[10,416] Θρασύμαχος δ´ ὁ Χαλκηδόνιος ἔν τινι τῶν προοιμίων τὸν Τιμοκρέοντά φησιν ὡς
μέγαν βασιλέα ἀφικόμενον καὶ ξενιζόμενον παρ´ αὐτῷ πολλὰ ἐμφορεῖσθαι. Πυθομένου
δὲ τοῦ βασιλέως ὅ τι ἀπὸ τούτων ἐργάζοιτο, εἶπε Περσῶν ἀναριθμήτους συγκόψειν.
Καὶ τῇ ὑστεραίᾳ πολλοὺς καθ´ ἕνα νικήσας μετὰ τοῦτο ἐχειρονόμησε. Πυνθανομένου
δὲ τὴν πρόφασιν ὑπολείπεσθαι ἔφη τοσαύτας, εἰ προσίοι τις, πληγάς.
Κλέαρχος δ´ ἐν πέμπτῳ βίων (416b) Καντιβάρι φησὶ τῷ Πέρσῃ, ὁπότε κοπιάσειε τὰς
σιαγόνας ἐσθίων, κεχηνότι καθάπερ εἰς ἄψυχον ἀγγεῖον εἰσαντλεῖν τὴν τροφὴν τοὺς
οἰκείους. Ἑλλάνικος δ´ ἐν αʹ Δευκαλιωνείας Ἐρυσίχθονά φησι τὸν Μυρμιδόνος, ὅτι
ἦν ἄπληστος βορᾶς, Αἴθωνα κληθῆναι. Πολέμων δ´ ἐν αʹ τῶν πρὸς Τίμαιον παρὰ
Σικελιώταις φησὶν Ἀδηφαγίας ἱερὸν εἶναι καὶ Σιτοῦς Δήμητρος ἄγαλμα, οὗ πλησίον
ἱδρῦσθαι καὶ Ἱμαλίδος, (416c) καθάπερ ἐν Δελφοῖς ερμούχου, ἐν δὲ Σκώλῳ τῷ
Βοιωτιακῷ Μεγαλάρτου καὶ Μεγαλομάζου.
Καὶ Ἀλκμὰν δ´ ὁ ποιητὴς ἑαυτὸν ἀδηφάγον εἶναι παραδίδωσιν ἐν τῷ τρίτῳ διὰ τούτων·
«Καὶ ποκά τοι δώσω τρίποδος κύτος,
ᾧ κ´ ἔνι - - -λε´ ἀγείρῃς.
Ἀλλ´ ἔτι νῦν γ´ ἄπυρος, τάχα δὲ πλέος
ἔτνεος, οἷον ὁ παμφάγος Ἀλκμὰν
ἠράσθη χλιερὸν πεδὰ τὰς τροπάς.
Οὔ τι γὰρ ἠὺ τετυγμένον ἔσθει ...
Ἀλλὰ τὰ κοινὰ γάρ, ὥσπερ ὁ δᾶμος,
(416d) ζατεύει.»
Κἀν τῷ εʹ δὲ ἐμφανίζει αὑτοῦ τὸ ἀδηφάγον λέγων οὕτως·
«Ὥρας δ´ ἔσηκε τρεῖς, θέρος
καὶ χεῖμα κὠπώραν τρίταν
καὶ τέτρατον τὸ ἦρ, ὅκα
σάλλει μέν, ἐσθίεν δ´ ἄδαν
οὐκ ἔστι.»
Ἀναξίλας δ´ ὁ κωμικὸς περὶ Κτησίου τινὸς διαλεγόμενος ἐν Χρυσοχόῳ δράματί φησιν·
«Ἤδη σχεδόν τι πάντα σοι πλὴν Κτησίου.
(416e) Δείπνου γὰρ οὗτος, ὡς λέγουσιν οἱ σοφοί,
ἀρχήν, τελευτὴν δ´ οὐκ ἐπίσταται μόνος.»
Κἀν Πλουσίοις·
«Διαρραγήτω χἄτερος δειπνῶν τις εὖ,
μὴ Κτησίας μόνος. {Β.} Τί γὰρ σὲ κωλύει;
{Α.} Δείπνου γὰρ οὗτος, ὡς λέγουσιν οἱ σοφοί,
ἀρχήν, τελευτὴν δ´ ἔμαθεν οὐδεπώποτε.»
Κἀν Χάρισι δὲ Κραναόν τινα συγκαταλέγει οὕτως αὐτῷ·
«Οὐκ ἐτὸς ἐρωτῶσίν με προσιόντες τινές·
(416f) ὄντως ὁ Κραναὸς Κτησίου κατεσθίει
ἔλαττον ἢ δειπνοῦσιν ἀμφότεροι συχνά;»
Φιλέταιρος δ´ ἐν Ἀταλάντῃ·
«Κἂν δέῃ, τροχάζω στάδια πλείω Σωτάδου,
τὸν Ταυρέαν δὲ τοῖς πόνοις ὑπερβαλῶ
τὸν Κτησίαν τε τῷ φαγεῖν ὑπερδραμῶ.»
Ἀνάξιππος Κεραυνῷ·
«Ὁρῶ γὰρ ἐκ παλαίστρας τῶν φίλων
προσιόντα μοι Δάμιππον.
| [10,416] Voici ce que Thrasymaque le Macédonien a dit de ce Timocréon dans une de
ses préfaces :
«Étant allé chez le roi de Perse, il y eut l'hospitalité, et y mangea
considérablement. Le roi lui demanda ce qu'il allait faire après cela. Je vais,
dit-il, broyer un grand nombre de Perses. En effet, il en vainquit plusieurs. Le
lendemain, il se mit à gesticuler. Que veut donc dire cet agitation de tes bras,
lui demanda-t-on ? C'est, répondit-il, qu'il me reste encore autant de coups à donner.»
Cléarque rapporte, dans le cinquième article de ses Vies, (416b) que certain
Perse nommé Cantibaris se sentant les mâchoires fatigués de manger, tenait sa
bouche béante, et que ses serviteurs lui injectaient les aliments comme dans un
vase de terre.
Hellanicus dit, dans le § 1 de sa Deucalionée, qu'Érysichthon, fils de Myrmidon,
fut surnommé Aethon (feu dévorant) en conséquence de son insatiabilité.
Selon le neuvième § de l'ouvrage de Polémon, adressé à Timée, il y avait chez
les Siciliens un temple dédié à la Voracité, et une statue de Cérès Sitos, près
de laquelle on en avait élevé une autre à la même divinité sous le nom
d'Himalis, comme à Delphes une sous celui d'Hermochos. Il y avait aussi à Skole
en Béotie les statues de Mégalarte ( grand pain), et de Megalomaze (grande maze).
Le poète Alcman se donne lui-même pour grand mangeur dans son troisième §.
«Je te donnerai quelque jour un trépied tel que ceux qu'Achille eut d'Atride ;
il n'a même pas encore vu le feu. Peut-être ce vaisseau sera-t-il plein de
purée de légumes, telle que l'aime tiède, après les solstices, Alcman, cet homme qui mange
de tout indistinctement ; car ses mets ne sont pas recherchés ; semblable au
peuple, il ne veut que (416d) ce qu'il y a de plus commun.»
Il dit encore dans le même §, en découvrant sa grande voracité :
«Tu pourras te bien traiter pendant trois saisons, savoir ; l'été, l'hiver, et
l'automne pour la troisième; mais quant à la quatrième, il nous faut retourner
aux bords de la mer ; car il n'est pas possible alors de trouver à manger
largement.»
Anaxilas le comique parlant de certain Ctésias dans sa pièce intitulée
l'Orfèvre, s'exprime ainsi :
«Tu as déjà presque tout ce qu'il te faut, à l'exception de Ctésias, car,
(416e) comme disent les sages, il est le seul qui sache bien commencer un repas,
mais non le finir.»
Il se répète à ce sujet dans un passage de ses Riches :
«A. Que tout autre crève en soupant bien, excepté le seul Ctésias. B. Mais qui
l'empêcherait de crever ? A. C'est que, comme disent les sages, il est le seul
qui sache bien commencer un repas, mais non le finir.»
Dans la pièce intitulée les Grâces, il range avec lui certain Cranaus, en ces termes :
«Ce n'est pas en vain que plusieurs se présentant à table demandent (416f) si
réellement Cranaus mange moins que Ctésias ; ou si l'un et l'autre soupent souvent.»
Philétaire parle de Ctésias dans son Atalante:
«Et lorsqu'il est besoin, je fais plus de chemin, et plus vite que Sotade ; je
l'emporte sur Taurite au travail, et je laisse Ctésias bien loin de moi,
lorsqu'il s'agit d'empiler les morceaux.,»
Anaxippus dit, dans sa Foudre:
«A. Oh ! j'aperçois mon ami Damippus revenant de la salle d'exercices. Il
vient droit à moi.
|