HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 62

  Chapitre 62

[7,62] Ὡς δὲ παρέλαβεν Μάρκιος τὸν λόγον, ἀρξάμενος ἄνωθεν ἀπὸ τῆς πρώτης ἡλικίας διῆλθεν, ὅσας ἐστρατευμένος ἦν ὑπὲρ τῆς πόλεως στρατείας, καὶ ὅσους εἰληφὼς ἐπινικίους παρὰ τῶν στρατηγῶν στεφάνους πολεμίων τε τοὺς ληφθέντας αἰχμαλώτους ὑπ´ αὐτοῦ καὶ πολιτῶν τοὺς διασωθέντας ἐν τοῖς ἀγῶσι· καὶ παρ´ ἕκαστον τῶν λεγομένων τά τ´ ἀριστεῖα ἐπεδείκνυτο καὶ τοὺς στρατηγοὺς μάρτυρας παρείχετο καὶ τῶν πολιτῶν τοὺς διασωθέντας ἐξ ὀνόματος ἐκάλει. οἱ δὲ παρῄεσαν ὀλοφυρόμενοι καὶ δεόμενοι τῶν πολιτῶν, μὴ τὸν αἴτιον σφίσι τῆς σωτηρίας ὡς πολέμιον ἀπολέσαι, μίαν τ´ ἀντὶ πολλῶν ψυχὴν αἰτούμενοι καὶ παραδιδόντες ἑαυτοὺς ἀντ´ ἐκείνου χρῆσθαι, τι βούλονται. ἦσαν δ´ οἱ πλείους αὐτῶν ἐκ τοῦ δημοτικοῦ γένους καὶ πολλὰ τῷ κοινῷ χρήσιμοι· ὧν τάς τ´ ὄψεις καὶ τὰς δεήσεις δι´ αἰσχύνης δῆμος λαμβάνων εἰς οἴκτους καὶ δάκρυα ἐτράπετο. ὡς δὲ καὶ τὴν ἐσθῆτα Μάρκιος περιρρηξάμενος ἐπεδείξατο τὰ στέρνα τραυμάτων μεστὰ καὶ πᾶν {τὸ} ἄλλο μέρος τοῦ σώματος ἀνάπλεων τῶν πληγῶν, καὶ ἐπύθετο, εἰ τῶν αὐτῶν ἀνθρώπων ἔργα εἶναι νομίζουσι σώζειν μὲν ἐκ τῶν πολέμων τοὺς πολίτας, ἀπολλύναι δὲ τοὺς σωθέντας ἐν εἰρήνῃ· καὶ εἰ τυραννίδα κατασκευαζόμενός τις τὸ δημοτικὸν ἐλαύνει μέρος ἐκ πόλεως, ὑφ´ οὗ μάλιστ´ αὔξεταί τε καὶ τρέφεται τυραννίς· ἔτι δ´ αὐτοῦ λέγοντος ὅσον μὲν ἦν τοῦ δημοτικοῦ μέρους ἐπιεικὲς καὶ φιλόχρηστον ἀπολύειν ἐβόα τὸν ἄνδρα, καὶ δι´ αἰσχύνης ἐλάμβανεν, εἰ καὶ δίκην ὑπεῖχε τὴν ἀρχὴν περὶ τοιαύτης αἰτίας ἀνὴρ τοσαυτάκις ὑπεριδὼν τῆς ἑαυτοῦ ψυχῆς ἕνεκα τῆς ἁπάντων φυλακῆς. ὅσοι δ´ ἦσαν φύσει βάσκανοι καὶ μισόχρηστοι καὶ πρὸς πᾶσαν εὐκίνητοι στάσιν, ἤχθοντο μὲν ἀπολύειν τὸν ἄνδρα μέλλοντες, οὐκ εἶχον δ´, τι ἂν ἄλλο ποιῶσι διὰ τὸ μηδεμίαν εὑρίσκειν ἀφορμὴν τυραννίδος ἐπιθέσεως φαινομένην, ὑπὲρ ἧς τὰς ψήφους ἀνειλήφεσαν. [7,62] Quand ce fut à Marcius à parler, il remonta jusqu'à sa plus tendre jeunesse : il fit le détail de toutes les campagnes qu'il avait faites pour le service de la patrie, des couronnes qu'il avait reçues de la main de ses généraux pour récompense de la valeur, des prisonniers de guerre qu' il avait pris, et des citoyens Romains qu'il avait sauvés dans les combats. A chaque article il montrait les prix de bravoure qu'il avait reçus, il citait pour témoins les généraux sous lesquels il avait servi, et appelait par leur nom les citoyens qui lui devaient la vie. Ces citoyens se présentaient aussitôt, ils se lamentaient, ils conjuraient les autres de ne pas perdre ou livrer à la mort comme un ennemi celui qu'ils reconnaissaient pour leur conservateur : ils demandaient la vie pour ce brave qui l'avait sauvée à tant d'autres, et s'offraient eux-mêmes à subir en sa place toutes les peines auxquelles on le condamnerait. Ils étaient plébéiens pour la plupart, et comme ils avaient rendu plusieurs services à l'état, le peuple ne pouvant soutenir leur présence ni résister à leurs pressantes sollicitations, fut touché de compassion jusqu'à répandre des larmes. Mais ce fut encore toute autre chose, quand Marcius déchirant ses habits, montrant sa poitrine percée de coups, et toutes les parties de son corps couvertes de cicatrices, {leur demanda} s'il était probable que celui qui avait sauvé tant de citoyens dans les guerres, voulût faire périr pendant la paix ceux-là mêmes qui lui devaient leur conservation, et s'il y avait apparence qu'un homme qui aurait cherché à s'ouvrir un chemin à la tyrannie, chassât de Rome les plébéiens qui en sont d'ordinaire les premiers moteurs et le principal appui. A peine eut-il prononcé ces paroles, que tout ce qu'il y avait de plébéiens portés à la douceur et amateurs de la justice, s'écrièrent qu'il le fallait absoudre, ne pouvant souffrir qu'on accusât d'un crime si énorme, un citoyen qui avait tant de fois exposé sa vie pour le salut de tous les autres. Ceux au contraire qui étaient d'un naturel méchant, ennemis de tout bien, et qui ne cherchaient que l'occasion de remuer, crevaient de dépit de se voir obligés à le renvoyer absous. Néanmoins ils ne voyaient pas de moyen de faire autrement, parce qu'ils ne trouvaient point de preuve assez forte pour le convaincre d'avoir aspiré à la tyrannie ou dressé des embûches : car c'était sur ce chef d'accusation qu'on leur demandait leurs suffrages. »


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Dernière mise à jour : 19/08/2009