HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Chapitre 69

  Chapitre 69

[20,69] ἀναρχίας οὖν γενομένης ἐν τῷ στρατοπέδῳ θόρυβος ἦν καὶ ταραχὴ καὶ τῆς νυκτὸς ἐπιλαβούσης διεδόθη λόγος ὡς πλησίον εἰσὶν οἱ πολέμιοι. ἐμπεσούσης δὲ πτόης καὶ φόβου πανικοῦ διεσκευασμένος ἕκαστος προῆγεν ἐκ τῆς παρεμβολῆς οὐδενὸς παραγγέλλοντος. καθ´ ὃν δὴ χρόνον οἱ τὸν δυνάστην παρα φυλάττοντες οὐχ ἧττον τῶν ἄλλων ἐκπεπληγμένοι καὶ δόξαντες ὑπό τινων καλεῖσθαι ταχέως ἐξῆγον τὸν Ἀγαθοκλέα διειλημμένον δεσμοῖς. τὸ δὲ πλῆθος ὡς ἴδεν, εἰς ἔλεον ἐτράπη καὶ πάντες ἐπεβόων ἀφεῖναι. δὲ λυθεὶς καὶ μετ´ ὀλίγων ἐμβὰς εἰς τὸ πορθμεῖον ἔλαθεν ἐκπλεύσας κατὰ τὴν δύσιν τῆς Πλειάδος χειμῶνος ὄντος. οὗτος μὲν οὖν τῆς ἰδίας σωτηρίας φροντίσας ἐγκατέλιπε τοὺς υἱούς, οὓς οἱ στρατιῶται τὸν δρασμὸν ἀκούσαντες εὐθὺς ἀπέσφαξαν, καὶ στρατηγοὺς ἐξ ἑαυτῶν ἑλόμενοι διελύθησαν πρὸς Καρχηδονίους, ὥστε τὰς πόλεις ἃς εἶχον παραδοῦναι καὶ λαβεῖν τάλαντα τριακόσια καὶ τοὺς μὲν αἱρουμένους μετὰ Καρχηδονίων στρατεύειν κομίζεσθαι τοὺς ἀεὶ διδομένους μισθούς, τοὺς δ´ ἄλλους εἰς Σικελίαν διακομισθέντας λαβεῖν οἰκητήριον Σολοῦντα. τῶν μὲν οὖν στρατιωτῶν οἱ πλείους ἐμμείναντες ταῖς συνθήκαις ἔτυχον τῶν ὁμολογηθέντων· ὅσοι δὲ τὰς πόλεις διακατέχοντες ἀντεῖχον ταῖς παρ´ Ἀγαθοκλέους ἐλπίσιν, ἐξεπολιορκήθησαν κατὰ κράτος. ὧν οἱ Καρχηδόνιοι τοὺς μὲν ἡγεμόνας ἀνεσταύρωσαν, τοὺς δ´ ἄλλους δήσαντες πέδαις, ἣν διὰ τὸν πόλεμον ἐξηγρίωσαν χώραν, ἐξηνάγκαζον τοῖς ἰδίοις πόνοις πάλιν ἐξημεροῦν. Καρχηδόνιοι μὲν οὖν ἔτος τέταρτον πολεμούμενοι τοῦτον τὸν τρόπον ἐκομίσαντο τὴν ἐλευθερίαν. [20,69] L'anarchie et la confusion régnaient dans l'armée. Le bruit se répandit pendant la nuit que les ennemis approchaient. Une terreur panique envahit tout le camp: les soldats abandonnèrent leurs postes sans l'ordre de leurs chefs. Dans ce moment, ceux qui gardaient le tyran, non moins effrayés que les autres, crurent qu'ils avaient été appelés par quelques-uns de leurs camarades. Ils arrivèrent aussitôt, amenant Agathocle chargé de chaînes; à cette vue l'armée passa de l'exaspération à la pitié et tous demandèrent à grands cris qu'on le relâchât. Agathocle, remis en liberté, s'embarqua avec quelques amis sur un vaisseau de transport et partit secrètement. C'était à l'époque du coucher des Pléiades, à l'approche de l'hiver. C'est ainsi qu'Agathocle, ne songeant qu'à sa propre sûreté, abandonna ses fils. Ces derniers, après la fuite de leur père, furent egorgés par les soldats qui élurent d'autres chefs, et traitèrent avec les Carthaginois. La paix fut conclue aux conditions suivantes : les Grecs rendraient toutes les villes qu'ils possédaient, et recevraient une somme de trois cents talents; les soldats qui voudraient prendre du service chez les Carthaginois toucheraient une solde régulière; les autres, qui ne prendraient point de service, seraient transportés en Sicile et auraient pour demeure la ville de Solonte. La majorité de l'armée donna son assentiment à ces conditions du traité qui fut ratifié. Toutes les villes, qui voulaient rester fidèles à Agathocle, furent prises d'assaut. Les Carthaginois mirent en croix les chefs des garnisons, et chargèrent de chaînes les simples soldats, qui furent employés aux travaux des champs et forcés ainsi à réparer leurs propres dégâts. C'est de cette manière que les Carthaginois furent délivrés d'une guerre qui avait duré quatre ans.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006