[7,27] Τῇ δ´ ἑξῆς ἡμέρᾳ πρῶτοι καταβάντες εἰς
τὴν ἀγορὰν οἱ δήμαρχοι συνεκάλουν τὸν δῆμον εἰς
ἐκκλησίαν καὶ παριόντες ἐκ διαδοχῆς πολλὰ μὲν τῶν
πατρικίων κατηγόρουν ὡς ἐψευσμένων τὰς συνθήκας καὶ
παραβεβηκότων τοὺς ὅρκους, οὓς ἐποιήσαντο πρὸς τὸν
δῆμον ὑπὲρ ἀμνηστίας τῶν πάλαι, πίστεις παραφέροντες
τοῦ μὴ βεβαίως αὐτοὺς διηλλάχθαι πρὸς τὸ δημοτικὸν
τήν τε τοῦ σίτου σπάνιν, ἣν αὐτοὶ κατέσκευσαν, καὶ
τὰς ἀποστολὰς τῶν κληρουχιῶν ἀμφοτέρων καὶ τἆλλα
ὅσα ἐμηχανήσαντο μειώσεως τοῦ πλήθους ἕνεκα. πολλὰ
δὲ τοῦ Μαρκίου καθήπτοντο τοὺς ῥηθέντας ὑπ´ αὐτοῦ
λόγους ἐν τῇ βουλῇ διεξιόντες, καὶ ὅτι καλούμενος εἰς
ἀπολογίαν ὑπὸ τοῦ δήμου οὐ μόνον οὐκ ἠξίωσεν ἐλθεῖν, ἀλλὰ
καὶ τοὺς ἀφικομένους ἐπ´ αὐτὸν ἀγορανόμους τύπτων ἀπήλασεν.
ἐκάλουν δὲ μάρτυρας τῶν ἐν
τῇ βουλῇ γενομένων τοὺς ἐντιμοτάτους τῶν ἐκεῖ, τῆς
δὲ περὶ τοὺς ἀγορανόμους ὕβρεως ἅπαντας τοὺς τότε
παρόντας κατὰ τὴν ἀγορὰν δημοτικούς. ταῦτα δ´ εἰπόντες
ἐδίδοσαν, εἰ βουλομένοις εἴη, τοῖς πατρικίοις
ἀπολογίαν, κατέχοντες ἐπὶ τῆς ἐκκλησίας τὸν δῆμον,
ἕως ἡ βουλὴ διαλυθείη. ἔτυχον γὰρ ὑπὲρ αὐτῶν τούτων
συνεδρεύοντες οἱ πατρίκιοι διαποροῦντες, εἴτ´ ἀπολογητέον
αὐτοῖς εἴη πρὸς τὸν δῆμον ὑπὲρ ὧν διεβλήθησαν, εἴτε μενετέον
ἐφ´ ἡσυχίας. ἐπεὶ δ´ αἱ πλείους
γνῶμαι τὰ φιλανθρωπότερα τῶν αὐθαδεστέρων προείλοντο,
διαλύσαντες οἱ ὕπατοι τὸν σύλλογον προῆλθον
εἰς τὴν ἀγορὰν τάς τε κοινὰς ἀπολυσόμενοι διαβολὰς
καὶ περὶ τοῦ Μαρκίου τὸν δῆμον ἀξιώσοντες μηθὲν
βουλεῦσαι ἀνήκεστον. καὶ παρελθὼν ὁ πρεσβύτερος
αὐτῶν Μηνύκιος ἔλεξε τοιάδε.
| [7,27] X. LE jour suivant, les tribuns se rendirent les premiers à la place
publique. Là ayant convoqué une assemblée du peuple, il haranguèrent
l'un après l'autre, accusant vivement les patriciens d'avoir rompu les
traités et violé le serment par lequel ils avaient promis au peuple d'oublier
entièrement le passé : et pour faire voir que leur réconciliation n'avait
point été sincère, ils apportaient entre autres preuves la disette des vivres
que les patriciens avaient causée eux-mêmes de dessein formé, les deux
peuplades qu'ils avaient envoyées dans les villes voisines et tout ce qu'ils
avaient fait pour diminuer à Rome le nombre des plébéiens. Tombant
ensuite sur Marcius, ils invectivèrent contre lui avec beaucoup
d'animosité. Ils lui firent un crime du discours qu'il avait tenu en plein
sénat, de ce qu'ayant été cité devant le peuple pour rendre compte de sa
conduite, il avait refusé opiniâtrement de comparaître, et de ce qu'il avait
repoussé par des coups et avec violence, les édiles qui s'étaient
présentés pour l'y contraindre. Ils citèrent pour témoins de ce qui s'était
passé dans le sénat, les personnes les plus vénérables de cet ordre, et
pour témoins de l'insulte faite aux édiles, tous les plébéiens qui s'étaient
trouvés alors dans la place publique. Après ces invectives, ils firent
sommer les patriciens de se défendre s'ils avaient quelque chose à dire
contre ces accusations, retenant toujours le peuple à l'assemblée
jusqu'à ce que le sénat eût fini sa séance. Car tandis que la multitude
tenait conseil, les patriciens délibéraient aussi sur les mêmes affaires :
mais ils ne savaient quel parti prendre, ou de se justifier devant le peuple
sur les calomnies dont on les avait noircis y ou de se tenir tranquilles à ce
sujet. Enfin, le plus grand nombre préféra le parti le plus doux au plus
hardi, les consuls renvoyèrent le sénat, et se rendirent à l'assemblée, tant
pour répondre aux calomnies qu'on avait faites contre le sénat en général,
que pour prier instamment le peuple de ne décerner rien de trop fort
contre Marcius.
XI. MINUCIUS le plus âgé des deux consuls, s'avança au milieu de
l'assemblée du peuple, et parla en ces termes :
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