HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

Chapitre 97

  Chapitre 97

[13,97] Τούτων δὲ πραττομένων ᾿Αθηναῖοι μὲν κατὰ τὸ συνεχὲς ἐλαττώμασι περιπίπτοντες, ἐποιήσαντο πολίτας τοὺς μετοίκους καὶ τῶν ἄλλων ξένων τοὺς βουλομένους συναγωνίσασθαι· ταχὺ δὲ πολλοῦ πλήθους πολιτογραφηθέντος, οἱ στρατηγοὶ κατέγραφον τοὺς εὐθέτους εἰς τὴν στρατείαν. Παρεσκευάσαντο δὲ ναῦς ἑξήκοντα, καὶ ταύτας πολυτελῶς καταρτίσαντες ἐξέπλευσαν εἰς Σάμον, ἐν κατέλαβον τοὺς ἄλλους στρατηγοὺς ἀπὸ τῶν ἄλλων νήσων ὀγδοήκοντα τριήρεις ἠθροικότας. (2) Δεηθέντες δὲ καὶ τῶν Σαμίων προσπληρῶσαι δέκα τριήρεις, ἀνήχθησαν ἁπάσαις ταῖς ναυσὶν οὔσαις ἑκατὸν πεντήκοντα, καὶ κατέπλευσαν εἰς τὰς ᾿Αργινούσας νήσους, σπεύδοντες λῦσαι τὴν Μιτυλήνης πολιορκίαν. (3) δὲ τῶν Λακεδαιμονίων ναύαρχος Καλλικρατίδας πυθόμενος τὸν κατάπλουν τῶν νεῶν, ἐπὶ μὲν τῆς πολιορκίας κατέλιπεν ᾿Ετεόνικον μετὰ τῆς πεζῆς δυνάμεως, αὐτὸς δὲ πληρώσας ναῦς ἑκατὸν τεσσαράκοντα κατὰ σπουδὴν ἀνήχθη τῶν ᾿Αργινουσῶν περὶ θάτερα μέρη· αἳ νῆσοι τότ' ἦσαν οἰκούμεναι καὶ πολισμάτιον Αἰολικὸν ἔχουσαι, κείμεναι μεταξὺ Μιτυλήνης καὶ Κύμης, ἀπέχουσαι τῆς ἠπείρου βραχὺ παντελῶς καὶ τῆς ἄκρας τῆς Κανίδος. (4) Οἱ δ' ᾿Αθηναῖοι τὸν μὲν κατάπλουν τῶν πολεμίων εὐθέως ἔγνωσαν, οὐ μακρὰν ὁρμοῦντες, διὰ δὲ τὸ μέγεθος τῶν πνευμάτων τὸ μὲν ναυμαχεῖν ἀπέγνωσαν, εἰς δὲ τὴν ἐχομένην ἡμέραν ἡτοιμάζοντο τὰ πρὸς τὴν ναυμαχίαν, τὸ αὐτὸ ποιούντων καὶ τῶν Λακεδαιμονίων, καίπερ ἀμφοτέροις ἀπαγορευόντων τῶν μάντεων. (5) Τοῖς μὲν γὰρ Λακεδαιμονίοις τοῦ θύματος κεφαλὴ κειμένη παρὰ τὸν αἰγιαλὸν ἀφανὴς ἐγεγόνει, προσκλύζοντος τοῦ κύματος· διόπερ μάντις προύλεγε, διότι τελευτήσει ναυμαχῶν ναύαρχος· οὗ ῥηθέντος φασὶ τὸν Καλλικρατίδαν εἰπεῖν, ὅτι τελευτήσας κατὰ τὴν μάχην οὐδὲν ἀδοξοτέραν ποιήσει τὴν Σπάρτην. (6) Τῶν δ' ᾿Αθηναίων στρατηγὸς Θρασύβουλος, ὃς ἦν ἐπὶ τῆς ἡγεμονίας ἐκείνην τὴν ἡμέραν, εἶδε κατὰ τὴν νύκτα τοιαύτην ὄψιν· ἔδοξεν ᾿Αθήνησι τοῦ θεάτρου πλήθοντος αὐτός τε καὶ τῶν ἄλλων στρατηγῶν ἓξ ὑποκρίνεσθαι τραγῳδίαν Εὐριπίδου Φοινίσσας· τῶν δ' ἀντιπάλων ὑποκρινομένων τὰςΙκέτιδας δόξαι τὴν Καδμείαν νίκην αὐτοῖς περιγενέσθαι, καὶ πάντας ἀποθανεῖν μιμουμένους τὰ πράγματα τῶν ἐπὶ τὰς Θήβας στρατευσάντων. (7) Ἀκούσας δ' μάντις ταῦτα διεσάφει τοὺς ἑπτὰ τῶν στρατηγῶν ἀναιρεθήσεσθαι. Τῶν δ' ἱερῶν φερόντων νίκην, οἱ στρατηγοὶ περὶ μὲν τῆς ἑαυτῶν ἀπωλείας ἐκώλυον ἑτέροις ἀπαγγέλλειν, περὶ δὲ τῆς ἐν τοῖς ἱεροῖς νίκης ἀνήγγειλαν καθ' ὅλην τὴν δύναμιν. [13,97] LES Athéniens abattus par les désavantages de la dernière guerre qu'ils avaient faite, donnèrent le droit de bourgeoisie aux étrangers de toute condition qui se trouvèrent dans leur ville et qui voulurent prendre les armes pour leur service. D'un nombre prodigieux de gens qui se présentèrent à l'enrôlement, les officiers choisirent ceux qu'ils jugèrent les plus propres pour la guerre. Ils mirent aussi soixante vaisseaux en état de servir, et les ayant parfaitement bien équipés, ils firent voile vers Samos. Ils trouvèrent là d'autres capitaines qui avaient tiré de diverses îles quatre-vingt galères (2) et ayant prié ceux de Samos de leur en fournir encore dix, ils se virent une flotte de cent cinquante voiles qu'ils menèrent aux îles Arginuses, dans le dessein de faire lever incessamment le siège de Mitylène. (3) Callicratidès, chef des Lacédémoniens, apprenant l'arrivée de cette flotte, laissa Etéonicus devant la place avec les forces nécessaires pour en continuer le siège et vint lui-même avec cent-quarante vaisseaux se saisir de l'autre côté des Arginuses. Ces îles étaient alors habitées et enfermaient une petite ville peuplée d'Éoliens. Elles sont situées entre Mitylène et Cume, et peu distantes de la terre ferme de l'Asie et du promontoire Catanide. (4) Les Athéniens s'aperçurent bientôt de l'arrivée des ennemis dont ils n'étaient pas loin : mais comme le vent était fort, ils ne jugèrent pas à propos d'aller à leur rencontre et renvoyèrent au lendemain le combat, auquel ils se préparaient d'ailleurs. Les Lacédémoniens prirent les mêmes mesures : les devins des deux partis ne trouvaient pas les augures favorables pour une bataille. (5) Du côté des Lacédémoniens, la tête d'une victime posée sur le rivage fut emportée par le flot ; d'où l'Haruspice conclut qu'on perdrait le général en cette rencontre. Callicratidès répondit à cela que la perte du général ne pouvait faire aucun tort à la gloire de Sparte. (6) Du côté des Athéniens, Thrasybule auquel le commandement du jour de la bataille devait tomber, vit en songe, la nuit précédente, le théâtre d'Athènes rempli d'une foule prodigieuse de peuple, devant laquelle il jouait, avec les six autres commandants, la tragédie d Euripide, intitulée les Phéniciennes, pendant que les ennemis représentaient sur le même théâtre les Suppliantes du même poète. Il lui sembla que son parti avait remporté sur eux une victoire à la Cadméenne et que tous les commandants, ses associés, étaient morts à l'exemple des sept Chefs devant Thébes. (7) Sur ce récit, le devin prononça que les sept commandants athéniens seraient tués dans la bataille. Cependant comme l'inspection des victimes annonçait la victoire à leur nation, ces officiers firent savoir d'avance leur mort particulière à leurs amis, mais ils firent publier dans toute la flotte la promesse de la victoire générale.


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Dernière mise à jour : 28/06/2005