[7,2] Οἱ μὲν οὖν ἐπὶ Σικελίας πλέοντες πρέσβεις
χειμῶνι χρησάμενοι κατὰ θάλατταν καὶ κύκλῳ τὴν νῆσον
περιπλεῖν ἀναγκασθέντες χρόνιοί τε κατήχθησαν
πρὸς τὸν τύραννον, καὶ τὴν χειμερινὴν ἐκεῖ διατρίψαντες
ὥραν μετὰ θέρος ἐπανῆλθον εἰς Ἰταλίαν πολλὰς κομίζοντες
ἀγοράς. οἱ δ´ εἰς τὸ Πωμεντῖνον ἀποσταλέντες
πεδίον ὀλίγου μὲν ἐδέησαν ὡς κατάσκοποι πρὸς τῶν
Οὐολούσκων ἀναιρεθῆναι διαβληθέντες ὑπὸ τῶν ἐκ
Ῥώμης φυγάδων, χαλεπῶς δὲ πάνυ διὰ τὴν προθυμίαν
τῶν ἰδιοξένων αὐτὰ διασῶσαι δυνηθέντες τὰ σώματα,
δίχα τῶν χρημάτων ἀνέστρεψαν εἰς τὴν Ῥώμην ἄπρακτοι.
ὅμοια δὲ τούτοις συνέβη παθεῖν καὶ τοῖς εἰς τὴν Ἰταλιῶτιν
ἀφικομένοις Κύμην. καὶ γὰρ αὐτόθι πολλοὶ
Ῥωμαίων διατρίβοντες, οἱ σὺν τῷ βασιλεῖ Ταρκυνίῳ
διασωθέντες ἐκ τῆς τελευταίας μάχης φυγάδες, τὸ μὲν
πρῶτον ἐξαιτεῖσθαι παρὰ τοῦ τυράννου τοὺς ἄνδρας
ἐπεχείρησαν ἐπὶ θανάτῳ, ἀποτυχόντες δὲ τούτου ῥύσια
κατασχεῖν ταῦτα τὰ σώματα παρὰ τῆς ἀπεσταλκυίας
πόλεως ἠξίουν, ἕως ἀπολάβωσι τὰς ἑαυτῶν οὐσίας, ἃς
ἔφασαν ὑπὸ Ῥωμαίων ἀδίκως δεδημεῦσθαι, καὶ ταύτης
ᾤοντο δεῖν τῆς δίκης τὸν τύραννον αὐτοῖς γενέσθαι
κριτήν. ὁ δὲ τυραννῶν τότε τῆς Κύμης Ἀριστόδημος
ἦν ὁ Ἀριστοκράτους, ἀνὴρ οὐ τῶν ἐπιτυχόντων ἕνεκα
γένους, ὃς ἐκαλεῖτο Μαλακὸς ὑπὸ τῶν ἀστῶν καὶ σὺν
χρόνῳ γνωριμωτέραν τοῦ ὀνόματος ἔσχε τὴν κλῆσιν,
εἴθ´ ὅτι θηλυδρίας ἐγένετο παῖς ὢν καὶ τὰ γυναιξὶν
ἁρμόττοντα ἔπασχεν, ὡς ἱστοροῦσί τινες, εἴθ´ ὅτι πρᾷος
ἦν φύσει καὶ μαλακὸς εἰς ὀργήν, ὡς ἕτεροι γράφουσιν.
ἀφορμαῖς δὲ τῆς τυραννίδος ὁποίαις ἐχρήσατο καὶ τίνας
ἦλθεν ἐπ´ αὐτὴν ὁδοὺς καὶ πῶς διῴκησε τὰ κατὰ τὴν
ἀρχὴν καταστροφῆς θ´ ὁποίας ἔτυχεν, οὐκ ἄκαιρον
εἶναι δοκῶ μικρὸν ἐπιστήσας τὴν Ῥωμαϊκὴν διήγησιν
κεφαλαιωδῶς διεξελθεῖν.
| [7,2] IV. Les ambassadeurs qui s'étaient embarqués pour la Sicile, ayant
été battus de la tempête sur mer et obligés de tourner l'île, furent
longtemps à arriver chez le tyran. Ils y passèrent l'hiver, et après l'été ils
revinrent en Italie avec de grandes provisions de vivres.
V. A l'égard de ceux qu'on avait envoyés dans le pays des
Pométiens, peu s'en fallut que les Volsques ne les fissent mourir en
qualité d'espions, ayant été dénoncés comme tels par les exilés de Rome
: à peine purent-ils se sauver par le secours et les bons offices de leurs
hôtes. Ils retournèrent à Rome sans avoir rien fait que de perdre et leur
argent et leur équipage,
VI. IL arriva la même chose à ceux qui étaient allés à Cumes, ville
d'Italie fondée par une colonie de Grecs. Plusieurs exilés Romains, qui
s'étaient sauvés du dernier combat avec Tarquin et qui demeuraient dans
cette ville, tâchèrent premièrement d'engager le tyran à leur livrer les
ambassadeurs pour les faire mourir. Mais quand ils virent qu'ils n'y
pouvaient réussir, ils lui demandèrent la permission de les retenir pour
gages, jusqu'à ce que Rome leur eût rendu leurs biens qu'ils prétendaient
avoir été injustement confisqués par les Romains : ils voulaient que le
tyran fût lui-même le juge de cette affaire.
VII. Aristodème, fils d'Aristocrate, était alors tyran de Cumes. C'était
un prince d'une noble extraction. Ses citoyens l'appelaient Malacos, mot
grec qui veut dire Mol, et avec le temps il devint plus connu sous ce
surnom que par son nom propre ; soit à cause que dans sa jeunesse il
avait été efféminé et s'était même soumis aux plus infâmes excès de ceux
qui outraient la débauche, comme l'assurent quelques historiens, soit,
comme d'autres le prétendent, parce qu'il était d'un naturel doux et peu
colère. Mais je crois qu'il ne sera pas hors de propos d'interrompre un
moment la narration des affaires de Rome, pour dire en peu de mots à
quelle occasion il aspira à la tyrannie, par quel moyen il y parvint,
comment il gouverna l'état, et de quelle manière il finit ses jours.
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