HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

Chapitre 12

  Chapitre 12

[13,12] ᾿Αθηναῖοι δέ, τῶν πραγμάτων αὐτοῖς ἐπὶ τὸ χεῖρον ἐκβάντων καὶ διὰ τὸ τὸν περικείμενον τόπον ὑπάρχειν ἑλώδη λοιμικῆς καταστάσεως εἰς τὸ στρατόπεδον ἐμπεσούσης, ἐβουλεύοντο, πῶς δεῖ χρῆσθαι τοῖς πράγμασιν. (2) Δημοσθένης μὲν οὖν ᾤετο δεῖν ἀποπλεῖν τὴν ταχίστην εἰς ᾿Αθήνας φάσκων αἱρετώτερον εἶναι πρὸς Λακεδαιμονίους ὑπὲρ τῆς πατρίδος κινδυνεύειν καθημένους εἰς Σικελίαν μηδὲν τῶν χρησίμων ἐπιτελεῖν· δὲ Νικίας οὐκ ἔφη δεῖν αἰσχρῶς οὕτως ἐγκαταλιπεῖν τὴν πολιορκίαν, καὶ τριήρων καὶ στρατιωτῶν, ἔτι δὲ χρημάτων εὐποροῦντας· πρὸς δὲ τούτοις, ἐὰν ἄνευ τῆς τοῦ δήμου γνώμης εἰρήνην ποιησάμενοι πρὸς τοὺς Συρακοσίους ἀποπλεύσωσιν εἰς τὴν πατρίδα, κίνδυνον αὐτοῖς ἐπακολουθήσειν ἀπὸ τῶν εἰωθότων τοὺς στρατηγοὺς συκοφαντεῖν. (3) Τῶν δὲ εἰς τὸ συμβούλιον παρειλημμένων οἱ μὲν τῷ Δημοσθένει συγκατέθεντο περὶ τῆς ἀναγωγῆς, οἱ δὲ τῷ Νικίᾳ τὴν αὐτὴν γνώμην ἀπεφαίνοντο· διόπερ οὐδὲν σαφὲς ἐπικρίναντες ἐφ' ἡσυχίας ἔμενον. (4) Τοῖς δὲ Συρακοσίοις παραγενομένης συμμαχίας παρά τε Σικελῶν καὶ Σελινουντίων, ἔτι δὲ Γελῴων, πρὸς δὲ τούτοιςΙμεραίων καὶ Καμαριναίων, οἱ μὲν Συρακόσιοι μᾶλλον ἐθάρρουν, οἱ δ' ᾿Αθηναῖοι περιδεεῖς ἐγίνοντο. τῆς δὲ νόσου μεγάλην ἐπίτασιν λαμβανούσης πολλοὶ τῶν στρατιωτῶν ἀπέθνησκον, καὶ πάντες μετεμέλοντο διὰ τὸ μὴ πάλαι τὸν ἀπόπλουν πεποιῆσθαι. (5) Διὸ καὶ τοῦ πλήθους θορυβοῦντος, καὶ τῶν ἄλλων πάντων ἐπὶ τὰς ναῦς ὁρμώντων, Νικίας ἠναγκάσθη συγχωρῆσαι περὶ τῆς εἰς οἶκον ἀναγωγῆς. Ὁμογνωμόνων δὲ ὄντων τῶν στρατηγῶν, οἱ στρατιῶται τὰ σκεύη ἐνετίθεντο καὶ τὰς τριήρεις πληρώσαντες ᾖρον τὰς κεραίας· καὶ παρήγγειλαν οἱ στρατηγοὶ τοῖς πλήθεσιν, ὅταν σημήνῃ, μηδένα τῶν κατὰ τὸ στρατόπεδον ὑστερεῖν, ὡς ἀπολειφθησόμενον τὸν βραδύνοντα. (6) Μελλόντων δ' αὐτῶν τῇ ὑστεραίᾳ πλεῖν, ἐξέλιπεν σελήνη τῆς ἐπιούσης νυκτός. Διόπερ Νικίας, καὶ φύσει δεισιδαίμων ὑπάρχων καὶ διὰ τὴν ἐν τῷ στρατοπέδῳ νόσον εὐλαβῶς διακείμενος, συνεκάλεσε τοὺς μάντεις. τούτων δ' ἀποφηναμένων ἀναγκαῖον εἶναι τὰς εἰθισμένας τρεῖς ἡμέρας ἀναβαλέσθαι τὸν ἔκπλουν, ἠναγκάσθησαν καὶ οἱ περὶ τὸν Δημοσθένην συγκαταθέσθαι διὰ τὴν πρὸς τὸ θεῖον εὐλάβειαν. [13,12] Les Athéniens dont les affaires allaient mal de tous côtés, se trouvaient campés dans un lieu humide et marécageux, circonstance qui commençait à mettre la perte parmi leurs soldats et qui leur fit tenir un conseil très grave sur leur situation. (2) Démosthène opina qu'il fallait s'en retourner incessamment à Athènes et qu'il serait bien plus avantageux d'aller défendre leur patrie attaquée par les Spartiates, que de demeurer en Sicile pour n'y rien faire : Nicias répliqua qu'il serait honteux d'abandonner le siège qu'ils avaient entrepris, surtout ayant sur leurs ennemis la supériorité des richesses, des vaisseaux et des troupes. Il ajouta que si ayant donné ainsi la paix à Syracuse sans le consentement du peuple, ils s'en retournaient dans leur pays, ils s'exposeraient eux-mêmes à un grand péril de la part de ceux qui sont toujours prêts à accuser les généraux. (3) Ceux qui assistaient à ce conseil se partagèrent également entre l'avis de Démosthène et celui de Nicias, de sorte que par cette incertitude on demeura dans l'inaction. (4) Il arriva cependant à Syracuse un renfort considérable d'alliés de Sicile, tant de Selinunte que de Gela, d'Himère et de Camarine ; ce qui augmenta beaucoup encore la confiance des assiégés et le découragement des assiégeants. D'un autre côté la maladie faisait de grands progrès ; plusieurs en moururent et tous se repentaient de n'avoir pas repris dans les premiers jours le chemin de leur patrie. (5) Ainsi, comme le murmure se répandait dans les troupes et que le plus grand nombre même se jetait dans les vaisseaux, Nicias se vit obligé d'accorder son suffrage pour le retour. Dès que l'ordre, en fut annoncé de la part des généraux, tous les soldats firent leur bagage ; les vaisseaux furent bientôt remplis et tournaient leur proue du côté de la mer. Les généraux firent publier que personne ne demeurât en arrière, parce qu'au dernier signal on laisserait les paresseux sur le rivage. (6) Il y eut une éclipse de lune pendant la nuit, qui précéda le jour marqué pour le départ. Là-dessus Nicias, superstitieux de son naturel et qui liait ce phénomène à la perte qui avait affligé son armée, jugea à propos de consulter ses devins. Ceux-ci répondirent qu'il convenait de suspendre le départ pour trois jours. Démosthène fut obligé de consentir à ce délai, pour ne point blesser la prévention publique.


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Dernière mise à jour : 28/06/2005