HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre X

Page 449

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[10,449] Νυνὶ δὲ τοῦτ´ ἔγνωχ´ ὅτι ἀληθὲς ἦν· φέρομεν γὰρ ἄνθρωποι δέκα ἔρανόν τιν´, οὐ φέρει δὲ τούτων τὴν φορὰν οὐδείς. Σαφῶς οὖν τι φέρων τις μὴ φέρει, τοῦτ´ ἔστιν, ἦν θ´ γρῖφος ἐνταῦθα ῥέπων. Καὶ τοῦτο μὲν δὴ κἄστι συγγνώμην ἔχον· ἀλλ´ οἷα λογοποιοῦσιν ἐν τῷ πράγματι οἱ τἀργύριον μὴ κατατιθέντες, ὡς σφόδρα (449b) Φίλιππος ἦν ἄρ´ εὐτυχής τις, νὴ ΔίαἘν δὲ Ἀφροδισίῳ· «Πότερ´ ὅταν μέλλω λέγειν σοι τὴν χύτραν, χύτραν λέγω τροχοῦ ῥύμαισι τευκτὸν κοιλοσώματον κύτος, πλαστὸν ἐκ γαίης, ἐν ἄλλῃ μητρὸς ὀπτηθὲν στέγῃ, νεογενοῦς ποίμνης δ´ ἐν αὑτῇ πνικτὰ γαλατοθρέμμονα, τακεροχρῶτ´ εἴδη κύουσαν; {Β.} Ἡράκλεις, ἀποκτενεῖς ἆρά μ´, εἰ μὴ γνωρίμως μοι πάνυ φράσεις κρεῶν χύτραν. {Α.} Εὖ λέγεις. Ξουθῆς μελίσσης νάμασιν δὲ συμμιγῆ (449c) μηκάδων αἰγῶν ἀπόρρουν θρόμβον, ἐγκαθειμένον εἰς πλατὺ στέγαστρον ἁγνῆς παρθένου Δηοῦς κόρης, λεπτοσυνθέτοις τρυφῶντα μυρίοις καλύμμασιν, σαφῶς πλακοῦντα φράζω σοι; {Β.} Πλακοῦντα βούλομαι. {Α.} Βρομιάδος δ´ ἱδρῶτα πηγῆς; {Β.} Οἶνον εἰπὲ συντεμών. {Α.} Λιβάδα νυμφαίαν δροσώδη; {Β.} Παραλιπὼν ὕδωρ φάθι. (449d) {Α.} Κασιόπνουν δ´ αὔραν δι´ αἴθρας; {Β.} Σμύρναν εἰπέ, μὴ μακράν. {Α.} Μηδὲ τοιοῦτ´ ἄλλο μηδέν; {Β.} Μηδὲ τοὔμπαλιν λέγων, ὅτι δοκεῖ τοῦτ´ ἔργον εἶναι μεῖζον, ὥς φασίν τινες, αὐτὸ μὲν μηδέν, παρ´ αὐτὸ δ´ ἄλλα συστρέφειν πυκνάΚαὶ Ἄλεξις δὲ ἐν Ὕπνῳ τοιούτους γρίφους προβάλλει· «Οὐ θνητὸς οὐδ´ ἀθάνατος, ἀλλ´ ἔχων τινὰ σύγκρασιν, ὥστε μήτ´ ἐν ἀνθρώπου μέρει μήτ´ ἐν θεοῦ ζῆν, ἀλλὰ φύεσθαί τ´ ἀεὶ (449e) καινῶς φθίνειν τε τὴν παρουσίαν πάλιν, ἀόρατος ὄψιν, γνώριμος δ´ ἅπασιν ὤν. {Β.} Αἰεὶ σὺ χαίρεις, γύναι, μ´ αἰνίγμασι— {Α.} Καὶ μὴν ἁπλᾶ γε καὶ σαφῆ λέγω μαθεῖν. {Β.} Τίς οὖν τοιαύτην παῖς ἔχων ἔσται φύσιν; {Α.} Ὕπνος, βροτείων, κόρη, παυστὴρ πόνωνΕὔβουλος δ´ ἐν Σφιγγοκαρίωνι τοιούτους γρίφους προβάλλει, αὐτὸς καὶ ἐπιλύων αὐτούς· «Ἔστι λαλῶν ἄγλωσσος, ὁμώνυμος ἄρρενι θῆλυς, οἰκείων ἀνέμων ταμίας, δασύς, ἄλλοτε λεῖος, (449f) ἀξύνετα ξυνετοῖσι λέγων, νόμον ἐκ νόμου ἕλκων· ἓν δ´ ἐστὶν καὶ πολλὰ καὶ ἂν τρώσῃ τις ἄτρωτος. Τί ἐστι τοῦτο; τί ἀπορεῖς; {Β.} Καλλίστρατος. {Α.} Πρωκτὸς μὲν οὖν οὗτος. {Β.} Σὺ δὲ ληρεῖς ἔχων. {Α.} Οὗτος γὰρ αὑτός ἐστιν ἄγλωττος λάλος, ἓν ὄνομα πολλοῖς, τρωτὸς ἄτρωτος, δασὺς λεῖος. Τί βούλει; πνευμάτων πολλῶν φύλαξ - - - — [10,449] mais je vois actuellement qu'il y a de la réalité dans cette demande. En effet, supposons-nous dix à table, et qui contribuons chacun pour notre part aux frais d'un repas, nous portons cette somme, et cependant personne ne la porte lui seul en particulier. Il est donc clair qu'on peut porter ce qu'on ne porte pas. Or, voilà ce que veut dire ce griphe; et cela me paraît fort juste. Mais il est des gens qui donnent ici un sens admirable à ce griphe, en ne déposant pas d'argent pour leur écot ! (449b) Or, on peut dire que certain Philippe était vraiment heureux à cet égard.» Le même dit, dans son Aphrodise : «A. Si j'ai à vous parler d'une marmite, dois-je vous dire que c'est une marmite, ou un vase à corps creux, modelé sur une roue qui tourne, formé de terre, et cuit dans un autre ventre issu de la même mère, qui fait macérer dans son sein, où il les tient étouffées, les chairs juteuses des tendres nourrissons nouvellement nés du troupeau. B. Par Hercule, tu m'assommes! que ne me dis-tu clairement que c'est une marmite de viandes? A. Vous avez raison ; mais voulez-vous le thrombe qui a coulé (449c) des chèvres bêlantes, mêlé avec les ruisseaux de la jaune abeille, enfermé sous la couverture aplanie d'une vierge, fille chaste de Cérès, et délicieusement parée de guipures sans nombre artistement arrangées ? ou, vous dirai-je tout simplement, voulez-vous une tourte au fromage et au miel ? B. Oui, sans doute, dis-moi une tourte. A. Vous demanderai-je si vous voulez la sueur d'une source bachique ? Dis-moi tout net du vin. B. Mais j'omettais le fluide de couleur gris clair, de nature de rosée. A. Dis-moi plutôt de l'eau. (449d) B. Vous demanderai-je si vous voulez l'odeur de la cannelle qui s'évapore dans l'air. A. Non, dis-moi du parfum et peste soit de toi ! ne t'avise plus de me rien dire de semblable, et contre le bon sens, parce que ce jargon paraît plus noble, comme plusieurs le disent, tandis qu'il ne signifie rien, et ne tend qu'à tout obscurcir par ces expressions entortillées.» Voici un des griphes qu'Alexis propose dans son Songe: «A. Il n'est ni mortel, ni immortel ; mais il tient de l'un et de l'autre, de sorte qu'il ne vit ni comme homme, ni comme dieu ; mais il est toujours produit (449e) de nouveau pour disparaître chaque fois. Il est invisible, et cependant chacun le connaît. B. Femme, tu me bernes avec tes énigmes. A. Je dis cependant des choses fort simples, et qu'il est facile d'entendre. B. Mais, quel sera donc l'enfant qui ait une pareille nature. A. Eh ! ma fille, c'est le sommeil, qui fait cesser toutes les peines des mortels.» Eubule propose de pareils griphes dans son Sphingokarion, et en donne lui-même l'explication : «A. Il en est un qui parle sans langue, et dont le nom est toujours le même, mâle et femelle; dispensateur des vents domestiques, tantôt velu, tantôt lisse ; (449f) disant aux gens des choses qu'ils n'entendent pas, et tirant un ton d'un autre ; il est un et multiple, invulnérable, lors même qu'on le perce. C. Qu'est-ce donc que cela ? A. Quoi, Callistrate, tu es embarrassé? eh ! c'est l'anus. C. Tu plaisantes ! eh quoi ! ne parle-t-il pas sans langue? n'a-t-il pas le même nom pour tous les individus! ne se perce-t-il pas sans être blessé? il est d'ailleurs velu ou sans poil. Que veux-tu de plus ? n'est-il pas le gardien de vents innombrables?»


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Dernière mise à jour : 20/12/2007