[10,415] (415) Ἄργος γοῦν
πολιορκοῦντος Δημητρίου τοῦ Ἀντιγόνου καὶ οὐ δυναμένων τῶν στρατιωτῶν τὴν
ἑλέπολιν προσαγαγεῖν τοῖς τείχεσι διὰ τὸ βάρος, ταῖς δύο σάλπιγξι σημαίνων ὑπὸ
τῆς ἁδρότητος τοῦ ἤχου τοὺς στρατιώτας ἠνάγκασε προθυμηθέντας προσαγαγεῖν τὴν
μηχανήν. Ἐνίκησε δὲ τὴν περίοδον δεκάκις καὶ ἐδείπνει καθήμενος, ὡς ἱστορεῖ
Νέστωρ ἐν τοῖς θεατρικοῖς ὑπομνήμασι.
Καὶ γυνὴ δὲ ἐσάλπισεν Ἀγλαὶς ἡ Μεγακλέους ἐν τῇ πρώτῃ ἀχθείσῃ μεγάλῃ πομπῇ ἐν
Ἀλεξανδρείᾳ τὸ πομπικόν, περιθέτην ἔχουσα καὶ λόφον ἐπὶ τῆς κεφαλῆς, (415b) ὡς
δηλοῖ Ποσείδιππος ἐν ἐπιγράμμασιν. Ἤσθιε δὲ καὶ αὐτὴ λίτρας μὲν κρεῶν δώδεκα,
ἄρτων δὲ χοίνικας τέσσαρας καὶ ἔπινεν οἴνου χοᾶ.
Λιτυέρσας δὲ ἦν μὲν υἱὸς Μίδου νόθος, Κελαινῶν δὲ τῶν ἐν Φρυγίᾳ βασιλεύς,
ἄγριος ἰδέσθαι καὶ ἀνήμερος ἄνθρωπος, ἀδηφάγος δ´ ἰσχυρῶς. Λέγει δὲ περὶ αὐτοῦ
Σωσίθεος ὁ τραγῳδιοποιὸς ἐν δράματι Δάφνιδι ἢ Λιτυέρσᾳ οὕτως·
«Ἔσθει μὲν ἄρτους τρεῖς, ὄνους κανθηλίους
τρεῖς τῆς βραχείας ἡμέρας· πίνει δ´ ἕνα
(415c) καλῶν μετρητὴν τὸν δεκάμφορον πίθον.»
Τοιοῦτός ἐστι καὶ ὁ παρὰ Φερεκράτει ἢ Στράττιδι ἐν Ἀγαθοῖς, περὶ οὗ φησιν·
«Ἐγὼ κατεσθίω μόλις τῆς ἡμέρας
πένθ´ ἡμιμέδιμν´, ἐὰν βιάζωμαι. {Β.} Μόλις;
ὡς ὀλιγόσιτος ἦσθ´ ἄρ´, ὃς κατεσθίεις
τῆς ἡμέρας μακρᾶς τριήρους σιτία.»
Ξάνθος δ´ ἐν τοῖς Λυδιακοῖς Κάμβλητά φησι τὸν βασιλεύσαντα Λυδῶν πολυφάγον
γενέσθαι καὶ πολυπότην, ἔτι δὲ γαστρίμαργον. Τοῦτον οὖν ποτε νυκτὸς τὴν ἑαυτοῦ
γυναῖκα κατακρεουργήσαντα καταφαγεῖν, ἔπειτα (415d) πρωὶ εὑρόντα τὴν χεῖρα τῆς
γυναικὸς ἐνοῦσαν ἐν τῷ στόματι ἑαυτὸν ἀποσφάξαι, περιβοήτου τῆς πράξεως
γενομένης.
Περὶ δὲ Θυὸς τοῦ Παφλαγόνων βασιλέως ὅτι καὶ αὐτὸς ἦν πολυφάγος προειρήκαμεν,
παραθέμενοι Θεόπομπον ἱστοροῦντα ἐν τῇ πέμπτῃ καὶ τριακοστῇ. Ἀρχίλοχος δ´ ἐν
Τετραμέτροις Χαρίλαν εἰς τὰ ὅμοια διαβέβληκεν, ὡς οἱ κωμῳδιοποιοὶ Κλεώνυμον καὶ
Πείσανδρον. (415e) Περὶ δὲ Χαιρίππου φησὶ Φοινικίδης ἐν Φυλάρχῳ οὕτως·
«Τρίτον δὲ πρὸς τούτοισι τὸν σοφώτατον
Χαίριππον. Οὗτος, ὥσπερ οἶδας, ἐσθίει
μέχρι ἂν διδῷ τις ἢ λάθῃ διαρραγείς.
Τοιοῦτ´ ἔχει ταμιεῖον ὥσπερ οἰκίας.»
Νικόλαος δ´ ὁ περιπατητικὸς ἐν τῇ τρίτῃ πρὸς ταῖς ἑκατὸν τῶν ἱστοριῶν
Μιθριδάτην φησὶ τὸν Ποντικὸν βασιλέα προθέντα ἀγῶνα πολυφαγίας καὶ πολυποσίας
(ἦν δὲ τὸ ἆθλον τάλαντον ἀργυρίου) ἀμφότερα νικῆσαι. Τοῦ μέντοι ἄθλου ἐκστῆναι
τῷ μετ´ αὐτὸν κριθέντι Καλαμόδρυι τῷ Κυζικηνῷ ἀθλητῇ.
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ'.
(415f) Καὶ Τιμοκρέων δ´ ὁ Ῥόδιος ποιητὴς καὶ ἀθλητὴς πένταθλος ἄδην ἔφαγε καὶ
ἔπιεν, ὡς τὸ ἐπὶ τοῦ τάφου αὐτοῦ ἐπίγραμμα δηλοῖ·
«Πολλὰ πιὼν καὶ πολλὰ φαγὼν καὶ πολλὰ κάκ´ εἰπὼν
ἀνθρώπους κεῖμαι Τιμοκρέων Ῥόδιος.»
| [10,415] Démétrius (Poliorcète), fils d'Antigone, assiégeant Argos, ses
soldats ne pouvaient approcher l'hélépolis (machine pour assiéger et prendre
les villes) des murs de la ville, tant elle était pesante. Alors Hérodore donna
le signal avec ses deux trompettes. Le son en fut si fort, qu'il anima les
soldats, et leur fit pousser avec empressement la machine. Nestor rapporte, dans
ses Commentaires sur les Spectacles, que cet homme fut dix fois vainqueur à tous
les jeux de la Grèce, et qu'il soupait assis.
Aglaïs, fille de Mégaclès, sonna aussi la marche avec une trompette lors de la
première pompe qui fut célébrée avec un grand appareil dans Alexandrie. Elle
avait une përithète (bande pour soutenir les joues) sur le visage, et la tête
surmontée d'une aigrette, comme nous l'apprend Posidippe dans ses Épigrammes.
Or, cette femme mangeait à un repas douze livres de viande, quatre chénix de
pain, et buvait un conge de vin.
Lithyersas, bâtard de Midas, et roi des Celènes en Phrygie, avait le
regard farouche et le cœur féroce; il était extrêmement vorace. Sosithée le
poète tragique en parle ainsi dans sa pièce intitulée Daphnis, ou Lithyersas :
«Il mange trois énormes pains en tiers, trois fois dans une journée, et boit un
baril de dix amphores, (415c) appelant cela une métrète.»
Tel est aussi ce personnage de Phérécrate, ou de Strattis, et qu'il fait ainsi
parler dans la pièce intitulée les Bons, ou les Biens :
«A. Pour moi, c'est avec peine que je mange quatre médimnes et demi de farine
en trois jours, en me faisant même violence. B. Assurément c'est manger bien peu
que de consommer à toi seul, par jour, ce qui suffirait à l'équipage d'une
galère à trois rangs.»
Xanthus rapporte, dans ses Histoires de Lydie, que Camblès, roi de cette
contrée, était grand mangeur et grand buveur ; mais outre cela très glouton;
(415d) que pendant certaine nuit il coupa sa femme par morceaux, et la mangea.
S'étant aperçu de bon matin qu'une des mains lui restait dans la bouche, il
s'égorgea, parce que le bruit s'en était aussitôt répandu.
Nous avons déjà dit que Thys, roi de Paphlagonie, mangeait beaucoup ; nous avons
cité à ce sujet le rapport qu'en fait Théopompe dans le liv. 35 de ses
Histoires. Archiloque fait le même reproche à certain Cheirilas dans ses iambes,
et les comiques n'ont pas épargné à cet égard Cléonyme, ni Pisandre. (415e)
Phanikide parle ainsi dans son Phylarque :
«Ajoutons à ceux-ci, pour troisième, le très sage Chérippe. Or, tu sais qu'il
mange tant qu'on lui fournit de la pâture, ou pour mieux dire, jusqu'à ce qu'il
crève en se cachant, car sa panse est un vrai garde-manger.»
Nicolas le péripatéticien rapporte, dans la 103e de ses Histoires, que
le roi Mithridate ayant proposé un défi à qui mangerait et boirait le plus,
promettant pour prix de la victoire un talent d'argent, le gagna à l'un et à
l'autre égard; mais qu'il en disposa en faveur de Calamodrys, athlète de
Cyzique, qui fut jugé dans cette circonstance le plus vorace après lui.
CHAP. IV.
Timocréon de Rhodes, poète, et athlète pentathle, buvait et mangeait beaucoup
comme l'indique son épitaphe.
«Je repose ici, moi Timocréon de Rhodes, grand buveur et grand mangeur, et qui
ai eu la plus mauvaise langue.»
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