[17,27] Ἔνθα δὴ τῶν ἐκ τῆς πόλεως κατισχυόντων παραδόξως ὁ κίνδυνος
παλίντροπον τὴν μάχην ἔσχεν. Οἱ γὰρ πρεσβύτατοι τῶν Μακεδόνων, διὰ μὲν
τὴν ἡλικίαν ἀπολελυμένοι τῶν κινδύνων, συνεστρατευμένοι δὲ Φιλίππῳ καὶ
πολλὰς μάχας κατωρθωκότες, (2) ὑπὸ τῶν καιρῶν εἰς ἀλκὴν προεκλήθησαν,
φρονήματι δὲ καὶ ταῖς κατὰ πόλεμον ἐμπειρίαις πολὺ προέχοντες τοῖς μὲν
φυγομαχοῦσι νεωτέροις πικρῶς ὠνείδισαν τὴν ἀνανδρίαν, αὐτοὶ δὲ
συναθροισθέντες καὶ συνασπίσαντες ὑπέστησαν τοὺς δοκοῦντας ἤδη
νενικηκέναι. (3) Τέλος δὲ τόν τε ᾿Εφιάλτην καὶ πολλοὺς ἄλλους ἀνελόντες
τοὺς λοιποὺς ἠνάγκασαν εἰς τὴν πόλιν συμφυγεῖν. (4) Οἱ δὲ Μακεδόνες τῆς
νυκτὸς ἐπιλαβούσης τοῖς φεύγουσι συνεισέπεσον ἐντὸς τῶν τειχῶν· τοῦ δὲ
βασιλέως κελεύσαντος σημῆναι τὸ ἀνακλητικὸν ἀνεχώρησαν εἰς τὸ
στρατόπεδον. (5) Οἱ δὲ περὶ τὸν Μέμνονα στρατηγοὶ καὶ σατράπαι
συνελθόντες ἔγνωσαν τὴν μὲν πόλιν ἐκλιπεῖν, εἰς δὲ τὴν ἀκρόπολιν τοὺς
ἀρίστους τῶν στρατιωτῶν καταστήσαντες μετὰ τῆς ἁρμοζούσης χορηγίας
τὸν λοιπὸν ὄχλον καὶ τὰ χρήματα ἀπεκόμισαν εἰς τὴν Κῶν. (6) Ὁ δ'
᾿Αλέξανδρος ἅμ' ἡμέρᾳ γνοὺς τὸ γεγενημένον τὴν μὲν πόλιν κατέσκαψε, τῇ
δ' ἀκροπόλει περιέθηκε τεῖχος καὶ τάφρον ἀξιόλογον· αὐτὸς δὲ μέρος τῆς
δυνάμεως μετὰ στρατηγῶν ἐξέπεμψεν εἰς τὴν μεσόγειον, προστάξας τὰ
συνεχῆ τῶν ἐθνῶν χειροῦσθαι.
Οὗτοι μὲν οὖν ἐνεργῶς πολεμήσαντες, πᾶσαν τὴν χώραν μέχρι τῆς μεγάλης
Φρυγίας καταστρεψάμενοι, διέθρεψαν τοὺς στρατιώτας ἐκ τῆς πολεμίας· (7)
ὁ δ' ᾿Αλέξανδρος τὴν παραθαλαττίαν πᾶσαν μέχρι Κιλικίας χειρωσάμενος
πολλὰς πόλεις κατεκτήσατο καὶ φρούρια καρτερὰ φιλοτιμότερον
πολιορκήσας τῇ βίᾳ κατεπόνησεν, ἐν οἷς ἑνὸς παραδόξως ἐκράτησε, περὶ οὗ
διὰ τὴν ἰδιότητα τῆς περιπετείας οὐκ ἄξιον παραλιπεῖν.
| [17,27] mais au moment que la garnison sortie allait prendre le dessus, un événement
auquel on ne s'attendait pas, changea la face des choses. Les vieux soldats macédoniens qui avaient servi sous
Philippe et qui avaient eu tant de part à ses victoires, (2) mais qu'on avait dispensés, à cause de leur âge, d'agir en
cette rencontre, à la vue de ce découragement de leurs camarades, sortirent d'eux-mêmes de leur camp et par
l'autorité que leur donnait leur expérience et les services qu'ils avaient rendus autrefois à leur nation, ils vinrent
reprocher aux jeunes soldats leur peu de valeur et leur folle résistance : et eux-mêmes se mettant en rang et
formant un bataillon serré empêchent l'effort des ennemis qui croyaient déjà vainqueurs. (3) Ils tuèrent bientôt
Ephialte même et bien du monde autour de lui, et parvinrent enfin à faire fuir la garnison jusqu'au dedans de ses
murailles, (4) mais comme il était déjà nuit, le roi fit sonner la retraite et l'armée victorieuse revint dans son camp.
(5) Memnon et les satrapes tenant conseil entre eux, conclurent à quitter la ville et à laisser ce qu'ils avaient de
meilleurs soldats dans la citadelle, en la fournissant d'ailleurs de toutes les provisions nécessaires : et pour eux
emmenant leurs troupes et leurs richesses, ils se retirèrent dans l'île de Cos. (6) Alexandre instruit dès le point du
jour de ce qui s'était passé, fit raser toutes les maisons d'Halicarnasse et environna la citadelle d'une haute
muraille et d'un fossé profond. Il envoya une partie de ses troupes dans la campagne et dans les provinces des
environs pour en soumettre les habitants. Elles s'acquittèrent si bien de leur commission, qu'elles lui conquirent
tout le pays jusqu'à la grande Phrygie, en subsistant elles-mêmes des conquêtes qu'elles faisaient en son nom. (7)
Alexandre parcourant d'un autre côté tous les rivages qui conduisaient jusqu'à la Cilicie, reçut un grand nombre
de villes qui se rendaient à lui de leur plein gré et en prit de force plusieurs autres qui s'étaient cru assez bien
défendues pour pouvoir lui résister. Il en emporta une entre autres, contre toute espérance, et dont la prise mérite
d'être racontée, par la singularité de l'événement.
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