HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Chapitre 63

  Chapitre 63

[20,63] Ἀγαθοκλῆς δὲ ἐν ἡμέραις ὀλίγαις καὶ πεζῇ καὶ κατὰ θάλατταν νενικηκὼς τοὺς πολεμίους ἔθυε τοῖς θεοῖς καὶ λαμπρὰς ὑποδοχὰς τῶν φίλων ἐποιεῖτο. ἀπετίθετο δ´ ἐν τοῖς πότοις τὸ τῆς τυραννίδος ἀξίωμα καὶ τῶν τυχόντων ἰδιωτῶν ταπεινότερον ἑαυτὸν ἀπεδείκνυεν, ἅμα μὲν διὰ τῆς τοιαύτης πολιτείας θηρώμενος τὴν παρὰ τῶν πολλῶν εὔνοιαν, ἅμα δὲ διδοὺς ἐν τῇ μέθῃ καθ´ αὑτοῦ παρρησίαν ἀκριβῶς κατενόει τὴν ἑκάστου διάνοιαν, τῆς ἀληθείας ἐκφερομένης ἀπαρακαλύπτως διὰ τὸν οἶνον. ὑπάρχων δὲ καὶ φύσει γελωτοποιὸς καὶ μῖμος οὐδ´ ἐν ταῖς ἐκκλησίαις ἀπείχετο τοῦ σκώπτειν τοὺς καθημένους καί τινας αὐτῶν εἰκάζειν, ὥστε τὸ πλῆθος πολλάκις εἰς γέλωτα ἐκτρέπεσθαι, καθάπερ τινὰ τῶν ἠθολόγων θαυματοποιῶν θεωροῦντας. δορυφορούμενος δὲ ὑπὸ πλήθους εἰς τὰς ἐκκλησίας εἰσῄει μόνος, οὐχ ὁμοίως Διονυσίῳ τῷ τυράννῳ· οὗτος γὰρ ἐπὶ τοσοῦτον ἀπίστως διέκειτο πρὸς ἅπαντας ὥστε κατὰ μὲν τὸ πλεῖστον κομᾶν καὶ πωγωνοτροφεῖν, ὅπως μὴ συναναγκασθῇ τῷ τοῦ κουρέως σιδήρῳ παραβαλεῖν τὰ κυριώτατα μέρη τοῦ σώματος· εἰ δὲ καί ποτε χρεία γένοιτο τὴν κεφαλὴν ἀποκείρασθαι, περιέκαε τὰς τρίχας, μίαν ἀσφάλειαν τυραννίδος ἀποφαινόμενος τὴν ἀπιστίαν. δ´ οὖν Ἀγαθοκλῆς παρὰ τὸν πότον λαβὼν ῥυτὸν μέγαν χρυσοῦν εἶπεν ὡς οὐ πρότερον ἀπέστη τῆς κεραμευτικῆς τέχνης ἕως τοιαῦτα ἐκπωμάτων πλάσματα φιλοτεχνῶν ἐκεραμεύσατο. οὐ γὰρ ἀπηρνεῖτο τὴν ἐπιστήμην, ἀλλὰ καὶ τοὐναντίον ἐκαυχᾶτο, διὰ τῆς ἰδίας ἀρετῆς ἀποφαινόμενος ἀντὶ τοῦ ταπεινοτάτου βίου τὸν ἐπιφανέστατον μετ ειληφέναι. καί ποτε πολιορκοῦντος αὐτοῦ τινα τῶν οὐκ ἀδόξων πόλεων καὶ τῶν ἀπὸ τοῦ τείχους βοώντων «Κεραμεῦ καὶ καμινεῦ, πότε τοὺς μισθοὺς ἀποδώσεις τοῖς στρατιώταις;» ὑπολαβὼν εἶπεν «Ὅταν ταύτην ἐξέλωοὐ μὴν ἀλλὰ διὰ τὴν ἐν τοῖς πότοις εὐτραπελίαν κατανοήσας τῶν μεθυόντων τοὺς ἀλλοτρίως τὰ πρὸς τὴν δυναστείαν ἔχοντας παρέλαβεν αὐτούς ποτε κατ´ ἰδίαν πάλιν ἐπὶ τὴν ἑστίασιν καὶ τῶν ἄλλων Συρακοσίων τοὺς μάλιστα πεφρονηματισμένους, τὸν ἀριθμὸν πεντακοσίους ὄντας· οἷς περιστήσας τῶν μισθοφόρων τοὺς εὐθέτους ἅπαντας ἀπέσφαξεν. σφόδρα γὰρ εὐλαβεῖτο μὴ χωρισθέντος αὐτοῦ εἰς Λιβύην καταλύσωσι τὴν δυναστείαν, ἐπικαλεσάμενοι τοὺς μετὰ Δεινοκράτους φυγάδας. τοῦτον δὲ τὸν τρόπον ἀσφαλισάμενος τὰ κατὰ τὴν ἀρχὴν ἐξέπλευσεν ἐκ τῶν Συρακουσσῶν. [20,63] Victorieux, à peu de jours d'intervalle, sur terre et sur mer, Agathocle offrit des sacrifices aux dieux, et traita ses amis par des festins splendides. Dans ces banquets il déposait la majesté souveraine, et se mettait même au-dessous d'un simple particulier. Par une telle conduite, il captait la bienveillance de la multitude, et en même temps, par la liberté qui régnait dans ces banquets, il était mis à même de pénétrer les sentiments de chacun des convives; car c'est dans le vin que la vérité déguisée se montre au jour. Agathocle était d'une humeur joviale, satirique, bon mime, et dans les assemblées publiques il s'amusait quelquefois à contrefaire, par des gestes et des mimes, plusieurs des assistants, au point que la foule éclatait souvent de rire, comme en présence d'un histrion ou d'un prestidigitateur. Il n'avait d'autre garde que le peuple qui l'environnait; et bien différent de Denys le tyran, il se rendait seul dans les assemblées. Denys, en effet, poussait la défiance envers tout le monde si loin, qu'il laissait croître ses cheveux et sa barbe, afin de n'être pas obligé de soumettre au fer du barbier les parties principales du corps. Si quelquefois il avait besoin de se faire tondre, il se faisait brûler les cheveux, disant que la défiance était l'unique sauvegarde de la tyrannie Il en était tout autrement d'Agathocle. Un jour dans un festin, saisissant une grande coupe d'or, il s'écria qu'il ne cesserait de cultiver l'art du potier que lorsqu'il serait parvenu à fabriquer des coupes aussi bien travaillées; car, loin de renier la profession qu'il avait exercée, il en tirait au contraire vanité, montrant ainsi que, par ses propres moyens, il avait su s'élever de la plus humble condition au rang suprême. Un jour il assiégea une ville assez importante; un des habitants lui cria du haut des murs : « Potier, chauffeur de fours, quand payeras-tu les gages de tes soldats? - Quand j'aurai pris la ville, » reprit-il. Enfin, par la familiarité de ses manières qu'il montrait dans les festins, il était parvenu à découvrir au milieu de l'ivresse des convives ceux qui nourrissaient les sentiments les plus hostiles à la tyrannie. Un jour il invita de nouveau à un banquet ceux qu'il savait être ses ennemis, ainsi que les Syracusains les plus distingués; ils étaient au nombre de cinq cents : il les fit entourer d'une troupe de mercenaires dévoués, et les fit tous égorger. Cet acte avait été dicté par la crainte que, pendant qu'il serait en Libye, ses ennemis ne renversassent la tyrannie, secondés dans cette entreprise par les exilés réunis autour de Dinocrate. Après avoir ainsi pourvu à sa sécurité, Agathocle quitta le port de Syracuse.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006