HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 64

  Chapitre 64

[7,64] Τοῦτο τὸ κατηγόρημα πολλὴν ἐποίησε τὴν ἐπὶ θάτερα μεταβολήν. οἱ μὲν γὰρ ἐπιεικέστεροί τε καὶ σπουδάζοντες ὑπὲρ ἀφέσεως τοῦ ἀνδρὸς μαλακώτεροι τούτων ἀκούσαντες ἐγένοντο, τὸ δὲ κακόηθες ἅπαν, τοῦ δήμου πλεῖστον μέρος ἦν, ἐκ παντὸς ἀπολέσαι τὸν ἄνδρα δήπου προθυμούμενον, ἔτι μᾶλλον εἰς ταῦτ´ ἐπερρώσθη μεγάλης ἀφορμῆς καὶ φανερᾶς λαβόμενον. ἦν γὰρ ἀληθὴς τῶν λαφύρων διάδοσις, οὐ μὴν ἐκ προαιρέσεώς γε πονηρᾶς καὶ ἐπὶ κατασκευῇ τυραννίδος, ὡς Δέκιος ᾐτιᾶτο, γενομένη, ἀλλ´ ἀπὸ παντὸς τοῦ βελτίστου καὶ ἐπανορθώσεως ἕνεκα τῶν κατεχόντων τὰ κοινὰ κακῶν. στασιάζοντος γὰρ ἔτι καὶ διεστηκότος ἀπὸ τῶν πατρικίων τοῦ πλήθους τότε καταφρονήσαντες οἱ πολέμιοι καταδρομὰς τῆς χώρας ἐποιοῦντο καὶ λεηλασίας συνεχεῖς· καὶ ὁπότε δόξειε τῇ βουλῇ τὴν κωλύσουσαν ταῦτα δύναμιν ἐξελθεῖν, οὐδεὶς ἐξῄει τῶν δημοτῶν, ἀλλ´ ἐπέχαιρόν τε καὶ περιεώρων τὰ γινόμενα· δὲ τῶν πατρικίων χεὶρ οὐκ ἦν καθ´ ἑαυτὴν ἀξιόμαχος. τοῦτο καταμαθὼν Μάρκιος ὑπέσχετο τοῖς ὑπάτοις, ἐὰν ἐπιτρέψωσιν αὐτῷ τὴν ἡγεμονίαν, στρατιὰν ἄξειν ἑκούσιον ἐπὶ τοὺς πολεμίους καὶ δίκην λήψεσθαι παρ´ αὐτῶν ἐν τάχει. λαβὼν δὲ τὴν ἐξουσίαν συνεκάλει τούς τε πελάτας καὶ τοὺς φίλους καὶ τῶν ἄλλων πολιτῶν οἷς ἦν βουλομένοις ἀπολαῦσαί τι τῆς τοῦ στρατηγοῦ τύχης κατὰ τὰ πολέμια καὶ ἀρετῆς. ὡς δ´ αὐτῷ χεὶρ ἀξιόμαχος ἐδόκει συνεληλυθέναι, προῆγεν ἐπὶ τοὺς πολεμίους οὐθέν πω προειδότας. ἐμβαλὼν δ´ εἰς χώραν πολλῶν ἀγαθῶν μεστὴν γενόμενος ἀφθόνου λείας κύριος ἐφῆκε τοῖς στρατιώταις ἅπαντα τὰ ληφθέντα διανείμασθαι, ἵν´ οἱ μὲν συναράμενοι τοῦ ἔργου τὸν τῶν πόνων καρπὸν κομισάμενοι προθύμως ἐπὶ τὰς ἄλλας στρατείας ἀπαντῶσιν· οἱ δ´ ἀποκνήσαντες ἐνθυμηθέντες, ὅσων ἀγαθῶν αὐτοῖς ἐξὸν μεταλαβεῖν, διὰ τὸ στασιάζειν ἀπεκωλύθησαν εἰς τὰς λοιπὰς ἐξόδους γένωνται φρονιμώτεροι. διάνοια μὲν τοῦ ἀνδρὸς ἥδε ἐγένετο περὶ τὸ ἔργον· χόλῳ δ´ ὑπούλῳ καὶ φθόνῳ δυσμενῶν αὐτὴ καθ´ αὑτὴν πρᾶξις ἐξεταζομένη δημαγωγία τις ἐφαίνετο εἶναι καὶ δεκασμὸς τυραννικός. ὥστε βοῆς καὶ θορύβου πᾶσα ἦν ἀνάπλεως ἀγορά, καὶ οὔθ´ Μάρκιος πρὸς ταῦτ´ εἶχεν, τι ἀπολογήσαιτο, οὔθ´ ὕπατος οὔτ´ ἄλλος οὐδείς, οἷα δὴ παραδόξου καὶ ἀπροσδοκήτου φανείσης ἐπὶ σφίσι τῆς αἰτίας. ἐπειδὴ δ´ οὐδεὶς οὐκέτι ἀπελογεῖτο, ἀνέδωκαν οἱ δήμαρχοι τὴν ψῆφον ταῖς φυλαῖς τίμημα ἐπιγράψαντες τῇ δίκῃ φυγὴν ἀίδιον, κατὰ δέος, οἶμαι, τοῦ μὴ ἂν ἁλῶναι τὸν ἄνδρα θανάτου {αὐτῷ τιμησάντων}. ὡς δ´ ἐπεψήφισαν ἅπαντες, διαριθμουμένων τῶν ψήφων οὐ μέγα τὸ διάλλαγμα ἐφάνη. μιᾶς γὰρ καὶ εἴκοσι τότε φυλῶν οὐσῶν, οἷς ψῆφος ἀνεδόθη, τὰς ἀπολυούσας φυλὰς ἔσχεν Μάρκιος ἐννέα· ὥστ´ εἰ δύο προσῆλθον αὐτῷ φυλαί, διὰ τὴν ἰσοψηφίαν ἀπελέλυτ´ ἄν, ὥσπερ νόμος ἠξίου. [7,64] V. CETTE accusation fit entièrement pencher la balance de l'autre côté: ceux qui auparavant étaient les plus portés à la douceur et qui penchaient à absoudre Marcius devinrent moins empressés à lui faire grâce après qu'ils eurent entendu ce discours. Tout ce qu'il y avait au contraire de citoyens mal intentionnés pour lui, dont la plupart étaient plébéiens, redoublèrent leurs efforts pour le faire condamner : comme ils avaient toujours cherché à le perdre à quelque prix que ce pût être, l'occasion leur parut trop belle pour la manquer. Il était vrai qu'il avait distribué le butin, aux soldats, mais il ne l'avait pas fait à mauvaise intention ni pour se frayer un chemin à la tyrannie, comme Lucius l'en accusait : il n'avait point eu d'autre dessein que de soulager par cette libéralité les misères publiques. Car il y avait alors des divisions entre le peuple et les patriciens : les ennemis en profitaient, et devenus plus hardis ils faisaient de fréquentes courses sur les terres des Romains, d'où ils enlevaient beaucoup de butin. Quand le sénat voulait y envoyer des troupes pour empêcher le dégât, aucun des plébéiens ne s'enrôlait, la populace par dépit laissait ravager le pays et se réjouissant du mal qu'elle voyait faire elle négligeait de l'arrêter. D'ailleurs les patriciens n'étaient pas assez forts pour y remédier par eux-mêmes. Marcius promit aux consuls, que s'ils le voulaient faire commandant dans cette guerre, il se mettrait en campagne avec une armée de volontaires, et qu'il ne tarderait pas à tirer vengeance des insultes de l'ennemi. Les consuls lui accordèrent ce qu'il demandait: il assembla ses clients, ses amis et tous les autres citoyens qui dans l'espérance de retirer quelque avantage de cette expédition se portaient d'eux-mêmes à suivre les étendards d'un général si fameux par sa bravoure et par la prospérité de ses armes. Lorsqu'il eut ramassé une armée assez nombreuse, il se mit en marche, et attaqua les ennemis dans le moment qu'ils ne s'attendaient à rien moins. Ensuite il fit des courses sur leurs terres qui regorgeaient de toutes sortes de biens : il en enleva un grand butin qu'il distribua tout entier aux soldats, afin que ceux qui avaient fait la campagne, percevant le fruit de leurs travaux, s'offrissent de bon cœur à servir une autrefois, et que ceux qui étaient restés à Rome sans vouloir rendre service à l'état, sentissent de quels avantages ils s'étaient privés eux-mêmes par leurs séditions, et qu'ils devinssent plus sages dans la suite quand il s'agirait de faire d'autres campagnes. Tel était le dessein de Marcius dans cette action. Mais le peuple envieux et malintentionné l'interprétait en mauvaise part comme une largesse qui tendait à la tyrannie et à gagner les cœurs. Toute place publique retentissait des cris de la populace : le tumulte était si grand que ni Marcius, ni le consul, ni aucun autre ne savait que répondre à cette accusation qu'on n'avait pu prévoir, et à laquelle personne ne s'était attendu. VI. LES tribuns voyant que personne ne se présentait pour justifier Marcius, demandèrent les suffrages des tribus, après avoir prononcé contre le coupable l'arrêt d'un exil à perpétuité. Ils ne se contentèrent, je crois, d'une si légère peine, que parce qu'ils appréhendaient qu'en le condamnant à mort, leur sentence ne fût pas confirmée par le peuple. Tous les suffrages recueillis, on compta les voix, il ne se trouva pas grande différence pour le nombre entre celles qui renvoyaient Marcius absous et celles qui le condamnaient. Car de vingt et une tribus qui opinèrent dans cette occasion, il y en avait neuf qui l'absolvaient; de sorte que s'il s'était encore joint deux autres tribus à celles-ci, il aurait été absous par l'égalité des suffrages, comme portait la loi.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009