[20,28] Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις Πολυπέρχων μὲν
ἠθροικὼς ἁδρὰν δύναμιν κατήγαγεν ἐπὶ τὴν πατρῴαν
βασιλείαν Ἡρακλέα τὸν Ἀλεξάνδρου καὶ Βαρσίνης,
Κάσανδρος δὲ καταστρατοπεδεύσαντος αὐτοῦ περὶ τὴν
καλουμένην Στυμφαίαν ἧκεν μετὰ τῆς δυνάμεως. οὐ
μακρὰν δὲ τῶν παρεμβολῶν ἀπεχουσῶν ἀλλήλων καὶ
τῶν Μακεδόνων οὐκ ἀηδῶς ὁρώντων τὴν κάθοδον τοῦ
βασιλέως, δείσας ὁ Κάσανδρος μήποτε φύσει πρὸς
μεταβολὴν ὄντες ὀξεῖς οἱ Μακεδόνες αὐτομολήσωσι
πρὸς τὸν Ἡρακλέα, διεπρεσβεύσατο πρὸς Πολυπέρχοντα.
καὶ περὶ μὲν τοῦ βασιλέως ἐπειρᾶτο διδάσκειν
αὐτὸν ὅτι γινομένης τῆς καθόδου ποιήσει τὸ προσταττόμενον
ὑφ´ ἑτέρων, συναγωνισάμενος δὲ αὐτῷ καὶ
τὸν νεανίσκον ἀνελὼν παραχρῆμα μὲν ἀπολήψεται τὰς
προγεγενημένας κατὰ Μακεδονίαν δωρεάς, εἶτα καὶ
δύναμιν ἀναλαβὼν στρατηγὸς ἀποδειχθήσεται περὶ Πελοπόννησον
καὶ πάντων τῶν ἐν τῇ δυναστείᾳ τῇ Κασάνδρου κοινωνὸς ἔσται,
τιμώμενος διαφόρως. πέρας
δὲ πολλαῖς καὶ μεγάλαις ἐπαγγελίαις πείσας τὸν Πολυπέρχοντα
καὶ συνθήκας ἐν ἀπορρήτοις συνθέμενος
προετρέψατο δολοψονῆσαι τὸν βασιλέα. ὁ δὲ Πολυπέρχων ἀνελὼν
τὸν νεανίσκον καὶ φανερῶς κοινοπραγῶν
τοῖς περὶ τὸν Κάσανδρον τάς τ´ ἐν τῇ Μακεδονίᾳ
δωρεὰς ἐκομίσατο καὶ κατὰ τὰς ὁμολογίας παρέλαβε
στρατιώτας πεζοὺς μὲν Μακεδόνας τετρακισχιλίους,
ἱππεῖς δὲ Θετταλοὺς πεντακοσίους. προσλαβόμενος δὲ
καὶ τῶν ἄλλων τοὺς βουλομένους ἐπεχείρησε μὲν διὰ
τῆς Βοιωτίας προάγειν εἰς Πελοπόννησον, ὑπὸ δὲ
Βοιωτῶν καὶ Πελοποννησίων κωλυθεὶς ἀνέστρεψε καὶ
προελθὼν εἰς Λοκροὺς ἐνταῦθα τὴν παραχειμασίαν ἐποιεῖτο.
| [20,28] Sur ces entrefaites, Polysperchon avait rassemblé
des forces considérables, et ramenait en Macédoine
Hercule, fils d'Alexandre et de Barsine, pour le mettre en
possession du trône de son père. Cassandre marcha contre
Polysperchon qui campait aux environs de Stympalia. Les
deux armées ayant ainsi établi leur camp à peu de distance
l'une de l'autre, Cassandre s'aperçut que les Macédoniens
n'étaient pas trop opposés au retour du jeune prince, et
craignit qu'ils ne passassent dans le camp d'Hercule. En
proie à ces inquiétudes, il fit partir des députés chargés
d'éclairer Polysperchon et de lui faire comprendre que le
rétablissement de ce jeune roi l'exposait à se donner un
maître qui exigerait de lui une obéissance absolue; tandis
qu'en se joignant à son parti, et en faisant périr ce jeune
homme, il rentrerait sur-le-champ dans toutes les dignités
dont il avait précédemment joui en Macédoine; que, de
plus, il aurait une armée, et serait chargé du commandement
du Péloponnèse; en un mot, qu'il partagerait avec
Cassandre l'autorité souveraine, et recevrait les plus grands
honneurs. Ces propositions, et beaucoup d'autres magnifiques
promesses, séduisirent Polysperchon, qui traita en
secret avec Cassandre, et s'engagea à faire assassiner le
jeune prince. Polysperchon le fit en effet mettre à mort, et
se déclara ouvertement pour Cassandre. Il se fit faire des
donations en Macédoine; et, en vertu du traité conclu avec
Cassandre, il prit le commandement d'une armée, composée
de quatre mille hommes d'infanterie macédonienne
et de cinq cents cavaliers thessaliens. Avec cette armée, à
laquelle se joignirent beaucoup de volontaires, Polysperchon
entreprit de traverser la Béotie pour entrer dans le
Péloponnèse, mais il fut arrêté dans sa marche par les Béotiens
et les Péloponnésiens; il retourna à Locres où il établit
ses quartiers d'hiver.
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