HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours X

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[10,20] ἐπεὶ νῦν γε γέλως ἔσθ´ ὡς χρώμεθα τοῖς πράγμασι, καὶ Φίλιππον δ´ αὐτὸν οὐδὲν ἂν ἄλλ´ οἶμαι μὰ τοὺς θεοὺς εὔξασθαι ποιεῖν τὴν πόλιν ταῦθ´ νῦν ποιεῖτε· ὑστερίζετε, ἀναλίσκετε· ὅτῳ παραδώσετε τὰ πράγματα ζητεῖτε, δυσχεραίνετε· ἀλλήλους αἰτιᾶσθε. ἀφ´ οὗ δὲ ταῦτα γίγνεται ἐγὼ διδάξω, καὶ ὅπως παύσεται λέξω. οὐδὲν πώποτ´, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῶν πραγμάτων ἐξ ἀρχῆς ἐνεστήσασθ´ οὐδὲ κατεσκευάσασθ´ ὀρθῶς, ἀλλὰ τὸ συμβαῖνον ἀεὶ διώκετε, εἶτ´ ἐπειδὰν ὑστερίσητε παύεσθε· ἕτερον πάλιν ἂν συμβῇ τι παρασκευάζεσθε καὶ θορυβεῖσθε. τὸ δ´ οὐχ οὕτως ἔχει·οὐκ ἔνεστι βοηθείαις χρωμένους οὐδὲν τῶν δεόντων ποτὲ πρᾶξαι, ἀλλὰ κατασκευάσαντας δεῖ δύναμιν, καὶ τροφὴν ταύτῃ πορίσαντας καὶ ταμίας καὶ δημοσίους, καὶ ὅπως ἔνι τὴν τῶν χρημάτων φυλακὴν ἀκριβεστάτην γενέσθαι, οὕτω ποιήσαντας, τὸν μὲν τῶν χρημάτων λόγον παρὰ τούτων λαμβάνειν, τὸν δὲ τῶν ἔργων παρὰ τοῦ στρατηγοῦ, καὶ μηδεμίαν πρόφασιν τοῦ πλεῖν ἄλλοσε πράττειν ἄλλο τι τῷ στρατηγῷ καταλείπειν. ἂν οὕτω ποιήσητε καὶ τοῦτ´ ἐθελήσηθ´ ὡς ἀληθῶς, ἄγειν εἰρήνην δικαίαν καὶ μένειν ἐπὶ τοῦ τόπου Φίλιππον ἀναγκάσετε, πολεμήσετ´ ἐξ ἴσου· καὶ ἴσως ἄν, ἴσως, ὥσπερ νῦν ὑμεῖς πυνθάνεσθε τί ποιεῖ Φίλιππος καὶ ποῖ πορεύεται, οὕτως ἂν ἐκεῖνος φροντίσαι ποῖ ποθ´ τῆς πόλεως ἀπῆρκεν δύναμις καὶ ποῦ φανήσεται. Εἰ δέ τῳ δοκεῖ ταῦτα καὶ δαπάνης πολλῆς καὶ πόνων πολλῶν καὶ πραγματείας εἶναι, καὶ μάλ´ ὀρθῶς δοκεῖ· ἀλλ´ ἐὰν λογίσηται τὰ τῇ πόλει μετὰ ταῦτα γενησόμενα, ἐὰν ταῦτα μὴ ἐθέλῃ ποιεῖν, εὑρήσει λυσιτελοῦν τὸ ἑκόντας ποιεῖν τὰ δέοντα. εἰ μὲν γάρ ἐστί τις ἐγγυητὴς ὑμῖν θεῶν (οὐ γὰρ ἀνθρώπων γ´ οὐδεὶς ἂν γένοιτ´ ἀξιόχρεως τηλικούτου πράγματος) ὡς, ἐὰν ἄγηθ´ ἡσυχίαν καὶ ἅπαντα προῆσθε, οὐκ ἐπ´ αὐτοὺς ὑμᾶς τελευτῶν ἐκεῖνος ἥξει, αἰσχρὸν μὲν νὴ τὸν Δία καὶ πάντας θεοὺς καὶ ἀνάξιον ὑμῶν καὶ τῶν ὑπαρχόντων τῇ πόλει καὶ πεπραγμένων τοῖς προγόνοις, τῆς ἰδίας ῥᾳθυμίας ἕνεκα τοὺς ἄλλους ἅπαντας Ἕλληνας εἰς δουλείαν προέσθαι, καὶ ἔγωγε αὐτὸς μὲν τεθνάναι μᾶλλον ἂν ταῦτ´ εἰρηκέναι βουλοίμην· οὐ μὴν ἀλλ´ εἴ τις ἄλλος λέγει καὶ ὑμᾶς πείθει, ἔστω, μὴ ἀμύνεσθε, ἅπαντα πρόεσθε. εἰ δὲ μηδενὶ τοῦτο δοκεῖ, τοὐναντίον δὲ πρόϊσμεν ἅπαντες ὅτι, ὅσῳ ἂν πλειόνων ἐάσωμεν ἐκεῖνον γενέσθαι κύριον, τοσούτῳ χαλεπωτέρῳ καὶ ἰσχυροτέρῳ χρησόμεθ´ ἐχθρῷ, ποῖ ἀναδυόμεθα, τί μέλλομεν; πότ´, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὰ δέοντα ποιεῖν ἐθελήσομεν; ὅταν νὴ Δί´ ἀναγκαῖον . ἀλλ´ ἣν μὲν ἄν τις ἐλευθέρων ἀνθρώπων ἀνάγκην εἴποι, οὐ μόνον ἤδη πάρεστιν, ἀλλὰ καὶ πάλαι παρελήλυθε, τὴν δὲ τῶν δούλων ἀπεύχεσθαι δήπου μὴ γενέσθαι δεῖ. διαφέρει δὲ τί; ὅτι ἐστὶν ἐλευθέρῳ μὲν ἀνθρώπῳ μεγίστη ἀνάγκη ὑπὲρ τῶν γιγνομένων αἰσχύνη, καὶ μείζω ταύτης οὐκ οἶδ´ ἥντιν´ ἂν εἴποι τις· δούλῳ δὲ πληγαὶ χὠ τοῦ σώματος αἰκισμός, μήτε γένοιτο οὔτε λέγειν ἄξιον. Τὸ μὲν τοίνυν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, πρὸς τὰ τοιαῦτ´ ὀκνηρῶς διακεῖσθαι, δεῖ τοῖς σώμασι καὶ ταῖς οὐσίαις λῃτουργῆσαι ἕκαστον, ἐστὶ μὲν οὐκ ὀρθῶς ἔχον, οὐδὲ πολλοῦ δεῖ, οὐ μὴν ἀλλ´ ἔχει τινὰ πρόφασιν ὅμως· τὸ δὲ μηδ´ ὅς´ ἀκοῦσαι δεῖ μηδ´ ὅσα βουλεύσασθαι προσήκει, μηδὲ ταῦτ´ ἐθέλειν {ἀκούειν}, τοῦτ´ ἤδη πᾶσαν ἐπιδέχεται κατηγορίαν. ὑμεῖς τοίνυν οὐκ ἀκούειν, πρὶν ἂν ὥσπερ νῦν αὐτὰ παρῇ τὰ πράγματα, οὐχὶ βουλεύεσθαι περὶ οὐδενὸς εἰώθατ´ ἐφ´ ἡσυχίας, ἀλλ´ ὅταν μὲν ἐκεῖνος παρασκευάζηται, ἀμελήσαντες τοῦ ποιεῖν ταὐτὸ καὶ ἀντιπαρασκευάζεσθαι ῥᾳθυμεῖτε, καὶ ἄν τι λέγῃ τις, ἐκβάλλετε, ἐπειδὰν δ´ ἀπολωλὸς πολιορκούμενόν τι πύθησθε, ἀκροᾶσθε καὶ παρασκευάζεσθε· [10,20] Car c'est moquerie que de nous gouverner ainsi; et par le ciel ! je crois que Philippe lui-même peut borner ses voeux à vous voir toujours dans la même voie : retards, folles dépenses, embarras dans le choix de vos chefs, colères et accusations mutuelles. remontons à la source du mal, et indiquons le remède. Chez vous, ô Athéniens! jamais de promptes dispositions, jamais de préparatifs réguliers : vous vous traînez toujours derrière quelque événement; venus après coup, vous abandonnez l'oeuvre : autre événement, autres mesures prises en tumulte. Ce n'est pas là le moyen de réussir. Non, vous ne ferez jamais rien à propos avec des milices levées à la hâte. Il faut former une armée régulière, l'entretenir, lui donner des intendants, pourvoir à la garde la plus exacte de la caisse militaire, demander compte aux administrateurs de l'emploi des fonds, au général des opérations de la campagne, et ôter à ce dernier le prétexte de conduire votre flotte ailleurs et de s'écarter de ses instructions. Si vous agissez de la sorte, si telle est votre ferme volonté, vous forcerez Philippe à garder une paix équitable, à rester chez lui; ou vous le combattrez à forces égales. Vous demandez aujourd'hui : Que fait Philippe? où marche-t-il? Peut-être, ô Athéniens! peut-être demandera-t-il à son tour avec inquiétude : Où est allée l'armée d'Athènes? où débouchera-t-elle? On va me dire que ces résolutions exigent de grands frais, de longs travaux, de continuels mouvements. J'en conviens, car la guerre est la source de mille peines inévitables ; mais considérez quels dangers vous menacent si vous ne prenez ce parti nécessaire, et vous trouverez un grand avantage à l'embrasser de bonne grâce. En effet, quand même un dieu, à défaut d'un mortel, vous donnerait une garantie suffisante pour de si hauts intérêts; quand il vous répondrait que, toujours immobiles, toujours abandonnant les peuples, vous ne serez pas à la fin attaqués par Philippe, il serait honteux, par Jupiter et tous les Immortels! il serait indigne de vous, de la gloire nationale, des exploits de vos ancêtres, de sacrifier à une nonchalance égoïste la liberté de la Grèce entière. Plutôt mourir, avant qu'un pareil avis sorte de ma bouche! Si un autre vous le donne et vous persuade, eh bien! ne vous défendez pas, abandonnez tout. Mais, si vous rejetez cette pensée, si nous prévoyons tous que, plus nous aurons laissé Philippe s'agrandir, plus nous trouverons en lui un ennemi puissant et redoutable, quel sera notre asile? pourquoi ces délais? Qu'attendons-nous, ô Athéniens! pour faire notre devoir? La nécessité, sans doute ! mais la nécessité de l'homme libre, elle est là; que dis-je? elle a passé depuis longtemps. Pour celle qui remue l'esclave, priez le ciel de vous en préserver! Où est ici la différence? A l'homme libre la crainte de l'ignominie est une nécessité de fer, et je n'en vois pas, en effet, de plus impérieuse; mais à l'esclave les coups, les châtiments corporels Ah! ne la connaissez jamais! Son nom souille cette tribune. Cette lenteur à servir la patrie de sa personne et de sa fortune n'est pas louable, il s'en faut bien; elle peut néanmoins se couvrir de quelque prétexte. Mais fermer l'oreille à tout ce qu'il est nécessaire d'entendre et convenable de discuter, voilà ce qui n'admet aucune excuse. Pour nous écouter, ô Athéniens! vous attendez, comme aujourd'hui, que le péril presse, et vous ne prenez jamais conseil à loisir. Lorsque cet homme arme contre vous, tranquilles, vous négligez de l'imiter et de vous mettre en défense; et si un citoyen en parle, vous le chassez. Vous annonce-t-on la prise ou le siége d'une place? alors, devenus attentifs, vous armez.


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Dernière mise à jour : 4/09/2008