[2,10k] Αὐτὸς γοῦν ὁ κύριος διαιρῶν τὰς ὑποθήκας εἴς τε ψυχὴν καὶ σῶμα καὶ τρίτον
τὰ ἐκτός, διὰ μὲν τὸ σῶμα τὰ ἐκτὸς πορίζεσθαι συμβουλεύει, διοικεῖν
δὲ τὸ σῶμα τῇ ψυχῇ, παιδαγωγεῖ δὲ τὴν ψυχήν, «μὴ μεριμνᾶτε»
λέγων «τῇ ψυχῇ ὑμῶν τί φάγητε, μηδὲ τῷ σώματι ὑμῶν τί ἐνδύσησθε·
ἡ γὰρ ψυχὴ πλείων ἐστὶ τῆς τροφῆς καὶ τὸ σῶμα τοῦ
ἐνδύματος.» Καὶ τῆς διδασκαλίας ἐναργὲς ὑπόδειγμα ἐπιφέρει.
«Κατανοήσατε τοὺς κόρακας, ὅτι οὐ σπείρουσιν οὐδὲ θερίζουσιν,
οἷς οὐκ ἔστι ταμιεῖον καὶ ἀποθήκη, καὶ ὁ θεὸς τρέφει αὐτούς. Οὐχ
ὑμεῖς διαφέρετε τῶν πτηνῶν;» Καὶ ταῦτα μὲν περὶ τροφῆς· ὁμοίως
δὲ καὶ περὶ ἐσθῆτος παρεγγυᾷ, ἣ τῶν τρίτων μετείληφε, τῶν ἐκτός,
«κατανοήσατε» λέγων «τὰ κρίνα πῶς οὔτε νήθει οὔτε ὑφαίνει,
λέγω δὲ ὑμῖν, ὅτι οὐδὲ Σολομὼν περιεβάλετο ὡς ἓν τούτων.» Σφόδρα
δὲ ἐπὶ πλούτῳ ἐκόμα ὁ Σολομὼν ὁ βασιλεύς.
Τί οὖν ὡραιότερον καὶ εὐανθέστερον ἀνθέων; Τί δὲ ἐπιτερπέστερον κρίνων {ἢ
μύρων} ἢ ῥόδων; «Εἰ δὲ τὸν χόρτον σήμερον ἐν
ἀγρῷ ὄντα καὶ αὔριον εἰς κλίβανον βαλλόμενον ὁ θεὸς οὕτως
ἀμφιέννυσι, πόσῳ μᾶλλον ὑμᾶς, ὀλιγόπιστοι. Καὶ ὑμεῖς μὴ ζητεῖτε
τί φάγητε ἢ τί πίητε.» Ἐνταῦθα τὸ «τί» μόριον τὴν ποικιλίαν
τῆς τροφῆς ἐκβέβληκε, σημαίνεται γὰρ ἐκ τῆς γραφῆς τοῦτο· μὴ
μεριμνᾶτε ποῖα φάγητε ἢ ποῖα πίητε· πλεονεξία γὰρ καὶ τρυφὴ
μεριμνᾶν ταῦτα· τὸ δὲ φαγεῖν μόνον ψιλῶς νοούμενον ἀνάγκης
ἐστὶ τεκμήριον, τὸ πλήρωμα, ὡς ἔφαμεν, τῆς ἐνδείας· τὸ δὲ «τί»
ἐκ περισσοῦ, τὸ δὲ περιττὸν ἐκ τοῦ διαβόλου μεμήνυκεν ἡ γραφή.
Σαφηνίζει δὲ τὴν διάνοιαν ἡ ἐπιφερομένη λέξις. «Μὴ γὰρ ζητεῖτε
τί φάγητε ἢ τί πίητε» εἰπών, ἐπήγαγεν· «καὶ μὴ μετεωρίζεσθε·»
μετεώρους δὲ ἀπὸ τῆς ἀληθείας ἀλαζονεία καὶ τρυφὴ ποιεῖ, καὶ
ἡ εἰς τὰ περιττὰ ἀπασχολοῦσα ἡδυπάθεια ἀπάγει τῆς ἀληθείας·
διὸ καί φησι παγκάλως· «Ταῦτα δὲ πάντα τὰ ἔθνη τοῦ κόσμου
ζητεῖ.» Οἱ ἄτακτοι καὶ ἀνόητοι τὰ ἔθνη εἰσίν. Τίνα δὲ λέγει «ταῦτα»;
τὴν τρυφήν, τὴν ἡδυπάθειαν, τὴν καρυκείαν, τὴν ὀψοφαγίαν,
τὴν λαιμαργίαν· ταῦτά ἐστι τὸ «τί». Περὶ δὲ ψιλῆς τῆς τροφῆς,
τῆς τε ξηρᾶς καὶ τῆς ὑγρᾶς, ὡς ἀναγκαίων οὐσῶν, «οἶδε», φησίν,
«ὁ πατὴρ ὑμῶν ὅτι χρῄζετε». Εἰ δὲ ὅλως ζητητικοὶ γεγόναμεν,
μὴ εἰς τρυφὴν τὸ ζητητικὸν ἀπολλύωμεν, ἀλλὰ εἰς τὴν εὕρεσιν
τῆς ἀληθείας ἀναζωπυρήσωμεν. «Ζητεῖτε γάρ», φησί, «τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ,
καὶ τὰ τῆς τροφῆς προστεθήσεται ὑμῖν.»
| [2,10k] Dieu, qui a partagé ses préceptes entre l'âme et le corps et les choses extérieures, nous permet de nous procurer tout ce dont nous avons besoin pour la conservation de notre corps: par ses soins, l'âme gouverne le corps; lui-même instruit et gouverne l'âme. « Ne vous inquiétez point, dit-il, pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps comment vous vous vêtirez. » La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? « Regardez, ajoute-t-il pour mieux nous instruire, regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n'amassent dans les greniers, et votre Père les nourrit. » N'êtes-vous pas beaucoup plus qu'eux? » Voilà pour la nourriture. Voici pour les vêtements : Et pour le vêtement, de quoi vous inquiétez-vous? Considérez comment croissent les lis des champs; ils ne travaillent ni ne filent. Or, je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Quelles richesses cependant furent jamais égales à celles de Salomon, et quoi de plus beau que les lis et les roses? Si donc Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui aujourd'hui est, et qui demain sera jetée dans la fournaise, combien plutôt vous, hommes de peu de foi ! Ne vous inquiétez donc point, disant : Que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous? Ces soins excessifs accusent un coupable amour des superfluités et des délices ; car il faut manger simplement pour la nécessité. Tout ce qui va au-delà est superflu. « Or, ce qui est superflu vient du diable, comme le dit l'Écriture. » Ce que l'Évangile ajoute décide nettement la question : « Ne
demandez donc point ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, et ne tâchez point de vous élever : l'arrogance, les délices, les superfluités transportent l'âme et l'entraînent hors des voies delà vérité. » Aussi l'écrivain sacré ajoute-t-il immédiatement : « Car les gens du monde cherchent toutes ces choses. » Quels sont donc ces gens du monde? Ce sont tous ceux qui, sans mesure et sans raison, se plongent dans toutes les délices les plus infâmes de la bonne chère et de l'amour. Il ne faut se mettre en peine que de ce qui est précisément nécessaire pour apaiser la faim et la soif; car votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Que s'il est dans l'homme de toujours désirer, au lieu de perdre cette noble faculté à désirer des choses impures, employons-la plutôt avec ardeur à la recherche de la vérité. « Cherchez donc d'abord le royaume de Dieu et sa justice; et tout le reste vous sera donné. »
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