HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, discours I

Paragraphes 20-29

  Paragraphes 20-29

[20] Καὶ τροφὴν ταύτῃ πορίσαι κελεύω. Ἔσται δ' αὕτη τίς δύναμις καὶ πόση, καὶ πόθεν τὴν τροφὴν ἕξει, καὶ πῶς ταῦτ' ἐθελήσει ποιεῖν ; Ἐγὼ φράσω, καθ' ἕκαστον τούτων διεξιὼν χωρίς. Ξένους μὲν λέγω - καὶ ὅπως μὴ ποιήσεθ' πολλάκις ὑμᾶς ἔβλαψεν· πάντ' ἐλάττω νομίζοντες εἶναι τοῦ δέοντος, καὶ τὰ μέγιστ' ἐν τοῖς ψηφίσμασιν αἱρούμενοι, ἐπὶ τῷ πράττειν οὐδὲ τὰ μικρὰ ποιεῖτε· ἀλλὰ τὰ μικρὰ ποιήσαντες καὶ πορίσαντες τούτοις προστίθετε, ἂν ἐλάττω φαίνηται. - [20] Mais de quelle espèce faut-il ces troupes ? En quel nombre ? Comment les faire, subsister ? Je répondrai tout, et par ordre. Pour ce qui est donc des étrangers à enrôler, ne retombez pas dans une faute, qui souvent vous a nui. C'est d'aller toujours au delà du nécessaire. Une magnificence outrée dans vos décrets, mais l'exécution nulle. Il vaut mieux commencer par peu ; et quand on voit que ce peu ne suffit pas, y ajouter.
[21] Λέγω δὴ τοὺς πάντας στρατιώτας δισχιλίους, τούτων δ' ᾿Αθηναίους φημὶ δεῖν εἶναι πεντακοσίους, ἐξ ἧς ἄν τινος ὑμῖν ἡλικίας καλῶς ἔχειν δοκῇ, χρόνον τακτὸν στρατευομένους, μὴ μακρὸν τοῦτον, ἀλλ' ὅσον ἂν δοκῇ καλῶς ἔχειν, ἐκ διαδοχῆς ἀλλήλοις· τοὺς δ' ἄλλους ξένους εἶναι κελεύω. Καὶ μετὰ τούτων ἱππέας διακοσίους, καὶ τούτων πεντήκοντ' ᾿Αθηναίους τοὐλάχιστον, ὥσπερ τοὺς πεζούς, τὸν αὐτὸν τρόπον στρατευομένους· καὶ ἱππαγωγοὺς τούτοις. [21] Or je dis qu'en tout il vous faut deux mille hommes de pied, dont cinq cents seront Athéniens, que vous prendrez d'un âge sortable, et que vous engagerez pour un certain temps, non pas bien long, mais limité comme vous le jugerez convenir ; après quoi d'autres les remplaceront. Joignons-y deux cents cavaliers, dont pour le moins cinquante soient Athéniens. Ils serviront aux mêmes conditions que l'infanterie, et vous leur fournirez les bâtiments nécessaires pour embarquer leurs chevaux.
[22] Εἶεν· τί πρὸς τούτοις ἔτι; ταχείας τριήρεις δέκα· δεῖ γάρ, ἔχοντος ἐκείνου ναυτικόν, καὶ ταχειῶν τριήρων ἡμῖν, ὅπως ἀσφαλῶς δύναμις πλέῃ. Πόθεν δὴ τούτοις τροφὴ γενήσετα ; Ἐγὼ καὶ τοῦτο φράσω καὶ δείξω, ἐπειδάν, διότι τηλικαύτην ἀποχρῆν οἶμαι τὴν δύναμιν καὶ πολίτας τοὺς στρατευομένους εἶναι κελεύω, διδάξω. [22] Que faut-il encore ? Une escorte de dix vaisseaux légers, afin que nos troupes, en faisant leur trajet, ne soient pas inquiétées par la flotte de Philippe. Mais ces troupes comment subsisteront-elles ? C'est un point que je toucherai, du moment que je vous aurai dit pourquoi je me borne à un si petit nombre de soldats, et pourquoi je veux que des Athéniens servent en personne.
[23] Τοσαύτην μέν, ἄνδρες ᾿Αθηναῖοι, διὰ ταῦτα, ὅτι οὐκ ἔνι νῦν ἡμῖν πορίσασθαι δύναμιν τὴν ἐκείνῳ παραταξομένην, ἀλλὰ λῃστεύειν ἀνάγκη καὶ τούτῳ τῷ τρόπῳ τοῦ πολέμου χρῆσθαι τὴν πρώτην· οὐ τοίνυν ὑπέρογκον αὐτήν - οὐ γὰρ ἔστι μισθὸς οὐδὲ τροφή - οὐδὲ παντελῶς ταπεινὴν εἶναι δεῖ. [23] Je me borne à ce petit nombre de soldats, dans l’impossibilité où nous sommes de mettre actuellement sur pied une armée, qui ose risquer une bataille. Tout ce que nous pouvons, c'est d'infester le pays ennemi par nos courses. Pour cette espèce de guerre, par ou il faut commencer, n'ayons point trop de troupes, car elles manqueraient d'argent et de vivres : mais, aussi, n'en ayons pas trop peu.
[24] Πολίτας δὲ παρεῖναι καὶ συμπλεῖν διὰ ταῦτα κελεύω, ὅτι καὶ πρότερόν ποτ' ἀκούω ξενικὸν τρέφειν ἐν Κορίνθῳ τὴν πόλιν, οὗ Πολύστρατος ἡγεῖτο καὶ ᾿Ιφικράτης καὶ Χαβρίας καὶ ἄλλοι τινές, καὶ αὐτοὺς ὑμᾶς συστρατεύεσθαι· καὶ οἶδ' ἀκούων ὅτι Λακεδαιμονίους παραταττόμενοι μεθ' ὑμῶν ἐνίκων οὗτοι οἱ ξένοι καὶ ὑμεῖς μετ' ἐκείνων. Ἐξ οὗ δ' αὐτὰ καθ' αὑτὰ τὰ ξενικὰ ὑμῖν στρατεύεται, τοὺς φίλους νικᾷ καὶ τοὺς συμμάχους, οἱ δ' ἐχθροὶ μείζους τοῦ δέοντος γεγόνασιν. Καὶ παρακύψαντ' ἐπὶ τὸν τῆς πόλεως πόλεμον, πρὸς ᾿Αρτάβαζον καὶ πανταχοῖ μᾶλλον οἴχεται πλέοντα, δὲ στρατηγὸς ἀκολουθεῖ, εἰκότως· οὐ γὰρ ἔστιν ἄρχειν μὴ διδόντα μισθόν. [24] Je demande qu'avec les étrangers on mêle de nos citoyens, et qu'ils s'embarquent tous ensemble ; parce qu'autrefois, quand vous aviez des troupes étrangères à Corinthe, où Polistrate, Iphicrate, Chabrias, et d'autres encore les commandaient en votre nom, plusieurs Athéniens joignirent l'armée : et ainsi réunis, citoyens et étrangers, vous triomphâtes des Lacédémoniens. Mais depuis que des étrangers sont employés seuls à faire la guerre pour vous, il n'y a que l'ami, que l'allié, qui souffrent de leurs hostilités. L'ennemi cependant va toujours en se fortifiant. Et ces étrangers, à peine voient-ils la guerre commencée, qu’ils désertent. Ils vont chez Artabaze, et partout ailleurs plutôt que de rester à votre service. Le chef les suit avec raison ; car ne les payant pas, il n'a point à leur commander.
[25] Τί οὖν κελεύω ; Τὰς προφάσεις ἀφελεῖν καὶ τοῦ στρατηγοῦ καὶ τῶν στρατιωτῶν, μισθὸν πορίσαντας καὶ στρατιώτας οἰκείους ὥσπερ ἐπόπτας τῶν στρατηγουμένων παρακαταστήσαντας· ἐπεὶ νῦν γε γέλως ἔσθ' ὡς χρώμεθα τοῖς πράγμασιν. Εἰ γὰρ ἔροιτό τις ὑμᾶς, 'Εἰρήνην ἄγετ', ἄνδρες ᾿Αθηναῖοι;' 'μὰ Δί' οὐχ ἡμεῖς γ',' εἴποιτ' ἄν, 'ἀλλὰ Φιλίππῳ πολεμοῦμεν.' [25] Que veux-je donc ? Que pour ôter et au chef, et aux soldats, tout prétexte de mécontentement, il y ait toujours de quoi payer ; et, qu’avec les étrangers on mêle des citoyens qui aient l'œil sur la conduite du chef. Aujourd'hui, en vérité, notre politique est risible. Car si l'on vous demandait : ATHÉNIENS êtes-vous en paix ? Par Jupiter, non, diriez-vous, nous sommes en guerre avec Philippe.
[26] Οὐκ ἐχειροτονεῖτε δ' ἐξ ὑμῶν αὐτῶν δέκα ταξιάρχους καὶ στρατηγοὺς καὶ φυλάρχους καὶ ἱππάρχους δύο ; Τί οὖν οὗτοι ποιοῦσιν ; Πλὴν ἑνὸς ἀνδρός, ὃν ἂν ἐκπέμψητ' ἐπὶ τὸν πόλεμον, οἱ λοιποὶ τὰς πομπὰς πέμπουσιν ὑμῖν μετὰ τῶν ἱεροποιῶν· ὥσπερ γὰρ οἱ πλάττοντες τοὺς πηλίνους, εἰς τὴν ἀγορὰν χειροτονεῖτε τοὺς ταξιάρχους καὶ τοὺς φυλάρχους, οὐκ ἐπὶ τὸν πόλεμον. [26] Hé n'avez-vous pas effectivement nommé un de vos citoyens, pour exercer toutes les charges nécessaires dans une armée ? Mais de ces officiers, hors le seul que vous envoyez où est votre armée, tous les autres que font-ils ? Ils servent ici à décorer vos fêtes avec vos sacrificateurs. Tels que des statuaires en argile vous faites des guerriers pour la montre, non pour le service.
[27] Οὐ γὰρ ἐχρῆν, ἄνδρες ᾿Αθηναῖοι, ταξιάρχους παρ' ὑμῶν, ἵππαρχον παρ' ὑμῶν, ἄρχοντας οἰκείους εἶναι, ἵν' ἦν ὡς ἀληθῶς τῆς πόλεως δύναμις ; Ἀλλ' εἰς μὲν Λῆμνον τὸν παρ' ὑμῶν ἵππαρχον δεῖ πλεῖν, τῶν δ' ὑπὲρ τῶν τῆς πόλεως κτημάτων ἀγωνιζομένων Μενέλαον ἱππαρχεῖν. Καὶ οὐ τὸν ἄνδρα μεμφόμενος ταῦτα λέγω, ἀλλ' ὑφ' ὑμῶν ἔδει κεχειροτονημένον εἶναι τοῦτον, ὅστις ἂν . [27] Quoi, pour pouvoir dire qu'une armée est celle d'Athènes, ne faudrait-il pas que les principaux officiers qui s'y trouvent fussent Athéniens. Pour aller au secours de Lemnos, vous prenez le général de votre cavalerie : et au contraire, vous laissez à Ménélas, à un étranger, le commandement des troupes destinées à vous défendre vous-mêmes. Je ne vous dis point ceci pour attaquer le mérite de Ménélas. Je dis seulement que le général de votre armée, quel qu'il fût, devait être pris d'entre vous.
[28] Ἴσως δὲ ταῦτα μὲν ὀρθῶς ἡγεῖσθε λέγεσθαι, τὸ δὲ τῶν χρημάτων, πόσα καὶ πόθεν ἔσται, μάλιστα ποθεῖτ' ἀκοῦσαι. Τοῦτο δὴ καὶ περαίνω. Χρήματα τοίνυν· ἔστι μὲν τροφή, σιτηρέσιον μόνον, τῇ δυνάμει ταύτῃ τάλαντ' ἐνενήκοντα καὶ μικρόν τι πρός, δέκα μὲν ναυσὶ ταχείαις τετταράκοντα τάλαντα, εἴκοσιν εἰς τὴν ναῦν μναῖ τοῦ μηνὸς ἑκάστου, στρατιώταις δὲ δισχιλίοις τοσαῦθ' ἕτερα, ἵνα δέκα τοῦ μηνὸς στρατιώτης δραχμὰς σιτηρέσιον λαμβάνῃ, τοῖς δ' ἱππεῦσι διακοσίοις οὖσιν, ἐὰν τριάκοντα δραχμὰς ἕκαστος λαμβάνῃ τοῦ μηνός, δώδεκα τάλαντα. [28] Toute l'armée que je vous propose de lever, vous coûtera pour les vivres seulement un peu au delà de quatre-vingt-dix talents : savoir, pour les dix vaisseaux légers, quarante talents ; à vingt mines par mois pour chaque vaisseau, autant pour les deux mille hommes de pied, à dix drachmes par mois pour chaque soldat : enfin pour les deux cents chevaux, douze talents, à trente drachmes par mois pour chacun d'eux.
[29] Εἰ δέ τις οἴεται μικρὰν ἀφορμὴν εἶναι σιτηρέσιον τοῖς στρατευομένοις ὑπάρχειν, οὐκ ὀρθῶς ἔγνωκεν· ἐγὼ γὰρ οἶδα σαφῶς ὅτι, τοῦτ' ἂν γένηται, προσποριεῖ τὰ λοιπὰ αὐτὸ τὸ στράτευμ' ἀπὸ τοῦ πολέμου, οὐδένα τῶνΕλλήνων ἀδικοῦν οὐδὲ τῶν συμμάχων, ὥστ' ἔχειν μισθὸν ἐντελῆ. Ἐγὼ συμπλέων ἐθελοντὴς πάσχειν ὁτιοῦν ἕτοιμος, ἐὰν μὴ ταῦθ' οὕτως ἔχῃ. Πόθεν οὖν πόρος τῶν χρημάτων, παρ' ὑμῶν κελεύω γενέσθαι ; Tοῦτ' ἤδη λέξω. Πόρου ᾿Απόδειξις [29] Mais de pourvoir seulement aux vivres, c'est peu, dira-t-on. Et moi, pourvu que notre armée n'en manque point, je suis assuré que la guerre lui procurera d'elle-même tout le reste sans que ni Grecs ni alliés en souffrent. Je m'embarquerai, si l'on veut : et au cas que le succès me démente, ma tête en répondra. Mais enfin, la somme que j'ai dite, comment la faire ? Le voici. {On lit ici le mémoire de Démosthène sur le subside qu'il veut être ordonné, et après la lecture, il reprend son discours.}


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Dernière mise à jour : 15/07/2005