[17,78] ὅμως δὲ πολλῶν αὐτῷ μεμψιμοιρούντων τούτους μὲν
ταῖς δωρεαῖς ἐθεράπευεν,
{XXIII} αὐτὸς δὲ πυθόμενος τὸν ᾿Αρείας σατράπην Σατιβαρζάνην
ἀνῃρηκέναι μὲν τοὺς καταλελειμμένους ὑπ' αὐτοῦ στρατιώτας,
συμφρονεῖν δὲ Βήσσῳ καὶ κεκρικέναι μετ' αὐτοῦ διαπολεμεῖν
Μακεδόσιν ἐστράτευσεν ἐπ' αὐτόν. ὁ δὲ Σατιβαρζάνης
τὴν μὲν δύναμιν ἤθροισεν εἰς Χορτάκανα, πόλιν
ἐπιφανεστάτην τῶν ἐν τούτοις τοῖς τόποις καὶ φυσικῇ
διαφέρουσαν ὀχυρότητι, (2) τοῦ δὲ βασιλέως ἐγγίσαντος
κατεπλάγη τό τε μέγεθος τῆς δυνάμεως καὶ τὰς
διαβεβοημένας τῶν Μακεδόνων ἀνδραγαθίας. διόπερ
αὐτὸς μὲν μετὰ δισχιλίων ἱππέων ἐξίππευσε πρὸς
Βῆσσον, παρακαλέσων βοηθεῖν κατὰ τάχος, τοῖς δ'
ἄλλοις παρήγγειλε καταφυγεῖν εἰς ὄρος καλούμενον ὡ,
ἔχον πολλὰς δυσχωρίας καὶ καταφυγὰς εὐθέτους τοῖς
μὴ τολμῶσι κατὰ στόμα διακινδυνεύειν. (3) ὧν
πραξάντων τὸ παραγγελθὲν ὁ βασιλεὺς τῇ συνήθει
φιλοτιμίᾳ χρησάμενος καὶ τοὺς καταφυγόντας εἴς τινα
πέτραν ὀχυρὰν καὶ μεγάλην πολιορκήσας ἐνεργῶς
ἠνάγκασεν ἑαυτοὺς παραδοῦναι. (4) μετὰ δὲ ταῦτα
πάσας τὰς κατὰ τὴν σατραπείαν ταύτην πόλεις ἐν
τριάκονθ' ἡμέραις κατακτησάμενος προῆγεν ἐκ τῆς
῾Υρκανίας καὶ διανύσας εἰς τὰ βασίλεια τῆς Δραγγινῆς
ἐνταῦθα διέτριβε καὶ τὴν δύναμιν ἀνελάμβανε.
| [17,78] et comme il sentait bien qu'il ne s'y exposait encore que trop, il tâchait de
conserver leur bienveillance par des présents.
En ce temps-là Alexandre ayant appris que le satrape Satibarzane avait
tué les soldats qui lui avaient été laissés par Darius et qu'ensuite il s'était
ligué avec Bessus pour attaquer avec lui les Macédoniens, il résolut de lui
faire la guerre. Cependant Satibarzane s'était mis en défense avec ses
troupes dans Chortacane ville considérable de ces cantons et qui était
extrêmement forte par la nature mine de son assiette : (2) néanmoins dès
que le roi en eut fait l'enceinte, le satrape commença à redouter la fortune
de son agresseur et la valeur non moins célèbre des Macédoniens. Ainsi
prenant avec lui deux mille chevaux, il alla trouver Bessus pour le prier de
se joindre à son entreprise, après avoir ordonné à tout le reste de ses gens
qu'il ne jugeait pas disposés à faire face à l'ennemi, de se retirer sur une
certaine montagne d'un très difficile abord et d'où ils pourraient encore
aller plus loin en cas d'attaque. (3) Le roi qui par son activité ordinaire les
découvrit bientôt les poussa jusqu'à une autre montagne plus haute et plus
large que la première où les ayant assiégés il les réduisit à se rendre à
discrétion ; (4) après quoi s'étant rendu maître en trente jours de toutes les
villes de cette satrapie ou province, il sortit de l'Hircanie et vint jusqu'à la
ville royale de Drangine, où il séjourna pour laisser reposer ses troupes.
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