[7,23] Εἰ δέ τισιν ὑμῶν δεινὰ μὲν τὰ τοῦ δήμου
ἔργα εἶναι δοκεῖ, καὶ κωλύεσθαι αὐτὸν οἴονται δεῖν τὰ
λοιπὰ ἐξαμαρτάνοντα, δέος δ´ εἰσέρχεται, μὴ δόξωσι
λύειν τὰς ὁμολογίας πρότεροι καὶ παραβαίνειν τοὺς
ὅρκους, γνώτωσαν, ὅτι οὐκ ἄρχοντες, ἀλλ´ ἀμυνόμενοι,
οὐδ´ ἀναιροῦντες τὰς ὁμολογίας, ἀλλὰ τοὺς ἀνῃρηκότας
τιμωρούμενοι {αὐτὸ δρῶσιν}, ἀναίτιοί τε πρὸς θεοὺς
ἔσονται καὶ ἐπὶ τῷ σφετέρῳ συμφέροντι τὰ δίκαια
πράξουσι. μέγα δ´ ὑμῖν γενέσθω τεκμήριον, ὅτι τοῦ
λύειν τὰς ὁμολογίας καὶ παρασπονδεῖν οὐχ ὑμεῖς, ἀλλὰ
τὸ δημοτικὸν ἄρχει μέρος οὐκ ἀξιοῦν ἐμμένειν, ἐφ´
οἷς εὕρετο τὴν κάθοδον· οὐ γὰρ ἐπὶ τῷ κακῶς δρᾶσαι
τὴν βουλήν, ἀλλ´ ἐπὶ τῷ μὴ ὑπ´ ἐκείνης κακοῦσθαι
τὴν τῶν δημάρχων ἐξουσίαν ᾐτήσατο. χρῆται δ´ αὐτῇ
οὐκέτι εἰς ἃ δεῖ οὐδ´ ἐφ´ οἷς εὕρετο, ἀλλ´ ἐπὶ διαφθορᾷ
καὶ συγχύσει τῆς πατρίου πολιτείας. μέμνησθε
γὰρ δήπου τὴν νεωστὶ γενομένην ἐκκλησίαν καὶ τοὺς
ὑπὸ τῶν δημαγωγῶν ῥηθέντας ἐν αὐτῇ λόγους, ὅσην
ἐπεδείξαντο αὐθάδειάν τε καὶ ἀκοσμίαν, καὶ νῦν, ἐφ´
οἵου εἰσὶν αὐχήματος οἱ μηδὲν ὑγιὲς φρονοῦντες, ἐπειδὴ
ἔγνωσαν, ὡς ἐν τῇ ψήφῳ ἐστὶν ἅπαν τὸ τῆς πόλεως
κράτος, ἧς αὐτοὶ κρατήσουσι πλείους ἡμῶν ὄντες. τί
οὖν καταλείπεται ποιεῖν ἡμῖν ἀρξάντων ἐκείνων παρασπονδεῖν
καὶ παρανομεῖν, εἰ μὴ τὸ ἀμύνεσθαι τοὺς
ἄρξαντας, καὶ ἃ τέως ἀδίκως ἔχουσιν ἀφελέσθαι σὺν
δίκῃ, καὶ εἰς τὸ λοιπὸν παῦσαι πλειόνων ἐφιεμένους·
χάριν εἰδότας τοῖς θεοῖς, ὅτι οὐκ εἴασαν αὐτοὺς τὰ
πρῶτα πλεονεκτήσαντας εἰς τὰ λοιπὰ σωφρονεῖν, ἀλλὰ
ταύτην ἐνέβαλον αὐτοῖς τὴν ἀναισχυντίαν τε καὶ
πολυπραγμοσύνην, ὑφ´ ἧς ὑμεῖς ἀναγκασθέντες τά τ´ ἀπολωλότα
πειρᾶσθε ἀναλαβεῖν, καὶ τὰ λοιπὰ δι´ ἧς προσῆκε
φυλακῆς λαβεῖν.
| [7,23] V. Que si quelques-uns d'entre vous, quoique convaincus que le
peuple pousse l'insolence trop loin et qu'il faut le réprimer, appréhendent
néanmoins de paraître avoir été les premiers à rompre le traité d'alliance
et à violer le serment qu'ils sachent que ce n'est pas là faire des
injustices, mais les repousser, que celui qui se défend ne viole pas les
traités, mais qu'il en punit les violateurs, et que bien loin d'offenser les
dieux ou de s'attirer leur colère en punissant ceux qui n'ont pas gardé les
conditions de l'accommodement, ils ne feront que mettre leurs propres
intérêts à couvert dans toutes les règles de la justice. Il est évident, Pères
conscrits, que vous n'êtes pas les premiers à rompre les conventions ni à
violer le serment. Il n'en faut point d'autre preuve que le refus qu'a fait le
peuple de s'en tenir aux conditions de son rappel. Quand il a demandé la
permission de créer des tribuns, ce n'était pas pour abuser de leur
autorité ni pour maltraiter le sénat : c'était pour se garantir des mauvais
traitements qu'il croyait avoir à craindre de nous. Mais aujourd'hui, quel
usage fait-il de la puissance tribunicienne ? Ne l'emploie-t-il qu'à l'usage
pour lequel elle a été créée ? N'en abuse-t-il pas au contraire, pour mettre
le désordre par tout et pour renverser le gouvernement de la république ?
Vous vous souvenez sans doute de sa dernière assemblée, et des
discours hardis et insensés que les tribuns y prononcèrent. Vous voyez
aujourd'hui avec quelle fierté ces ennemis de l'état se vantent de leurs
pouvoirs, parce qu'ils savent que toute l'autorité de la république consiste
dans les suffrages, et qu'étant supérieurs en nombre ils s'en rendront
facilement les maîtres. Que nous reste-t-il donc à faire, après qu'ils ont
commencé à violer le traité et à transgresser les lois ? C'est de nous
défendre contre ces prévaricateurs ; de leur ôter, comme la justice nous y
autorise, ce qu'ils ont usurpé injustement jusqu'aujourd'hui ; et d'arrêter à
l'avenir leurs prétentions immodérées. C'est de rendre grâces aux dieux
de ce qu'ils n'ont pas permis que ces esprits inquiets demeurassent dans
les bornes de la modération et de la prudence, après avoir établi le
gouvernement de nos pères sur un pied qui favorisait entièrement leurs
intérêts ; et de ce que les abandonnant à l'impudence, à l'effronterie et à
un esprit d'intrigue, ils vous ont mis dans la nécessité de prendre des
mesures pour recouvrer ce que vous aviez perdu et pour conserver avec
grand soin ce qui vous restait.
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