[10,417] {Β.} Ἦ τοῦτον λέγεις (417) τὸν πέτρινον, ὃν οἱ φίλοι καλοῦσί σοι
νυνὶ δι´ ἀνδρείαν Κεραυνόν; εἰκότως·
ἀβάτους ποιεῖν γὰρ τὰς τραπέζας οἴομαι
αὐτὸν κατασκήπτοντα αὐταῖς τῇ γνάθῳ.»
Ἐν τούτοις ἐδήλωσεν ὁ κωμικὸς διότι καὶ τὸ δρᾶμα Κεραυνὸν ἀπ´ αὐτοῦ ἐπιγέγραφε.
Θεόφιλος δ´ ἐν Ἐπιδαύρῳ·
«Ἀτρεστίδας τις Μαντινεὺς λοχαγὸς ἦν,
ἀνδρῶν ἁπάντων πλεῖστα δυνάμενος φαγεῖν.»
(417b) Ἐν δὲ Παγκρατιαστῇ παραγαγὼν τὸν ἀθλητὴν ὡς πολλὰ ἐσθίοντά φησιν·
«Ἐφθῶν μὲν σχεδὸν
τρεῖς μνᾶς, {Β.} Λέγ´ ἄλλο. {Α.} Ῥυγχίον, κωλῆν, πόδας
τέτταρας ὑείους, {Β.} Ἡράκλεις. {Α.} Βοὸς δὲ τρεῖς,
ὄρνιθ´, {Β.} Ἄπολλον. Λέγ´ ἕτερον. {Α.} Σύκων δύο
μνᾶς. {Β.} Ἐπέπιες δὲ πόσον; {Α.} Ἀκράτου δώδεκα
κοτύλας. {Β.} Ἄπολλον, Ὧρε καὶ Σαβάζιε.»
Καὶ ἔθνη δὲ ὅλα εἰς πολυφαγίαν ἐκωμῳδεῖτο, ὡς τὸ Βοιωτόν. Εὔβουλος γοῦν ἐν
Ἀντιόπῃ φησί·
(417c) «Πώνειν μὲν ἁμὲς καὶ φαγεῖν μάλ´ ἀνδρικοὶ
καὶ καρτερεῖμεν, τοῖς δ´ Ἀθηναίοις λέγειν
καὶ μικρὰ φαγέμεν, τοὶ δὲ Θηβαῖοι μέγα.»
Καὶ ἐν Εὐρώπῃ·
«Κτίζε Βοιωτῶν πόλιν,
ἀνδρῶν ἀρίστων ἐσθίειν δι´ ἡμέρας.»
Καὶ ἐν Ἴωνι·
«Οὕτω σφόδρ´ ἐστὶ τοὺς τρόπους Βοιώτιος
ὥστ´ οὐδὲ δειπνῶν, ὡς λέγους´, ἐμπίπλαται.»
(417d) Ἐν δὲ Κέρκωψι·
«Μετὰ ταῦτα Θήβας ἦλθον, οὗ τὴν νύχθ´ ὅλην
τήν θ´ ἡμέραν δειπνοῦσι καὶ κοπρῶν´ ἔχει
ἐπὶ ταῖς θύραις ἕκαστος, οὗ πλήρει βροτῷ
οὐκ ἔστι μεῖζον ἀγαθόν· ὡς χεζητιῶν
μακρὰν βαδίζων, πολλὰ δ´ ἐσθίων ἀνήρ,
δάκνων τὰ χείλη παγγέλοιός ἐστ´ ἰδεῖν.»
Ἐν δὲ τοῖς Μυσοῖς πρὸς τὸν Ἡρακλέα ποιεῖ τινα τάδε λέγοντα·
«Σὺ μὲν τὸ Θήβης, ὡς λέγεις, πέδον λιπών,
(417e) ἀνδρῶν ἀρίστων ἐσθίειν δι´ ἡμέρας
ὅλης τραχήλους καὶ κοπρῶνας πλησίον ...»
Δίφιλος δὲ ἐν Βοιωτίῳ·
«Οἷος ἐσθίειν πρὸ ἡμέρας
ἀρξάμενος ἢ πάλιν πρὸς ἡμέραν.»
Μνησίμαχος Βουσίριδι·
«Εἰμὶ γὰρ Βοιώτιος
ὀλίγα μὲν λαλῶν, {Β.} Δίκαια ταῦτα. {Α.} Πολλὰ δ´
ἐσθίων.»
Ἄλεξις Τροφωνίῳ·
«Νῦν δ´ ἵνα μὴ παντελῶς Βοιώτιοι
(417f) φαίνησθ´ εἶναι τοῖς διασύρειν ὑμᾶς εἰθισμένοις,
ὡς ἀκίνητοι νῦν εἶναι βοᾶν καὶ πονεῖν μόνον
καὶ δειπνεῖν ἐπιστάμενοι διὰ τέλους τὴν νύχθ´ ὅλην,
γυμνοῦθ´ αὑτοὺς θᾶττον ἅπαντες.»
Ἀχαιὸς δ´ ἐν Ἄθλοις·
«Πότερα θεωροῖς εἴτ´ ἀγωνισταῖς λέγεις;
| [10,417] B. Ne veux-tu pas dire (417) cet homme de roche, que tes amis
surnomment la foudre, à cause de sa force ? A. Et avec raison ; car lorsqu'il a
frappé de sa mâchoire une table quelconque, je pense qu'il n'est plus possible
d'en approcher.»
Le poète montre par-là pourquoi il a intitule sa pièce la Foudre.
Théophile écrit dans son Épidaure :
«Atrestidas de Mantinée, capitaine de brigade, était de tous les hommes le plus
grand mangeur.»
(417b) Le même dans son Pancratiaste produit sur la scène un athlète, comme
très vorace, et dit :
«A. (Il a mangé) presque trois mines pesant de viandes bouillies. B. Ensuite ?
A. Un groin, un jambon, quatre pieds de cochon. B. O ciel ! A. Trois pieds de
bœuf, une poule. B. Est-il possible! Et quoi encore? A. Deux mines de figues. B.
Qu'a-t-il donc bu avec tout cela ? A. Dix cotyles de vin pur. B. Ô dieu de la
vigne ! ô ! Sabazius !»
Les comiques ont aussi raillé plusieurs peuples sur la scène au sujet de
leur grande voracité ; par exemple, les Béotiens. C'est ainsi qu'Eubule dit dans
son Antiope :
(417c) «Nous sommes forts au travail et à la table ; en outre très patients.
Les Athéniens l'emportent pour l'éloquence, et mangent peu ; mais les Thébains
beaucoup.»
Il écrit dans son Europe :
«Il fonda la ville des Béotiens, ces hommes incomparables pour manger tout le jour.»
Et dans son Ion :
«Il est si parfait imitateur des Béotiens, que jamais il ne contente son
appétit en soupant.»
(417d) On lit dans ses Cercopès :
«Après cela, je passai à Thèbes où l'on mange nuit et jour. Chacun a un privé
devant sa porte, où celui qui est plein d'aliments va chercher à grands pas le
souverain bien, en s'y soulageant. Il y a réellement de quoi rire à voir ces
gens se mordre les lèvres (en poussant les selles) après avoir mangé copieusement.»
Le même, dans ses Mysiens, fait ainsi parler un acteur à Hercule :
«Tu quittes, me dis-tu, le pays des Thébains, (417e) ces gens qui mangent du
fromage tout le jour, et qui sont toujours près des privés.»
Diphile dit, dans son Béotien :
«C'est un homme capable de commencer à manger avant l'aurore, et de continuer
ainsi toute la journée.»
Mnésimachus écrit dans son Busiris :
«Je suis Béotien, mangeant peu aux dépens d'autrui, mais beaucoup aux miens .»
Alexis dit, dans son Trophonius :
«Mais de peur que vous ne soyez reconnus pour Béotiens, (417f) de ceux qui ont
coutume de vous railler comme invincibles a boire, à crier, et habitués à manger
toute la nuit, sans intermission, quittez tous vos habits sur-le-champ.»
Achée dit, dans ses Jeux gymniques :
«A. Que dis-tu de ces spectateurs et de ces champions?
|