[10,457] «ᾬκτειρε γὰρ αὐτὸν ὕδωρ ἀεὶ φορέοντα Διὸς κούρα βασιλεῦσιν.»
Ὑπαρχόντων οὖν τούτων ταχθῆναί φασι τῷ μὴ παραγινομένῳ τῶν χορευτῶν εἰς τὴν
ὡρισμένην ὥραν παρέχειν τῷ ὄνῳ χοίνικα κριθῶν. Τοῦτ´ οὖν κἀν τῷ ποιήματι
λέγεσθαι, καὶ εἶναι τὸν μὲν οὐ φέροντα τὸ τοῦ τέττιγος ἄεθλον τὸν οὐκ ἐθέλοντα
ᾄδειν, Πανοπηιάδην δὲ τὸν ὄνον, μέγα δὲ δεῖπνον τὴν χοίνικα τῶν κριθῶν.
Τοιοῦτόν ἐστι καὶ τὸ Θεόγνιδος τοῦ ποιητοῦ·
(457b) «Ἤδη γάρ με κέκληκε θαλάσσιος οἴκαδε νεκρός,
τεθνηκὼς ζῳῷ φθεγγόμενος στόματι.»
Σημαίνει γὰρ κόχλον.
Τοιοῦτον δ´ ἐστὶν καὶ τὸ ῥήματα λέγειν ἀνθρώπων ὀνόμασιν ὅμοια, οἷον·
«Λαβὼν ἀριστόνικον ἐν μάχῃ κράτος.»
Καὶ τὸ περιφερόμενον·
«Πέντ´ ἄνδρες δέκα ναυσὶ κατέδραμον εἰς ἕνα χῶρον,
ἐν δὲ λίθοις ἐμάχοντο, λίθον δ´ οὐκ ἦν ἀνελέσθαι·
(457c) δίψῃ δ´ ἐξώλλυντο, ὕδωρ δ´ ὑπερεῖχε γενείου.»
Τίνα δὲ κόλασιν ὑπέμενον Ἀθήνησιν οἱ μὴ λύσαντες τὸν προτεθέντα γρῖφον, εἴ
γε ἔπινον φιάλην ἅλμῃ κεκερασμένην, ὡς καὶ ὁ Κλέαρχος προεῖπεν ἐν τῷ ὅρῳ; κἀν
τῷ πρώτῳ δὲ περὶ παροιμιῶν γράφει οὕτως·
«Τῶν γρίφων ἡ ζήτησις οὐκ ἀλλοτρία φιλοσοφίας ἐστί, καὶ οἱ παλαιοὶ τὴν τῆς
παιδείας ἀπόδειξιν ἐν τούτοις ἐποιοῦντο. (457d) Προέβαλλον γὰρ παρὰ τοὺς πότους
οὐχ ὥσπερ οἱ νῦν ἐρωτῶντες ἀλλήλους, τίς τῶν ἀφροδισιαστικῶν συνδυασμῶν ἢ τίς ἢ
ποῖος ἰχθὺς ἥδιστος ἢ τίς ἀκμαιότατος, ἔτι δὲ τίς μετ´ Ἀρκτοῦρον ἢ μετὰ Πλειάδα
ἢ τίς μετὰ Κύνα μάλιστα βρωτός. Καὶ ἐπὶ τούτοις ἆθλα μὲν τοῖς νικῶσι φιλήματα
μίσους ἄξια τοῖς ἐλευθέραν αἴσθησιν ἔχουσι, ζημίαν δὲ τοῖς ἡττηθεῖσιν τάττουσιν
ἄκρατον πιεῖν, ὃν ἥδιον τῆς ὑγιείας πίνουσι· κομιδῇ γάρ ἐστι ταῦτά γέ τινος τοῖς
Φιλαινίδος (457e) καὶ τοῖς Ἀρχεστράτου συγγράμμασιν ἐνῳκηκότος, ἔτι δὲ περὶ τὰς
καλουμένας Γαστρολογίας ἐσπουδακότος· ἀλλὰ μᾶλλον τὰς τοιαύτας, τῷ πρώτῳ ἔπος
ἢ ἰαμβεῖον εἰπόντι τὸ ἐχόμενον ἕκαστον λέγειν καὶ τῷ κεφάλαιον εἰπόντι
ἀντειπεῖν τὸ ἑτέρου ποιητοῦ τινος, ὅτι εἰς τὴν αὐτὴν εἶπε γνώμην· ἔτι δὲ
λέγειν ἕκαστον ἰαμβεῖον. Πρός τε τούτοις ἕκαστον εἰπεῖν ὅσων ἂν προσταχθῇ
συλλαβῶν ἔμμετρον, καὶ ὅσα ἀπὸ τῆς τῶν γραμμάτων καὶ συλλαβῶν ἔχεται θεωρίας.
Ὁμοίως δὲ τοῖς εἰρημένοις ἡγεμόνος ἑκάστου λέγειν ὄνομα τῶν (457f) ἐπὶ Τροίαν ἢ
τῶν Τρώων, καὶ πόλεως ὄνομα τῶν ἐν τῇ Ἀσίᾳ λέγειν ἀπὸ τοῦ δοθέντος γράμματος,
τὸν δ´ ἐχόμενον τῶν ἐν τῇ Εὐρώπῃ καὶ τοὺς λοιποὺς ἐναλλάξαι, ἄν τε Ἑλληνίδος ἄν
τε βαρβάρου τάξῃ τις. Ὥστε τὴν παιδιὰν μὴ ἄσκεπτον οὖσαν μηνύματα γίνεσθαι τῆς
ἑκάστου πρὸς παιδείαν οἰκειότητος· ἐφ´ οἷς ἆθλον ἐτίθεσαν στέφανον καὶ εὐφημίαν,
οἷς μάλιστα γλυκαίνεται τὸ φιλεῖν ἀλλήλους.»
| [10,457] «La fille de Jupiter eut pitié de lui, qui portait toujours de l'eau aux rois.»
Cela étant ainsi, on dit que Simonide établit pour loi que celui des chanteurs
qui ne se trouverait pas présent à l'heure dite fournirait à l'âne un chénix
d'orge ; qu'ainsi le poète disant :
«Celui qui ne soutient pas le combat de la cigale, l'avait entendu de celui qui
refuserait de chanter; qu'en outre, Panopiade était l'âne, et le grand souper,
un chénix d'orge.»
Voici un griphe analogue, de Théognis:
(457b) «Un mort marin vient de m'appeler à la maison, résonnant avec une bouche
humaine quoique mort.»
Il veut parler du limaçon de mer.
Ce sont encore des espèces de griphes que de dire des choses par des mots qui
feraient autant de noms d'hommes. Tel est Aristonique, qui s'entend de la force
pour vaincre dans le combat.
En voici encore un fort répandu.
«Cinq hommes se rendirent au même lieu sur dix vaisseaux en course : ils
combattirent au milieu des pierres, sans pouvoir en arracher une, et (457c)
mouraient de soif, ayant de l'eau plus haut que le menton .»
Il était d'usage à Athènes d'imposer certaine peine à ceux qui ne
donnaient pas la solution d'un griphe ; ou même de les obliger de boire un verre
de vin mélangé, comme le rapporte Cléarque dans sa Définition du griphe.
Voici ce que le même écrit dans le premier § de ses Proverbes :
«Il n'est pas étranger à la philosophie de s'occuper des griphes. Les anciens
les regardaient même comme un moyen de prouver une belle éducation. (457d) En
effet, ils en proposaient dans les repas, non comme on le fait de nos jours, en
demandant sans rougir :
«Comment faut-il s'y prendre pour avoir le plus de plaisir en amour? quel est
le poisson le plus friand ? quel est le vrai temps pour le manger à son point ?
quel est celui qu'on doit préférablement manger après l'arcture, les pléiades,
ou après la canicule ? La récompense de la solution est un baiser digne
d'aversion pour ceux qui ont une âme délicate, et la peine imposée un verre de
vin qu'ils avalent pur, et dont ils sont plus flattés que du soin de leur santé.
Or, tout cela ne convient qu'à ceux qui ne font leur lecture que des ouvrages de
Philénis (457e) et d'Archestrate, et qui, en général, ne se sont occupés que de
ces écrits voluptueux, connus sous le nom de Gastrologies.»
«Mais on se proposait autrefois de semblables questions, plutôt en rapportant
un vers iambique auquel un autre devait répondre par un semblable vers d'un
poète, et qui revînt à ce dont il s'agissait; de sorte que chacun était obligé
de rapporter sur-le-champ un vers. Outre cela, chacun était obligé de réciter un
passage aussi long qu'on le lui prescrivait, et de remarquer tout ce qu'il y
avait à noter sur les lettres et les syllabes. Il fallait aussi dire le nom de
chacun des chefs des Grecs (457f) devant Troie, ou des Troyens; le nom d'une
ville de l'Asie commençant par la lettre qu'on avait indiquée; de sorte que le
suivant devait y répondre par le nom d'une ville de l'Europe, et ainsi les
autres tour-à-tour, par celui d'une ville de la Grèce, ou des Barbares. C'est
ainsi que ce jeu devenait comme un examen, qui faisait preuve de l'aptitude que
chacun avait pour les sciences. Après ces jeux, on couronnait les vainqueurs
dont on célébrait la renommée, récompense la plus flatteuse pour ceux qui sont
sensibles aux attraits d'une amitié mutuelle.»
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