[2,10j] Ταύτῃ τοι καὶ Πλάτων ἐν Φιλήβῳ ὁ τῆς βαρβάρου μαθητὴς φιλοσοφίας
ἀθέους κέκληκε μυστικῶς τοὺς τὸν θεὸν τὸν ἔνοικον αὐτοῖς, τὸν λόγον,
διαφθείροντας καὶ μιαίνοντας τὸ ὅσον ἐφ´ ἑαυτοῖς ἐν τῇ τῶν παθῶν
οἰκειώσει.
Οὐκ ἄρα ποτὲ θνητῶς βιωτέον ἁγιαζομένους θεῷ οὐδὲ μήν, ὥς
φησιν ὁ Παῦλος, οὐ χρὴ πόρνης ποιεῖν μέλη τὰ τοῦ Χριστοῦ μέλη
οὐδὲ μὴν νεὼν τῶν παθῶν τῶν αἰσχρῶν τὸν νεὼν τοῦ θεοῦ ποιητέον. Μέμνησθε
γὰρ τὰς τέτταρας καὶ εἴκοσι χιλιάδας διὰ πορνείαν
ἀπωσμένας, τὰ δὲ παθήματα τῶν πορνευσάντων, ὡς ἤδη μοι
λέλεκται, «τύποι» παιδαγωγοῦντες ἡμῶν τὰς ἐπιθυμίας εἰσίν.
Ἡμῖν δὲ ὁ παιδαγωγὸς παραινεῖ σαφέστατα· «Ὀπίσω τῶν ἐπιθυμιῶν σου μὴ
πορεύου, καὶ ἀπὸ τῶν ὀρέξεών σου κωλύου·»
«οἶνος γὰρ καὶ γυναῖκες ἀποστήσουσι συνετούς, καὶ ὁ κολλώμενος
πόρναις τολμηρότερος ἐκβήσεται, σῆψις καὶ σκώληξ κληρονομήσουσιν αὐτόν,
καὶ ἐξαρθήσεται ἐν παραδειγματισμῷ μείζονι»,
καὶ πάλιν—οὐ γὰρ ἀποκάμνει ὠφελῶν—· «ὁ δὲ ἀντοφθαλμῶν
ἡδονῇ στεφανοῖ τὴν ζωὴν αὐτοῦ.»
Οὔκουν ἀφροδισίων ἡττᾶσθαι δίκαιον οὐδὲ μὴν κεχηνέναι περὶ
τὰς ἐπιθυμίας, ἀλλ´ οὐδὲ ἐκπαθαίνεσθαι περὶ τὰς ἀλόγους ὀρέξεις
οὐδὲ ἐπιθυμεῖν μολύνεσθαι. Σπείρειν δὲ μόνον ἐπιτέτραπται τῷ
γήμαντι ὡς γεωργῷ τὸ τηνικάδε, ὁπηνίκα ὁ καιρὸς δέχεται τὸν σπόρον.
Πρὸς δὲ δὴ τὴν ἄλλην ἀκρασίαν ἄριστον μὲν ὁ λόγος φάρμακον,
βοηθεῖ δὲ καὶ ἡ ἔνδεια τοῦ κόρου, δι´ οὗ φλεγμαίνουσαι αἱ ἐπιθυμίαι σκιρτῶσι
περὶ τὰς ἡδονάς. Οὐκοῦν οὐδὲ ἐσθῆτος ἀντιποιητέον πολυτελοῦς καθάπερ οὐδὲ
τροφῆς ποικίλης.
| [2,10j] Platon, philosophe païen, appelle, dans le Philèbe, impies et ennemis de Dieu ceux qui, en s'abandonnant au vice, corrompent, autant qu'il est en leur pouvoir de le faire, le Dieu qui habite en eux ;
c'est-à-dire leur raison. Ceux donc qui sont sanctifiés et immortels en Dieu ne doivent plus jamais vivre mortellement. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Jésus-Christ? Arracherai-je donc à Jésus-Christ ses propres membres pour en faire les membres d'une prostituée ? Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ? en arracherez-vous le Saint-Esprit pour en faire le temple des passions impures ? A Dieu ne plaise. Rappelez-vous que vingt-quatre mille hommes, furent punis pour avoir été impudiques, et réfléchissez que leur châtiment a été écrit pour votre instruction. Écoutez ces avertissements frappants et si souvent répétés du saint Pédagogue : « Ne va pas à la suite de tes désirs, et détourne-toi de ta volonté. Le vin et les femmes font tomber les sages et accusent les hommes sensés. Celui qui se livre aux prostituées sera dans la honte : la pourriture et les vers hériteront de lui, et il sera élevé comme un grand exemple, et son âme sera retranchée du livre de vie. » Ne se lassant pas de nous instruire, il s'écrie ailleurs : « Celui qui hait la volupté se tresse une couronne qui ne se flétrira point. »
Ne vous laissez donc pas vaincre par ces plaisirs impurs, cela est honteux et criminel ; ne courez point tellement après eux, ne cédez point à des appétits brutaux et ennemis de la raison, ne désirez point vous-même votre souillure et votre honte. L'époux légitime, semblable à un laboureur, a seul le droit d'ensemencer une terre vivante, en choisissant le temps convenable. La raison est, contre ces plaisirs, le remède le plus sûr et le frein le plus solide ; la sobriété, qui éteint les flammes delà concupiscence, nous est aussi du plus grand secours. Il ne faut donc ni se vêtir ni se nourrir avec recherche.
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