[10,443] Ἔπαυσεν οὖν αὐτοὺς τούτων (443) Κλεομένης ὁ τύραννος,
ὁ καὶ τὰς μαστροποὺς τὰς εἰθισμένας προαγωγεύειν τὰς ἐλευθέρας γυναῖκας
καὶ τρεῖς ἢ τέτταρας τὰς ἐπιφανέστατα πορνευομένας ἐνδήσας
εἰς σάκκους καταποντίσαι τισὶν προστάξας. »
Καὶ Ἕρμιππος δὲ ἐν τοῖς περὶ τῶν ἑπτὰ σοφῶν Περίανδρον τὸ αὐτὸ ποιῆσαι. Ἐν δὲ τῇ
δευτέρᾳ τῶν Φιλιππικῶν
« Ἰλλυριοί, φησί, δειπνοῦσι καθήμενοι καὶ πίνουσιν, ἄγουσι δὲ καὶ τὰς γυναῖκας
εἰς τὰς συνουσίας· καὶ καλὸν αὐταῖς προπίνειν οἷς ἂν τύχωσι τῶν παρόντων. Ἐκ δὲ
τῶν συμποσίων αὗται τοὺς ἄνδρας ἀπάγουσι. (443b) Καὶ κακόβιοι δὲ πάντες εἰσὶ καὶ
ζώννυνται τὰς κοιλίας ζώναις πλατείαις ὅταν πίνωσι. Καὶ τοῦτο μὲν πρῶτον μετρίως
ποιοῦσιν, ἐπειδὰν δὲ σφοδρότερον πίνωσι, μᾶλλον αἰεὶ συνάγουσι τὴν ζώνην. »
«Ἀρδιαῖοι δέ, φησί, κέκτηνται προσπελατῶν ὥσπερ εἱλώτων τριάκοντα μυριάδας.
Καθ´ ἑκάστην δὲ ἡμέραν μεθύουσιν καὶ ποιοῦνται συνουσίας καὶ διάκεινται πρὸς
ἐδωδὴν καὶ πόσιν ἀκρατέστερον. Διὸ καὶ Κελτοὶ πολεμοῦντες αὐτοῖς καὶ (443c)
εἰδότες αὐτῶν τὴν ἀκρασίαν παρήγγειλαν ἅπασι τοῖς στρατιώταις δεῖπνον ὡς
λαμπρότατον παρασκευάσαντας κατὰ σκηνὴν ἐμβαλεῖν εἰς τὰ σιτία πόαν τινὰ
φαρμακώδη δυναμένην διακόπτειν τὰς κοιλίας καὶ διακαθαίρειν. Γενομένου δὲ τούτου
οἳ μὲν αὐτῶν καταληφθέντες ὑπὸ τῶν Κελτῶν ἀπώλοντο, οἳ δὲ καὶ εἰς τοὺς ποταμοὺς
αὑτοὺς ἔρριψαν, ἀκράτορες τῶν γαστέρων γενόμενοι.»
Τοιαῦτα πολλὰ ἐφεξῆς καταλέξαντος τοῦ Δημοκρίτου ὁ Ποντιανὸς ἔφη πάντων
τούτων εἶναι τῶν δεινῶν μητρόπολιν τὸν οἶνον, (443d) Δι´ ὃν καὶ τὰς μέθας καὶ
τὰς μανίας, ἔτι δὲ καὶ τὰς παροινίας γίνεσθαι·
Οὗ τοὺς ἐκπαθῶς μεταλαμβάνοντας οὐ κακῶς ὁ Χαλκοῦς ἐπικαλούμενος Διονύσιος ἐν
τοῖς ἐλεγείοις κυλίκων ἐρέτας ἔφη·
«Καί τινες οἶνον ἄγοντες ἐν εἰρεσίᾳ Διονύσου
συμποσίου ναῦται καὶ κυλίκων ἐρέται
- - - περὶ τοῦδε· τὸ γὰρ φίλον οὐκ ἀπόλωλε.»
Ἄλεξις δ´ ἐν Κουρίδι περί τινος πλέον πίνοντος διαλεγόμενός φησιν·
«Ὁ μὲν οὖν ἐμὸς υἱός, οἷον ὑμεῖς ἀρτίως
εἴδετε, τοιοῦτος γέγονεν, Οἰνοπίων τις ἢ
(443e) Μάρων τις ἢ Κάπηλος ἤ τις Τιμοκλῆς·
μεθύει γάρ· οὐδὲν ἕτερον. Ὁ δ´ ἕτερος—τί ἂν
τύχοιμ´ ὀνομάσας; βῶλος, ἄροτρον, γηγενὴς ἄνθρωπος.»
Χαλεπὸν οὖν ἐστιν, ἄνδρες φίλοι, τὸ μεθύειν· καὶ καλῶς πρὸς τοὺς οὕτως λάπτοντας
τὸν οἶνον ὁ αὐτὸς Ἄλεξις ἐν Ὀπώρᾳ (ἑταίρας δ´ ὄνομα τὸ δρᾶμα ἔχει) φησίν
«Οἶνον πολὺν
οὐ κεκραμένον σὺ πίνεις μεστὸς ὢν κοὐκ ἐξεμεῖς.»
Κἀν Δακτυλίῳ·
«Εἶτ´ οὐχ ἁπάντων ἐστὶ τὸ μεθύειν κακὸν
(443f) μέγιστον ἀνθρώποισι καὶ βλαβερώτατον;»
Κἀν Ἐπιτρόπῳ δ´ ἔφη·
«Πολὺς γὰρ οἶνος πόλλ´ ἁμαρτάνειν ποεῖ.»
Κρώβυλός τ´ ἐν Ἀπολιπούσῃ·
«Τὸ γὰρ ἐνδελεχῶς μεθύειν τίν´ ἡδονὴν ἔχει;
ἀποστεροῦντα ζῶνθ´ ἑαυτὸν τοῦ φρονεῖν,
ὃ μέγιστον ἡμῶν ἀγαθὸν ἔσχεν ἡ φύσις.»
Οὐ χρὴ οὖν μεθύειν. καὶ γὰρ
| [10,443] Cléomène s'étant emparé de la souveraine autorité les fit renoncer à cette
manière de vivre. Il ordonna même de noyer dans des sacs quatre des matrones qui
faisaient l'infâme état de débaucher des femmes libres, et allaient par la ville
magnifiquement parées (Hermippe raconte un pareil fait de Périandre dans son
ouvrage sur les Sept Sages ).»
Le même Théopompe dit, dans sa seconde Philippique, que les Illyriens mangent et
boivent assis ; menant leurs femmes aux banquets. Elles se font un honneur d'y
porter la santé à ceux des convives qu'il leur plaît de saluer. Après les repas
elles ramènent leurs maris avec elles. (443b) Les Illyriens vivent tous fort
mal. Lorsqu'ils se disposent à boire ils se serrent le ventre avec de larges
ceintures; d'abord ils le font modérément, mais lorsqu'ils boivent plus
largement ils se serrent davantage avec cette ceinture.
Les Ardiaioi, dit le même, ont à leur service trois cent mille Prospelates, gens
d'une condition analogue à celle des Ilotes. Ils se rassemblent tous les jours
par coteries, et boivent sans retenue. En général, ils sont intempérants sur le
boire et le manger. Les Celtes, étant en guerre avec eux, (443c) et ayant appris
leur dérèglement, firent savoir dans toutes les tentes que les soldats eussent à
préparer le repas le plus splendide, mais qu'en même temps on mît dans les mets
certaine plante capable de donner des tranchées, et de lâcher violemment le
ventre. Ceci ayant été exécuté, les Ariées périrent, les uns devant les Celtes,
dans les douleurs intestinales dont ils furent pris ; les autres en se
précipitant dans les rivières, ne pouvant plus tenir à leur cours de ventre.
Après ces longs détails que donna Démocrite sur tant de faits
particuliers, Pontien prit la parole, et dit :
«Oui, sans doute, le vin doit être regardé comme la cause seconde de tous les
maux dont il vient d'être parlé. (443d) C'est le vin qui produit l'ivresse, la
déraison; qui donne lieu aux insolences et aux injures. C'est donc avec raison
que le poète Denys, surnommé Calchus, appelait rameurs de gobelets, dans ses
Élégies, ceux qui prenaient du vin avec tant d'indiscrétion :»
« II y avait de ces gens qui font avancer le vin avec la chiourme de Bacchus ;
vrais matelots des festins, et rameurs de gobelets.»
A ce sujet ...
«.... car ce qu'on aime ne se laisse pas perdre . . . .»
Alexis, dans sa Kouris, fait ainsi parler un de ses interlocuteurs, au sujet
d'un homme qui buvait trop :
«Quant à mon fils, tel vous le connaissez depuis peu de temps, tel il est
réellement. C'est un Œnopion, ou (443e) un Maron, ou un Capèle, ou un Pinoclès,
car il s'enivre, et ne fait pas autre chose. Quant à l'autre, car quel nom lui
donner? on l'appellera, si l'on veut, glèbe, charrue, enfant de la terre.»
C'est donc une passion bien déplorable que celle du vin, mes chers amis. Ainsi
Alexis, dans une pièce qu'il a intitulée Opoora, du nom d'une courtisanne, a
très bien dit contre ceux à qui le vin est si nuisible :
«Quoi, tu bois tant de vin pur, étant déjà plein, et tu ne vomis pas !»
Dans son Dactylion il dit:
«Enfin, l'ivrognerie est le plus grand mal, (443f) et ce qu'il y a de plus
funeste pour l'homme.»
On lit dans son Intendant:
«Beaucoup de vin fait faire de grandes fautes.»
Crobyle écrit dans son Apolypuse :
«Quel plaisir y a-t-il donc à être toujours ivre ? à se priver de sa raison
pendant la vie, le plus grand bien que la nature nous ait donné ?»
Il faut donc éviter l'ivresse.
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