HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Chapitre 4

  Chapitre 4

[20,4] Τὴν γὰρ ἐπίνοιαν ταύτην οὐδενὶ τῶν φίλων δηλώσας τῆς μὲν πόλεως ἐπιμελητὴν Ἄντανδρον τὸν ἀδελφὸν κατέστησε μετὰ τῆς ἱκανῆς φυλακῆς, αὐτὸς δὲ τῶν στρατιωτῶν ἐπιλέγων τοὺς εὐθέτους κατ έγραφε, τοῖς μὲν πεζοῖς παραγγέλλων ἑτοίμους εἶναι μετὰ τῶν ὅπλων, τοῖς δ´ ἱππεῦσι διακελευόμενος ἔχειν μεθ´ ἑαυτῶν χωρὶς τῆς πανοπλίας ὑπηρέσιον καὶ χαλινόν, ὅπως, ὅταν ἵππων κυριεύσῃ, τοὺς ἀναβησομένους ἑτοίμους ἔχειν, τὰ πρὸς τὴν χρείαν ἐξηρτυμένους· κατὰ γὰρ τὴν προγεγενημένην ἧτταν τῶν μὲν πεζῶν ἀπωλώλεισαν οἱ πλείους, οἱ δ´ ἱππεῖς ὑπῆρχον διασεσωσμένοι σχεδὸν ἅπαντες, ὧν τοὺς ἵππους οὐκ ἠδύνατο διακομίζειν εἰς τὴν Λιβύην. ἵνα δὲ χωρισθέντος αὐτοῦ μὴ νεωτερίζωσιν οἱ Συρακόσιοι, διεζεύγνυε τὰς συγγενείας ἀπ´ ἀλλήλων καὶ μάλιστα ἀδελφοὺς ἀπ´ ἀδελφῶν καὶ πατέρας ἀπὸ παίδων, τοὺς μὲν ἐπὶ τῆς πόλεως ἀπολείπων, τοὺς δὲ μεθ´ ἑαυτοῦ διακομίζων· πρόδηλον γὰρ ἦν ὡς οἱ μένοντες ἐν ταῖς Συρακούσσαις, κἂν ἀλλοτριώτατα τυγχάνωσι πρὸς τὸν δυνάστην διακείμενοι, διὰ τὴν πρὸς τοὺς ἀπογόνους εὔνοιαν οὐδὲν ἂν πράξειαν ἄτοπον κατὰ Ἀγαθοκλέους. ἀπορούμενος δὲ χρημάτων τά τε τῶν ὀρφανῶν παρὰ τῶν ἐπιτροπευόντων εἰσεπράξατο, φάσκων πολὺ βέλτιον ἐκείνων ἐπιτροπεύσειν καὶ τοῖς παισὶν εἰς ἡλικίαν ἐλθοῦσι πιστότερον ἀποδώσειν, ἐδανείσατο δὲ καὶ παρὰ τῶν ἐμπόρων καί τινα τῶν ἐν τοῖς ἱεροῖς ἀναθημά των ἔλαβεν καὶ τῶν γυναικῶν τὸν κόσμον περιείλετο. ἔπειθ´ ὁρῶν {καὶ} τῶν εὐπορωτάτων τοὺς πλείστους δυσχεραίνοντας τοῖς πραττομένοις καὶ πρὸς αὐτὸν ἀλλοτριώτατα διακειμένους συνήγαγεν ἐκκλησίαν, ἐν περί τε τῆς προγεγενημένης συμφορᾶς καὶ τῶν προσδοκωμένων δεινῶν κατοδυρόμενος αὐτὸς μὲν ῥᾳδίως ὑπομένειν ἔφησε τὴν πολιορκίαν, συνήθης ὢν πάσῃ κακοπαθείᾳ, ἐλεεῖν δὲ τοὺς πολίτας, εἰ συγκλεισθέντες ἀναγκασθήσονται πολιορκίαν ὑπομένειν. διεκελεύετο οὖν σώζειν ἑαυτοὺς μετὰ τῶν ἰδίων κτήσεων τοὺς μὴ βουλομένους ὑπομένειν ,τι ποτ´ ἂν δοκῇ τῇ τύχῃ πάσχειν. ἐξορμησάντων δ´ ἐκ τῆς πόλεως τῶν μάλιστ´ εὐπόρων καὶ μισούντων τὸν δυνάστην τούτους μὲν ἐπαποστείλας τινὰς τῶν μισθοφόρων ἀνεῖλε καὶ τὰς οὐσίας εἰς αὑτὸν ἀνέλαβε, διὰ δὲ μιᾶς ἀνοσίου πράξεως χρημάτων εὐπορήσας καὶ τῶν ἀλλοτρίως δια κειμένων πρὸς αὐτὸν καθαρὰν ποιήσας τὴν πόλιν ἠλευθέρωσε τῶν οἰκετῶν τοὺς εὐθέτους εἰς στρατείαν. [20,4] Agathocle, sans communiquer ce plan à aucun de ses amis, confia à son frère Antandre le gouvernement de Syracuse, avec une forte garnison. En même temps, il fit de grandes levées de troupes, et ordonna aux fantassins de se tenir sous les armes, et aux cavaliers de se munir, indépendamment d'une armure complète, de selles et de brides, afin qu'ils fussent prêts à monter les chevaux dont ils pourraient s'emparer. Car, dans sa dernière défaite, la plus grande partie de l'infanterie avait péri, et presque tous les cavaliers étaient parvenus à se sauver; mais ils ne pouvaient pas emmener avec eux leurs chevaux en Libye. Agathocle songea alors au moyen d'empêcher les Syracusains de faire, après son départ, quelque tentative d'insurrection. Dans ce but, il rompit tous les liens de famille ; il sépara les frères de leurs frères, enleva aux pères leurs enfants, en laissant les uns dans la ville et emmenant les autres avec lui. Il était donc évident que si ceux qui restaient à Syracuse étaient mécontents du tyran, ils n'oseraient rien tenter, retenus par l'affection pour des fils ou des parents emmenés en Libye. Comme Agathocle avait besoin d'argent, il enleva aux tuteurs les biens des mineurs, alléguant qu'il les administrerait mieux, et qu'à la majorité des enfants il en rendrait plus fidèlement compte. Il fit en outre des emprunts aux marchands, enleva des temples plusieurs riches offrandes, et se fit même livrer les bijoux de femmes. S'apercevant ensuite que les citoyens les plus opulents étaient mécontents de ces actes et mal disposés pour lui, il convoqua une assemblée où il déplora sur un ton lamentable les revers qu'il venait d'essuyer et les malheurs qui l'attendaient. « Pour moi, disait-il, habitué à tous les maux, je supporterai bien facilement les fatigues d'un siège, mais ce qui m'attendrit, c'est le sort des citoyens qui, renfermés dans leur île, seront exposés à tant de misères. » En prononçant ces paroles, il engagea les habitants à se sauver avec tous leurs biens, pour ne pas endurer les calamités qui les menaçaient. Les citoyens les plus riches et les plus hostiles au tyran se retirèrent ainsi de la ville; mais à peine en furent-ils sortis, qu'Agathocle envoya à leur poursuite un détachement de mercenaires, les fit tous égorger et confisqua leurs biens. Ainsi, par ce seul crime, Agathocle se procura des richesses, et il purgea la ville de ses ennemis. Il donna ensuite la liberté à tous les esclaves en état de porter les armes.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006