[17,2] Ἐπ' ἄρχοντος γὰρ ᾿Αθήνησιν Εὐαινέτου ῾Ρωμαῖοι κατέστησαν ὑπάτους
Λεύκιον Φούριον καὶ Γάιον Μάνιον. Ἐπὶ δὲ τούτων ᾿Αλέξανδρος
διαδεξάμενος τὴν βασιλείαν πρῶτον μὲν τοὺς φονεῖς τοῦ πατρὸς τῆς
ἁρμοζούσης τιμωρίας ἠξίωσε, μετὰ δὲ ταῦτα τῆς ταφῆς τοῦ γονέως τὴν
ἐνδεχομένην ἐπιμέλειαν ποιησάμενος κατέστησε τὰ κατὰ τὴν ἀρχὴν πολὺ
κάλλιον ἢ πάντες προσεδόκησαν. (2) Νέος γὰρ ὢν παντελῶς καὶ διὰ τὴν
ἡλικίαν ὑπό τινων καταφρονούμενος πρῶτον μὲν τὰ πλήθη οἰκείοις λόγοις
παρεστήσατο πρὸς εὔνοιαν· ἔφη γὰρ ὄνομα μόνον διηλλάχθαι βασιλέως, τὰς
δὲ πράξεις χειρισθήσεσθαι μηδὲν καταδεέστερον τῆς ἐπὶ τοῦ πατρὸς
γενομένης οἰκονομίας· ἔπειτα ταῖς πρεσβείαις χρηματίσας φιλανθρώπως
παρεκάλεσε τοὺς ῞Ελληνας τηρεῖν τὴν πρὸς αὐτὸν πατροπαράδοτον εὔνοιαν.
(3) Τῶν δὲ στρατιωτῶν πυκνὰς ποιησάμενος ἐξοπλισίας μελέτας τε καὶ
γυμνασίας πολεμικὰς εὐπειθῆ κατεσκεύασε τὴν δύναμιν. Ἔχων δὲ τῆς
βασιλείας ἔφεδρον ῎Ατταλον τὸν ἀδελφὸν Κλεοπάτρας τῆς ἐπιγαμηθείσης
ὑπὸ Φιλίππου τοῦτον ἔκρινεν ἐκ τοῦ ζῆν μεταστῆσαι· καὶ γὰρ ἐτύγχανε
παιδίον ἐκ τῆς Κλεοπάτρας γεγονὸς τῷ Φιλίππῳ τῆς τελευτῆς τοῦ βασιλέως
ὀλίγαις πρότερον ἡμέραις. (4) Ὁ δ' ῎Ατταλος προαπεσταλμένος ἦν εἰς τὴν
᾿Ασίαν στρατηγὸς τῶν δυνάμεων μετὰ Παρμενίωνος, εὐεργετικὸς δ' ὢν καὶ
ταῖς ὁμιλίαις ἐκθεραπεύων τοὺς στρατιώτας μεγάλης ἐτύγχανεν ἀποδοχῆς
ἐν τῷ στρατοπέδῳ. Εὐλόγως οὖν τοῦτον εὐλαβεῖτο μήποτε τῆς ἀρχῆς
ἀντιποιήσηται, συνεργοὺς λαβὼν τῶν ῾Ελλήνων τοὺς ἐναντιουμένους
ἑαυτῷ. (5) Διόπερ τῶν φίλων προχειρισάμενος ῾Εκαταῖον ἐξαπέστειλεν εἰς
τὴν ᾿Ασίαν μετὰ τῶν ἱκανῶν στρατιωτῶν, δοὺς ἐντολὰς μάλιστα μὲν
ἀγαγεῖν ζῶντα τὸν ῎Ατταλον, ἐὰν δὲ τοῦτο μὴ δύνηται κατεργάσασθαι,
δολοφονῆσαι τὸν ἄνδρα τὴν ταχίστην. (6) Οὗτος μὲν οὖν διαβὰς εἰς τὴν
᾿Ασίαν καὶ συμμίξας τοῖς περὶ τὸν Παρμενίωνα καὶ ῎Ατταλον ἐπετήρει τὸν
καιρὸν τῆς προκεχειρισμένης πράξεως.
| [17,2] Evenaete étant archonte d'Athènes; les Romains firent consuls L. Furius
et C. Maenius. Alexandre montant sur le trône commença, son règne par
la juste punition de tous ceux qui avaient eu quelque part à la mort de son
père : après quoi il eut soin de lui faire des funérailles convenables à sa
mémoire. En arrivant à la couronne, il eut pour l'administration de son
royaume des attentions qu'on n'aurait pas attendues de lui : (2) car comme
il était extrêmement jeune, plusieurs se défiaient de sa prudence. Mais il
gagna d'abord la multitude par des discours pleins de bonté. Il disait
publiquement qu'il ne prenait que le nom de Roi : mais que par rapport au
gouvernement des affaires, il ne s'écarterait en rien des principes que son
père avait posés et de la conduite qu'il avait tenue : après quoi il envoya
des ambassadeurs dans toutes les villes de la Grèce, pour les inviter à
continuer à son égard la bienveillance qu'elles avaient marquées pour son
père. (3) Faisant faire ensuite des exercices continuels à ses soldats, il les
entretenait dans la passion pour la guerre et les disposait à le suivre dans
ses conquêtes. Il avait cependant pour secret compétiteur au trône Attalus
frère de Cléopâtre, seconde femme de Philippe et il pensait dès lors à se
défaire de lui : d'autant plus que Philippe, peu de jours avant sa mort
funeste, avait eu un fils de cette seconde femme. (4) Attalus était pour lors
en Asie, où il avait été envoyé par le feu roi à la tête d'une armée dont il
partageait le commandement avec Parménion. Comme il avait su gagner
les soldats par des paroles obligeantes et même par des bienfaits, il s'était
acquis une grande autorité dans cette armée. C'est-là ce qui faisait
craindre à Alexandre qu'il n'entreprit de le supplanter en attirant à son parti
ceux des Grecs qui ne le favorisaient pas lui-même. (5) Alexandre choisit
entre ses amis les plus fidèles Hécatée, qu'il envoya en Asie à la tête d'un
corps de soldats d'élite avec l'ordre secret de ramener Attallus vivant, si la
chose était possible et s'il ne pouvait en venir à bout, de le faire tuer
sourdement et sans différer. (6) Hécatée, s'étant lié en arrivant avec
Attalus et Parménion, attendait le moment favorable pour exécuter sa
commission.
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