HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 56

  Chapitre 56

[7,56] Ἐὰν οὖν κοινωνήσητε καὶ τῷ δήμῳ τῶν πολιτευμάτων, οὐθὲν ὑμῖν ἐνθάδε φύσεται κακόν, ἀλλ´ πλέον ἔχειν τῶν ἄλλων ἀξιῶν καὶ τῆς βουλῆς προσεταιρισάμενος τὸν βουλόμενον συννοσεῖν καὶ συναδικεῖν· πάντα γὰρ τὰ εἰκότα χρὴ περὶ πόλεως βουλευομένους προνοεῖν· κληθεὶς ὑπὸ τῶν δημάρχων εἰς τὸ πλῆθος μέγας ἐκεῖνος καὶ σεμνὸς ἀποδώσει τῷ δήμῳ τῷ φαύλῳ καὶ ταπεινῷ λόγον ὧν πράττει τε καὶ διανοεῖται, κἂν ἀδικῶν φαίνηται δίκης, ἧς ἂν ἄξιος , τεύξεται. αὐτὸν δὲ τὸν δῆμον, ἵνα μὴ τρυφᾷ τηλικαύτης ἐξουσίας γενόμενος κύριος, μηδ´ ὑπὸ τῶν κακίστων ἐκδημαγωγούμενος τοῖς κρατίστοις πολεμῇ· καὶ γὰρ ἐν ὄχλῳ φιλεῖ γίνεσθαι τυραννίς· φυλάξει τε καὶ οὐδὲν ἐάσει παρανομεῖν διαφέρων φρονήσει ἀνὴρ δικτάτωρ ὑφ´ ὑμῶν αἱρεθείς, ὃς αὐτοκράτορι καὶ ἀνυπευθύνῳ χρώμενος ἐξουσίᾳ τό τε νοσοῦν ἐξελεῖ τῆς πόλεως μέρος, καὶ τὸ μήπω διεφθαρμένον οὐκ ἐάσει κακωθῆναι, ἔθη τε καὶ νόμιμα καὶ ζηλώματα βίων τὰ κράτιστα μεθαρμοσάμενος ἀρχάς τ´ ἀποδείξας ἃς ἂν ἡγῆται σωφρονέστατα τῶν κοινῶν ἐπιτροπεύσειν· καὶ ταῦτ´ ἐντὸς ἓξ μηνῶν διοικησάμενος ἰδιώτης αὖθις ἔσται τὸ τιμᾶσθαι μόνον ἐκ τούτων λαβών, ἄλλο δ´ οὐθέν. ταῦτ´ οὖν ἐνθυμηθέντες καὶ τὸ σχῆμα τῆς πολιτείας τοῦθ´ ἡγησάμενοι κράτιστον εἶναι μηθενὸς ἀπελαύνετε τὸν δῆμον, ἀλλ´ ὥσπερ ἀρχὰς ἀποδεικνύναι τὰς καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν ἡγησομένας τῆς πόλεως, καὶ νόμους τοὺς μὲν ἐπικυροῦν, τοὺς δ´ ἀναιρεῖν, καὶ περὶ πολέμου καὶ εἰρήνης διαγιγνώσκειν, μέγιστα καὶ κυριώτατά ἐστι τῶν ἐν τῇ πόλει διαπραττομένων, μεταδεδώκατε αὐτῷ καὶ οὐθενὸς τούτων αὐτοκράτορα πεποιήκατε τὴν βουλήν· οὕτως καὶ τῶν δικαστηρίων μεταδίδοτε, καὶ μάλισθ´ ὑπὲρ ὧν ἄν τις αἰτίαν ἔχῃ τὴν πόλιν ἀδικεῖν στάσιν εἰσάγων τυραννίδα κατασκευαζόμενος περὶ προδοσίας τοῖς πολεμίοις διαλεγόμενος τοιοῦτό τι ἄλλο κακὸν ἐπιχειρῶν πράττειν. ὅσῳ γὰρ ἂν φοβερώτερον κατασκευάσητε τὸ παραβαίνειν τοὺς νόμους καὶ τὰ ἔθη κινεῖν τοῖς ὑβρισταῖς καὶ πλεονέκταις, πολλοὺς ὀφθαλμοὺς καὶ φύλακας αὐτῶν ἀποδείξαντες, τοσούτῳ κρεῖττον ὑμῖν ἕξει τὰ κοινά. [7,56] Si donc vous faites part du gouvernement aux plébéiens, il n'en arrivera aucun mal : « mais s'il se trouve quelqu'un qui prétende se mettre au-dessus des autres ou se faire dans le sénat un parti propre à favoriser les injustices (car quand on délibère sur le salut de république, il faut prévenir de longue-main tout ce qui peut nous arriver) dans ce cas les tribuns seraient en droit de le citer, ce grand et vénérable personnage, pour lui faire rendre compte de ses actions et de ses desseins devant le peuple, quelque vil et quelque méprisable qu'il puisse être, et s'il se trouvait convaincu de malversation, il porterait la peine que mériteraient ses crimes. VIII. Mais de peur que le peuple ne fasse l'insolent quand il se verra revêtu d'une si grande autorité, et que de mauvais esprits ne le portent à se soulever contre les magistrats, (car la populace pousse ordinairement sa puissance jusqu'à la tyrannie) dans ces circonstances vous choisiriez pour dictateur un homme entendu, d'un rare mérite et d'une prudence consommée. Revêtu de l'autorité absolue dont il ne serait comptable à personne, il veillerait à conserver le bon ordre dans la ville, à réprimer les mutins, à punir les insolents, à retrancher du corps de la république les membres gâtés et à empêcher les autres de se corrompre, à corriger les mœurs, à remettre la police sur un bon pied {par des règlements légitimes qui pussent exciter les citoyens à la vertu,} à établir pour magistrats ceux qu'il croirait les plus capables de gouverner avec prudence, et au bout de six mois, après avoir remis le bon ordre dans la république il redeviendrait homme privé, ne remportant de la dictature que l'honneur seulement, et rien davantage. Si ce que je viens de dire, remplit l'idée d'un parfait gouvernement, ne refusez point au peuple ce qu'il vous demande. Il crée tous les ans les magistrats qui doivent gouverner la ville : Vous lui avez donné le pouvoir de porter des lois, d'en abroger d'autres, de faire la paix, de déclarer la guerre ; et vous n'avez point prétendu que le sénat fut le maître absolu de toutes ces choses, qui sont néanmoins les plus importantes de l'état. Après lui avoir donné toutes ces prérogatives, pourquoi ne lui accorderiez-vous pas le pouvoir de juger, surtout quand il s'agit de l'exercer envers ceux qui sont accusés d'exciter des séditions, d'aspirer à la tyrannie, de tramer des trahisons avec les ennemis de la république, ou d'avoir commis quelque {autre} crime semblable ? Plus vous intimiderez les violateurs des lois et des coutumes de la patrie, en établissant plusieurs inspecteurs pour veiller sur les magistrats trop fiers et trop avides de s'enrichir, mieux les affaires se maintiendront dans le bon ordre. »


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Dernière mise à jour : 19/08/2009