[1,23] ἑκάστῳ δὲ τῶν δαιτυμόνων παρ´ Ὁμήρῳ παράκειται
ποτήριον. Δημοδόκῳ γοῦν παρατίθεται
κάνεον καὶ τράπεζα καὶ δέπας ‘πιεῖν ὅτε θυμὸς ἀνώγοι.’
ἐπιστέφονται δὲ ποτοῖο οἱ κρητῆρες, ἤτοι
ὑπερχειλεῖς οἱ κρατῆρες ποιοῦνται, ὥστε διὰ τοῦ ποτοῦ
ἐπιστεφανοῦσθαι, καὶ ταῦτα ἔπρασσον πρὸς οἰωνοῦ
τιθέμενοι. κοῦροι δὲ διανέμουσι ‘πᾶσιν ἐπαρξάμενοι
δεπάεσσι’. τὸ δὲ πᾶσιν οὐ τοῖς ποτηρίοις, ἀλλὰ
τοῖς ἀνδράσιν. Ἀλκίνους γοῦν τῷ Ποντονόῳ φησί·
‘μέθυ νεῖμον πᾶσιν ἀνὰ μέγαρον.’ καὶ ἑξῆς ἐπάγει·
νώμησεν δ´ ἄρα πᾶσιν ἐπαρξάμενος δεπάεσσιν.
εἰσὶ δὲ καὶ τοῖς ἀρίστοις κατὰ δεῖπνα τιμαί. Τυδείδης
γοῦν καὶ κρέασι καὶ πλείοις δεπάεσσι
τιμᾶται καὶ Αἴαςνώτοισι διηνεκέεσσι γεραίρεται,
καὶ οἱ βασιλεῖς δὲ τοῖς αὐτοῖς· ‘νῶτα βοός, τά
ῥά οἱ πάρθεσαν αὐτῷ’ {Μενέλαος δηλονότι}. καὶ
Ἰδομενέα δέ {καὶ} Ἀγαμέμνων πλείῳ δέπᾳ τιμᾷ.
καὶ Σαρπηδὼν δὲ παρὰ Λυκίοις τοῖς αὐτοῖς τιμᾶται,
καὶ ἕδρῃ καὶ κρέασιν.
ἦν δέ τις αὐτοῖς καὶ διὰ τῆς προπόσεως ἀσπασμός·
οἱ γοῦν θεοὶ ‘χρυσέοις δεπάεσσι δειδέχατ´ ἀλλήλους’,
ἤτοι ἐδεξιοῦντο προπίνοντες ἑαυτοῖς ταῖς δεξιαῖς. καί
τις δὲ ‘δείδεκτ´ Ἀχιλλέα’ ἀντὶ τοῦ ἐδεξιοῦτο,
ὅ ἐστι προέπινεν αὐτῷ τῇ δεξιᾷ διδοὺς τὸ ποτήριον.
ἐδωροῦντο δὲ καὶ ἀπὸ τῆς αὑτῶν μοίρας οἷς ἐβούλοντο,
ὡς Ὀδυσσεὺς νώτου ἀποπροταμὼν οὗ
αὐτῷ παρέθεντο τῷ Δημοδόκῳ.
| [1,23] On voit dans Homère que chaque convive a plusieurs choses
devant lui. Ainsi ils ont tous leur corbeille, leur table et leur coupe,
« Pour boire quand il leur plaît. »
Les cratères étaient couronnés de la liqueur qu'on buvait. Pour cet effet
le bord était surmonté d'un cercle plus évasé, afin qu'on pût les remplir
jusqu'au vrai bord, et les couronner ainsi sans répandre : (13e) ils prenaient
cette précaution pour éviter un mauvais présage.
« Les serviteurs, dit le poète, commencèrent à verser à boire à tous les
convives, dans leurs vases. »
Le mot tous de ce vers ne se rapporte pas aux vases, mais aux
convives. C'est aussi de même qu'Antinoüs s'exprime, en parlant à
Pontonous : « Verse du vin pur à tous ceux de la salle. »
Il ajoute :
« Il versa ensuite à boire à tous les convives, dans leurs coupes... »
Il y avait dans les repas des honneurs particuliers pour les personnages
de distinction. Diomède a, par honneur, plus de viandes et plus de coupes à
boire que les autres. (13f) Ajax a un filet entier de bœuf, morceau réservé aux
rois. Télémaque et Pisistrate ont chez Ménélas,
« Un filet de bœuf qu'on lui avait servi par honneur. »
Homère fait aussi donner à Agamemnon et à Idoménée plus de coupes
à vider. Les Lydiens honorent de même Sarpédon, tant par les morceaux
distingués qu'on lui sert, que par la place qu'on lui donne. Il y avait aussi une
manière de se saluer réciproquement, par les santés qu'on se portait :
« Les dieux se saluaient les uns les autres avec des coupes d'or. »
(14a) c'est-à-dire, qu'ils les tenaient de la main droite, et se les
présentaient réciproquement. Quelqu'un salua ainsi Achille. Le poète se sert
ici du mot deidecto, au lieu d'edexioulo ; c'est-à-dire qu'Ulysse porta la santé
à Achille en lui présentant la coupe de la main droite. Mais il était permis
dans les repas de donner de sa portion ce qu'on voulait. Ce fut ainsi
qu'Ulysse coupa un morceau d'un filet de bœuf qu'on lui avait servi, et le
donna à Demodocus.
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