[13,18] Οἱ δ' ᾿Αθηναῖοι συνδραμόντες ἐπὶ τὰς τῶν ἡγεμόνων σκηνὰς ἐδέοντο τῶν
στρατηγῶν μὴ τῶν νεῶν, ἀλλὰ τῆς ἑαυτῶν φροντίζειν σωτηρίας. Δημοσθένης μὲν οὖν
ἔφη δεῖν, λελυμένου τοῦ ζεύγματος, κατὰ τάχος πληροῦν τὰς τριήρεις, καὶ
ἀπροσδοκήτως ἐπιθεμένους ἐπηγγέλλετο ῥᾳδίως κρατήσειν τῆς ἐπιβολῆς· (2) Νικίας
δὲ συνεβούλευε καταλιπόντας τὰς ναῦς διὰ τῆς μεσογείου (χώρας) πρὸς τὰς
συμμαχίδας πόλεις ἀναχωρεῖν. ᾯ πάντες ὁμογνώμονες γενόμενοι τῶν νεῶν τινας
ἐνέπρησαν καὶ τὰ πρὸς τὴν ἀπαλλαγὴν παρεσκευάζοντο. (3) Φανεροῦ δ' ὄντος ὅτι τῆς
νυκτὸς ἀναζεύξουσιν, ῾Ερμοκράτης συνεβούλευε τοῖς Συρακοσίοις ἐξάγειν τῆς νυκτὸς
ἅπαν τὸ στρατόπεδον καὶ τὰς ὁδοὺς ἁπάσας προκαταλαβέσθαι. (4) Οὐ πειθομένων δὲ
τῶν στρατηγῶν διὰ τὸ πολλοὺς μὲν τραυματίας εἶναι τῶν στρατιωτῶν, πάντας δ' ὑπὸ
τῆς μάχης κατακόπους ὑπάρχειν τοῖς σώμασιν, ἀπέστειλέ τινας τῶν ἱππέων ἐπὶ τὴν
παρεμβολὴν τῶν ᾿Αθηναίων τοὺς ἐροῦντας, ὅτι προαπεστάλκασιν οἱ Συρακόσιοι τοὺς
τὰς ὁδοὺς καὶ τοὺς ἐπικαιροτάτους τόπους προκαταληψομένους. (5) Ποιησάντων δὲ
τῶν ἱππέων τὸ προσταχθὲν ἤδη νυκτὸς οὔσης, οἱ μὲν ᾿Αθηναῖοι νομίσαντες τῶν
Λεοντίνων τινὰς εἶναι τοὺς δι' εὔνοιαν ἀπηγγελκότας, διεταράχθησαν οὐ μικρῶς καὶ
τὴν ἀπαλλαγὴν ὑπερέθεντο· ᾧπερ εἰ μὴ παρεκρούσθησαν, ἀσφαλῶς ἂν
ἐχωρίσθησαν. (6) Οἱ μὲν οὖν Συρακόσιοι τῆς ἡμέρας ὑποφωσκούσης ἀπέστειλαν τοὺς
προκαταληψομένους τὰ στενόπορα τῶν ὁδῶν· οἱ δὲ τῶν ᾿Αθηναίων στρατηγοὶ
διελόμενοι τοὺς στρατιώτας εἰς δύο μέρη, καὶ τὰ μὲν σκευοφόρα καὶ τοὺς ἀρρώστους
εἰς μέσον λαβόντες, τοὺς δὲ δυναμένους μάχεσθαι προηγεῖσθαι καὶ οὐραγεῖν
τάξαντες, προῄεσαν ἐπὶ Κατάνης, ὧν μὲν Δημοσθένους, ὧν δὲ Νικίου καθηγουμένων.
| [13,18] MAIS ceux des Athéniens qui purent arriver dans la tente de leurs
généraux, les prièrent de songer, non à leurs vaisseaux, mais à leurs soldats
et à eux-mêmes. Démosthène répondit qu'il fallait donc remonter
incessamment sur les bâtiments qui leur restaient et aller rompre la barrière
qui subsistait toujours. Il ajouta que la chose devenait faisable, en profitant de
la distraction de leurs ennemis, qui dans la situation présente ne s'attendaient
à rien de pareil. (2) Nicias ne fut pas de cet avis et il jugea que renonçant à la
marine, il fallait se réfugier par terre dans les Villes de la Sicile qui leur étaient
alliées. Tout le conseil passa à cette opinion. Ainsi on brûla le peu de
vaisseaux qu'on avait encore et l'on se prépara au départ. On se douta bien à
Syracuse que les Athéniens pendraient le temps de la nuit pour décamper. (3)
C'est pourquoi le commandant Hermocrate conseilla aux Syracusains de tenir
leurs troupes sur pied dès la nuit prochaine et de fermer exactement tous les
passages. (4) Mais les autres chefs s'opposèrent à cette proposition, en
représentant que la plupart de leurs soldats étaient blessés et qu'ils étaient
tous accablés de fatigue, au point de ne pouvoir rien exiger d'eux. Là-dessus
Hermocrate s'avisa d'envoyer quelques cavaliers autour du camp des
Athéniens, pour leur dire, par-dessus les retranchements, que les Syracusains
s'étaient saisis de tous les postes avantageux qui dominaient sur les chemins
et sur les passages. (5) Les cavaliers qui exécutèrent cet ordre en pleine nuit,
donnèrent lieu aux Athéniens de croire que c'étaient les Léontins leurs alliés
qui leur faisaient porter cet avis à bonne intention : de sorte qu'ils furent
étrangement consternés et suspendirent leur départ qui n'aurait trouvé alors
aucun obstacle. (6) Mais le lendemain les Syracusains allèrent dès la pointe du
jour se poster sur ces mêmes routes, dont ils fermèrent toutes les issues. Les
généraux athéniens partagèrent leurs troupes en deux files, au milieu
desquelles ils mirent leur bagage et leurs malades : leurs soldats étaient, les
uns à la tête, et les autres à la queue de cette marche ; les premiers sous le
commandement de Démosthène, et les seconds, sous celui de Nicias.
Dans cet arrangement, ils prirent le chemin de Catane.
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