[10,414] «Ἀλλ´ εἰ μὲν ταχυτῆτι ποδῶν νίκην τις ἄροιτο
ἢ πενταθλεύων, ἔνθα Διὸς τέμενος
(414) πὰρ Πίσαο ῥοῇς´ ἐν Ὀλυμπίῃ, εἴτε παλαίων
ἢ καὶ πυκτοσύνην ἀλγινόεσσαν ἔχων,
εἴτε τὸ δεινὸν ἄεθλον ὃ παγκράτιον καλέουσιν,
ἀστοῖσίν κ´ εἴη κυδρότερος προσορᾶν
καί κε προεδρίην φανερὴν ἐν ἀγῶσιν ἄροιτο
καί κεν σίτησιν δημοσίων κτεάνων
ἐκ πόλεως καὶ δῶρον ὅ οἱ κειμήλιον εἴη·
εἴτε καὶ ἵπποισιν, ταῦτά κε πάντα λάχοι,
οὐκ ἐὼν ἄξιος ὥσπερ ἐγώ. Ῥώμης γὰρ ἀμείνων
(414b) ἀνδρῶν ἠδ´ ἵππων ἡμετέρη σοφίη.
Ἀλλ´ εἰκῇ μάλα τοῦτο νομίζεται, οὐδὲ δίκαιον
προκρίνειν ῥώμην τῆς ἀγαθῆς σοφίης.
Οὔτε γὰρ εἰ πύκτης ἀγαθὸς λαοῖσι μετείη
οὔτ´ εἰ πενταθλεῖν οὔτε παλαισμοσύνην,
οὐδὲ μὲν εἰ ταχυτῆτι ποδῶν, τόπερ ἐστὶ πρότιμον
ῥώμης ὅσς´ ἀνδρῶν ἔργ´ ἐν ἀγῶνι πέλει,
τοὔνεκεν ἂν δὴ μᾶλλον ἐν εὐνομίῃ πόλις εἴη.
(414c) Σμικρὸν δ´ ἄν τι πόλει χάρμα γένοιτ´ ἐπὶ τῷ,
εἴ τις ἀεθλεύων νικῷ Πίσαο παρ´ ὄχθας·
οὐ γὰρ πιαίνει ταῦτα μυχοὺς πόλεως.»
Πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα ὁ Ξενοφάνης κατὰ τὴν ἑαυτοῦ σοφίαν ἐπαγωνίζεται, διαβάλλων ὡς
ἄχρηστον καὶ ἀλυσιτελὲς τὸ τῆς ἀθλήσεως εἶδος. Καὶ ὁ Ἀχαιὸς δὲ ὁ Ἐρετριεὺς περὶ
τῆς εὐεξίας τῶν ἀθλητῶν διηγούμενός φησι·
(414d) «Γυμνοὶ γὰρ ὤθουν, φαιδίμους βραχίονας
ἥβῃ σφριγῶντες ἐμπορεύονται, νέῳ
στίλβοντες ἄνθει καρτερὰς ἐπωμίδας·
ἄδην δ´ ἐλαίου στέρνα καὶ ποδῶν κύτος
χρίουσιν ὡς ἔχοντες οἴκοθεν τρυφήν.»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γ'.
Ἡράκλειτος δ´ ἐν τῷ Ξενίζοντι Ἑλένην φησί τινα γυναῖκα πλεῖστα βεβρωκέναι.
Ποσείδιππος δ´ ἐν ἐπιγράμμασι Φυρόμαχον, εἰς ὃν καὶ τόδ´ ἐπέγραψε·
«Φυρόμαχον τὸν πάντα φαγεῖν βορόν, οἷα κορώνην
(414e) παννυχικήν, αὕτη ῥωγὰς ἔχει κάπετος
χλαίνης ἐν τρύχει Πελληνίδος. Ἀλλὰ σὺ τούτου
καὶ χρῖε στήλην, Ἀττικέ, καὶ στεφάνου,
εἴ ποτέ σοι προκύων συνεκώμασεν. Ἦλθε δ´ ὁ μαυρὰ
βλέψας ἐκ πελίων νωδὸς ἐπισκυνίων,
ὁ τριχιδιφθερίας, μονολήκυθος· ἐκ γὰρ ἀγώνων
τῶν τότε ληναικὴν ἦλθ´ ὑπὸ Καλλιόπην.»
Ἀμάραντος δὲ ὁ Ἀλεξανδρεὺς ἐν τοῖς περὶ σκηνῆς Ἡρόδωρόν φησι τὸν Μεγαρέα
σαλπιγκτὴν γενέσθαι τὸ μὲν μέγεθος πηχῶν τριῶν καὶ ἡμίσους, εἶναι δὲ καὶ τὰς
πλευρὰς ἰσχυρόν· ἐσθίειν δὲ ἄρτων μὲν χοίνικας ἕξ, κρεῶν δὲ λίτρας εἴκοσιν οἵων
ἂν εὑρήκῃ, πίνειν δὲ χοᾶς δύο καὶ σαλπίζειν ἅμα σάλπιγξι δυσί. Κοιμᾶσθαι δὲ
ἔθος εἶχεν ἐπὶ λεοντῆς μόνης. Ἐσήμαινε δὲ σαλπίζων μέγιστον.
| [10,414] «Qu'un homme remporte la victoire par la rapidité de sa course, au pentathle,
où est le temple de Jupiter; à Olympie, près du rivage (414) de Pise ; ou que ce
soit a la lutte, ou au pugilat douloureux, ou même au pancration, exercice
redoutable; qu'il arrive ainsi parmi ses concitoyens au faîte des honneurs, et
obtienne la première place dans les jeux publics ; qu'il soit nourri aux dépens
du peuple, que la ville lui fasse des présents particuliers, et qu'il obtienne
tout cela, (414b) tant pour sa gloire, que pour celle des chevaux (avec lesquels
il a été vainqueur), il n'en est pas moins au-dessous de moi ; car la sagesse
dont nous faisons profession vaut mieux que la force, soit des hommes, soit des
chevaux : c'est en vain qu'on prétend le contraire, et il est injuste de
préférer la force à l'excellence de la sagesse.» Il dit encore ailleurs :
«Qu'un homme excelle au pugilat chez un peuple quelconque, au pentathle même, à
la lutte, ou à la course, qu'on regarde comme la preuve de la plus grande force
dans tous les combats gymniques, la ville où il demeure n'en sera pas réglée par
de meilleures lois; (414c) et elle n'aura qu'un plaisir passager, quand un
athlète sera vainqueur près des rivages de Pise : car ce ne sont pas ces
avantages qui font régner l'abondance dans une ville.»
Xénophane, conformément aux principes de sa sagesse, appuie ce qu'il vient de
dire par beaucoup d'autres réflexions, blâmant les athlètes comme inutiles et
superflus. Achée d'Érétrie, parlant de l'embonpoint des athlètes, s'exprime
ainsi:
(414d) «Car ils lançaient tout nus leurs bras éclatants. Ils entrent dans la
lice avec la fierté d'une vigoureuse jeunesse, dont la couleur fleurie brille
jusque sur leurs fortes épaules. Ils s'imprègnent d'huile la poitrine et les
pieds, et avec autant de profusion que s'ils vivaient chez eux dans les délices
de la volupté.»
CHAP. III.
Le poète Héraclide dit, dans son Hôte :
«Que certaine femme, nommée Hélène, mangeait considérablement.»
Posidippe rapporte la même chose de Phylomachus dans ses Épigrammes. Voici
celle qu'il a fait à son sujet :
«Cette fosse, qui n'est qu'une crevasse spontanée, (414e) renferme dans les
haillons d'une cape de Pellène, Phyromachus, cet homme qui dévorait tout
aliment, tel qu'un corbeau de nuit, mais avec lui, ô Atticus ! tout l'appareil
de sa profession et ses couronnes. Il fut suivi, à son convoi, de ceux qui,
avant ses malheurs, avaient participé à ses parties de gloutonnerie. Il s'y
trouva (entre autres) un Diphtherias chauve, n'ayant pour tout bien qu'un petit
pot à l'huile, homme qui avec son air sombre ne montrait plus aucune dent
au-dessous de ses sourcils livides. Ce fut donc ainsi que Phyromachus passa des
jeux lénaïques, qui se célébraient alors, dans le séjour de Calliope.»
Amarante d'Alexandrie fait mention (dans son Traité de la Scène) d'un trompette
de Mégare, nommé Hérodore, qui, selon lui, avait trois coudées et demie de haut,
mais était un homme très fort. Or, il mangeait six chénix de pains, vingt livres de
viandes quelle qu'il la trouvât, et buvait deux conges; d'ailleurs il sonnait de
deux trompettes en même temps. Il dormait ordinairement sur une seule peau de
lion. Lorsqu'il donnait le signal, il faisait entendre un son d'une force
extrême.
|