς
ἐν τῇ Ἰταλίᾳ δεινοῦ ὄντος, ἔχει, καὶ ὅτι τὴν πόλιν ἐν τῷ τῆς
ὑπατείας χρόνῳ ἐκλιπὼν περιέρχεται τὴν χώραν πορθῶν καὶ λυμαινόμενος,
πάλαι φημὶ πολέμιον αὐτὸν ἁπάντων ἡμῶν εἶναι.
| [45,20] Il est cependant des gens qui portent l'impudence
jusqu'à dire qu'Antoine ne fait pas la guerre à Rome,
des gens qui nous supposent assez simples pour s'imaginer
qu'ils nous persuaderont de faire plus attention
à leurs discours qu'à ses actes. Et qui donc, négligeant
d'examiner les actions d'Antoine, cette expédition
que, sans en avoir reçu l'ordre ni du sénat ni du
peuple, il a entreprise contre nos alliés, ces incursions
sur leur territoire, ces villes qu'il assiége, ces menaces
qu'il lance contre nous tous, les espérances qui lui font
suivre une semblable conduite; qui donc, pour avoir
cédé aux paroles de ces gens et aux discours mensongers
par lesquels ils nous arrêtent en alléguant de
vains prétextes, voudrait s'exposer à périr ? Pour
moi, je suis tellement éloigné de regarder sa conduite
comme légale et honnête que, au contraire, pour avoir
abandonné le gouvernement de la Macédoine qui lui
avait été assigné par le sort, et avoir pris en échange
celui de la Gaule sur lequel il n'avait aucun droit ; pour
retenir autour de lui, alors qu'on n'appréhende aucun
danger en Italie, les troupes que César avait envoyées
en avant contre les Parthes ; pour avoir quitté
la ville à l'époque de son consulat, promené au dehors
le ravage et la dévastation, je proclame qu'il est depuis
longtemps notre ennemi à tous.
| [45,21] εἰ δὲ μὴ παραχρῆμα τότε ᾐσθάνεσθε μηδὲ ἐφ´ ἑκάστῳ αὐτῶν
ἠγανακτεῖτε, ἐκεῖνον μὲν καὶ διὰ τοῦτο ἔτι μᾶλλον μισεῖν ἄξιόν ἐστιν,
ὅτι τοιούτους ὄντας ὑμᾶς ἀδικῶν οὐ παύεται, καὶ δυνηθεὶς ἂν ἴσως
συγγνώμης ἐφ´ οἷς τὸ πρῶτον ἥμαρτε τυχεῖν, ἐς τοσοῦτο τῇ συνεχείᾳ
τῆς πονηρίας προελήλυθεν ὥστε καὶ ὑπὲρ ἐκείνων χρῆναι
δίκην ὑποσχεῖν· ὑμῖν δὲ ἐς ὑπερβολὴν ἐπιμελητέον ἐστὶ τῶν πραγμάτων,
ὁρῶσι καὶ λογιζομένοις τοῦθ´, ὅτι τὸν τοσαυτάκις ὑμῶν
ἐν τοσούτοις πράγμασι καταπεφρονηκότα ἀδύνατόν ἐστιν ἑκούσιον
ὑπό τε τῆς αὐτῆς ἐπιεικείας καὶ τῆς αὐτῆς φιλανθρωπίας ὑμῶν
σωφρονισθῆναι, ἀλλ´ ἀνάγκη καὶ ἄκοντα νῦν, εἰ καὶ μὴ πρότερον,
τοῖς ὅπλοις κολασθῆναι.
| [45,21] « Si alors vous ne vous en êtes pas sur-le-champ
aperçus, si vous n'avez pas fait, à chacun de ses actes,
éclater votre indignation, cet homme n'en est que
plus haïssable encore, car il ne cesse pas d'abuser de
votre indulgence, et quand peut-être il aurait pu obtenir
le pardon de ses premières fautes, il en est
arrivé, à force de persévérance dans la méchanceté,
au point qu'il faut absolument le punir. Vous, de
votre côté, vous ne pouvez assez veiller à vos affaires,
en voyant et en songeant que l'homme qui
tant de fois, dans des circonstances si importantes,
vous a tenus en mépris, votre douceur et votre bonté
ne sauraient le ramener volontairement à résipiscence,
et qu'il faut bon gré malgré maintenant, puisque
vous ne l'avez pas fait plus tôt, le réprimer par les armes.
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