[7,7] Οὓς συνεργοὺς καὶ συναγωνιστὰς λαβὼν καὶ
ἃ δεήσει πράττειν ἑκάστοις ὑποθέμενος τοῖς τ´ αἰχμαλώτοις,
οὓς ἐπήγετο, προῖκα δοὺς τὴν ἐλευθερίαν, ἵνα
καὶ τὴν ἐκείνων εὔνοιαν προσλάβῃ, κατέπλει κεκοσμημέναις ταῖς
ναυσὶν εἰς τοὺς τῶν Κυμαίων λιμένας. οἱ
δὲ τῶν στρατευομένων πατέρες τε καὶ μητέρες καὶ πᾶσα
ἡ ἄλλη συγγένεια, παιδία τε καὶ γαμεταὶ γυναῖκες, ὑπήντων
ἐξιοῦσιν αὐτοῖς μετὰ δακρύων περιπλεκόμενοι καὶ
καταφιλοῦντες καὶ ταῖς ἡδίσταις ἕκαστον ἀνακαλούμενοι
προσηγορίαις. καὶ ἡ ἄλλη δὲ πληθὺς ἡ κατὰ τὴν πόλιν ἅπασα
χαρᾷ καὶ κρότῳ δεξιουμένη τὸν ἡγεμόνα
προὔπεμπεν εἰς οἶκον ἀπιόντα. ἐφ´ οἷς οἱ προεστηκότες
τῆς πόλεως ἀνιώμενοι, μάλιστα δ´ οἱ τὴν στρατηγίαν
αὐτῷ παραδόντες καὶ τἆλλα τὰ πρὸς τὸν ὄλεθρον
μηχανησάμενοι, πονηροὺς ὑπὲρ τοῦ μέλλοντος εἶχον
διαλογισμούς. ὁ δὲ διαλιπὼν ὀλίγας τινὰς ἡμέρας, ἐν αἷς
τὰς εὐχὰς ἀπεδίδου τοῖς θεοῖς καὶ τὰς ὑστεριζούσας
ὁλκάδας ἀνεδέχετο, ἐπειδὴ καιρὸς ἦν, ἔφη βούλεσθαι
τὰ πραχθέντα κατὰ τὸν ἀγῶνα πρὸς τὴν βουλὴν ἀπαγγεῖλαι καὶ
τὰ ἐκ τοῦ πολέμου λάφυρα ἀποδεῖξαι. συνελθόντων δὲ τῶν ἐν
τέλει κατὰ πλῆθος εἰς τὸ βουλευτήριον ὁ μὲν ἐδημηγόρει
παρελθὼν καὶ πάντα τὰ
γενόμενα κατὰ τὴν μάχην διεξῄει, οἱ δὲ παρασκευασθέντες ὑπ´
αὐτοῦ συνεργοὶ τῆς ἐπιθέσεως ἔχοντες ὑπὸ
τοῖς ἱματίοις ξίφη κατὰ πλῆθος εἰσδραμόντες εἰς τὸ
βουλευτήριον ἀποσφάττουσιν ἅπαντας τοὺς ἀριστοκρατικούς.
φυγὴ δ´ ἐγένετο μετὰ τοῦτο τῶν κατ´ ἀγορὰν καὶ δρόμος, τῶν μὲν
ἐπὶ τὰς οἰκίας, τῶν δ´ ἔξω
τῆς πόλεως, πλὴν τῶν συνειδότων τὴν ἐπίθεσιν· οὗτοι
δὲ τὴν ἄκραν καὶ τὰ νεώρια καὶ τοὺς ἐρυμνοὺς τόπους
τῆς πόλεως κατελάμβανον. τῇ δ´ ἐπιούσῃ νυκτὶ λύσας
ἐκ τῶν δεσμωτηρίων τοὺς ἐπιθανατίους πολλοὺς ὄντας
καὶ καθοπλίσας ἅμα τοῖς ἄλλοις φίλοις, ἐν οἷς ἦσαν
καὶ οἱ τῶν Τυρρηνῶν αἰχμάλωτοι, φυλακὴν ἐκ τούτων
καθίσταται περὶ τὸ σῶμα. ἡμέρας δὲ γενομένης συγκαλέσας τὸν
δῆμον εἰς ἐκκλησίαν καὶ πολλὴν κατηγορίαν διαθέμενος τῶν
φονευθέντων ὑπ´ αὐτοῦ πολιτῶν,
ἐκείνους μὲν ἔφη τετιμωρῆσθαι σὺν δίκῃ πολλάκις ἐπιβουλευθεὶς
ὑπ´ αὐτῶν, τοῖς δ´ ἄλλοις πολίταις ἐλευθερίαν
φέρων παρεῖναι καὶ ἰσηγορίαν καὶ ἄλλα πολλὰ ἀγαθά.
| [7,7] Profitant de ces dispositions, il les prit pour compagnons
de ses desseins, et de ses entreprises, et leur dit à chacun
ce qu'ils devaient faire. Il accorda aussi sans aucune rançon la liberté aux
prisonniers de guerre qu'il avait amenés avec lui, afin de tirer quelque
secours de leur affection.
XI. Assuré de leur attachement à ses intérêts, il fit orner sa flotte
comme victorieuse, et arriva au port de Cumes. Les pères et les mères
des soldats, toute leur parenté, leurs enfants et leurs femmes,
accoururent au devant d'eux pour les recevoir. Là, par leurs
embrassements redoublés, et par leurs larmes, ils marquèrent la joie
qu'ils avaient de les revoir, appelant chacun d'eux par les noms les plus
doux et par les termes les plus tendres. Tout le peuple de la ville accourut
aussi avec des cris de joie au devant du général, et le conduisit à sa
maison au milieu des acclamations. Les grands qui en crevaient de dépit,
surtout ceux qui lui avaient donné le commandement des troupes et
machiné sa perte, en conçurent de tristes espérances pour l'avenir.
XII. Aristodème laissa passer quelques jours, qu'il employa à
s'acquitter de ses vœux, à faire des prières aux dieux, et à recevoir les
vaisseaux de charge qui étaient restés derrière. Quand le moment fut
venu d'exécuter ses desseins, il dit qu'il voulait faire au sénat le rapport de
ce qui s'était passe dans cette guerre, et lui montrer les dépouilles qu'il en
avait rapportées. Les sénateurs s'assemblent en grand nombre :
Aristodème se trouve au milieu d'eux, il les harangue et leur fait le récit de
ce qui s'était passé dans le combat. Alors les complices de ses desseins
qu'il avait apostés avec des poignards cachés sous leurs habits, entrent
en foule dans la salle du conseil et font main basse sur tous les
magistrats. Aussitôt chacun se sauve où il peut, les uns dans leurs
maisons, les autres hors de la ville. Les complices restés seuls, exécutent
les ordres de leur chef: ceux-ci occupent la citadelle, ceux-là s'emparent
du port et des forteresses de Cumes.
XIII. La nuit suivante, Aristodème ouvre les prisons : il en fait sortir
un grand nombre de criminels condamnés à mort. Il leur donne des
armes, aussi bien qu'à ses autres amis, du nombre desquels étaient les
prisonniers de guerre des Tyrrhéniens, et en compose sa compagnie de
gardes corps.
XIV. QUAND le jour fut venu, il convoque une assemblée du peuple,
où après avoir formé plusieurs accusations contre ceux qu'il avait fait tuer,
il dit qu'ils ont été punis avec justice pour lui avoir tant de fois dressé des
embûches, que pour le reste des citoyens, il vient établir l'égalité entre
eux et leur apporter la liberté avec plusieurs autres biens.
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