[10,442] Κονισάλῳ δὲ καὶ παραστάταιν δυοῖν
(442) μύρτων πινακίσκος χειρὶ παρατετιλμένων·
λύχνων γὰρ ὀσμὰς οὐ φιλοῦσι δαίμονες.
Πύργης τετάρτης κυσί τε καὶ κυνηγέταις,
Λόρδωνι δραχμή, Κυβδάσῳ τριώβολον,
ἥρῳ Κέλητι δέρμα καὶ θυλήματα.
Ταῦτ´ ἐστι τἀναλώματ´. Εἰ μὲν οὖν τάδε
προσοίσετ´, εἰσέλθοιτ´ ἄν· εἰ δὲ μή, μάτην
ἔξεστιν ὑμῖν διὰ κενῆς βινητιᾶν.»
Ἀξιόνικος δ´ ἐν Φιλίννῃ φησί·
Γυναικὶ δὴ πίστευε μὴ πίνειν ὕδωρ.»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΒ'.
Καὶ ὅλα δὲ ἔθνη περὶ μέθας διατρίβοντα μνήμης ἠξίωται. (442b) Βαίτων γοῦν ὁ
Ἀλεξάνδρου βηματιστὴς ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Σταθμοὶ τῆς Ἀλεξάνδρου πορείας καὶ
Ἀμύντας ἐν τοῖς Σταθμοῖς τὸ τῶν Ταπύρων ἔθνος φησὶν οὕτω φίλοινον εἶναι ὡς καὶ
ἀλείμματι ἄλλῳ μηδενὶ χρῆσθαι ἢ τῷ οἴνῳ. Τὰ δ´ αὐτὰ ἱστορεῖ καὶ Κτησίας ἐν τῷ
περὶ τῶν κατὰ τὴν Ἀσίαν φόρων. Οὗτος δὲ καὶ δικαιοτάτους αὐτοὺς λέγει εἶναι.
Ἁρμόδιος δὲ ὁ Λεπρεάτης ἐν τῷ περὶ τῶν παρὰ Φιγαλεῦσι νομίμων φιλοπότας φησὶ
γενέσθαι Φιγαλεῖς Μεσσηνίοις ἀστυγείτονας ὄντας καὶ ἀποδημεῖν ἐθισθέντας. (442c)
Φύλαρχος δ´ ἐν ἕκτῃ Βυζαντίους οἰνόφλυγας ὄντας ἐν τοῖς καπηλείοις οἰκεῖν,
ἐκμισθώσαντας τοὺς ἑαυτῶν θαλάμους μετὰ τῶν γυναικῶν τοῖς ξένοις, πολεμίας
σάλπιγγος οὐδὲ ἐν ὕπνοις ὑπομένοντας ἀκοῦσαι. Διὸ καὶ πολεμουμένων ποτὲ αὐτῶν
καὶ οὐ προσκαρτερούντων τοῖς τείχεσι Λεωνίδης ὁ στρατηγὸς ἐκέλευσε τὰ καπηλεῖα
ἐπὶ τῶν τειχῶν σκηνοπηγεῖν, καὶ μόλις ποτὲ ἐπαύσαντο λιποτακτοῦντες, ὥς φησι
Δάμων ἐν τῷ περὶ Βυζαντίου· Μένανδρος δ´ ἐν Ἀρρηφόρῳ ἢ Αὐλητρίδι·
(442d) «Πάντας μεθύσους τοὺς ἐμπόρους
ποεῖ τὸ Βυζάντιον. Ὅλην ἐπίνομεν
τὴν νύκτα διὰ σὲ καὶ σφόδρ´ ἄκρατον, μοὶ δοκῶ·
ἀνίσταμαι γοῦν τέτταρας κεφαλὰς ἔχων.»
Κωμῳδοῦνται δὲ ὡς μέθυσοι Ἀργεῖοι μὲν καὶ Τιρύνθιοι ὑπὸ Ἐφίππου ἐν Βουσίριδι.
ποιεῖ δὲ τὸν Ἡρακλέα λέγοντα·
«Οὐκ οἶσθά μ´ ὄντα, πρὸς θεῶν, Τιρύνθιον
Ἀργεῖον; οἳ μεθύοντες αἰεὶ τὰς μάχας
(442e) Πάσας μάχονται. {Β.} Τοιγαροῦν φεύγους´ ἀεί.»
Μιλησίους δ´ Εὔβουλος ἐν Κατακολλωμένῳ ὑβριστὰς εἶναί φησι μεθυσθέντας.
Πολέμων δὲ ἐν τῷ περὶ τῶν κατὰ πόλεις ἐπιγραμμάτων περὶ Ἠλείων λέγων παρατίθεται
τόδε τὸ ἐπίγραμμα·
«Ἦλις καὶ μεθύει καὶ ψεύδεται· οἷος ἑκάστου
οἶκος, τοιαύτη καὶ συνάπασα πόλις.»
Θεόπομπος δ´ ἐν τῇ δευτέρᾳ καὶ εἰκοστῇ περὶ Χαλκιδέων ἱστορῶν τῶν ἐν Θρᾴκῃ
φησίν·
«Ἐτύγχανον γὰρ τῶν μὲν βελτίστων ἐπιτηδευμάτων ὑπερορῶντες, ἐπὶ δὲ τοὺς πότους
καὶ ῥᾳθυμίαν (442f) καὶ πολλὴν ἀκολασίαν ὡρμηκότες ἐπιεικῶς. »
Ὅτι δ´ εἰσὶ πάντες οἱ Θρᾷκες πολυπόται κοινόν. Διὸ καὶ Καλλίμαχος ἔφη·
«Καὶ γὰρ ὃ Θρηικίην μὲν ἀπέστυγε χανδὸν ἄμυστιν
οἰνοποτεῖν, ὀλίγῳ δ´ ἥδετο κισσυβίῳ.»
Ἐν δὲ τῇ πεντηκοστῇ ὁ Θεόπομπος περὶ Μηθυμναίων τάδε λέγει·
«Καὶ τὰ μὲν ἐπιτήδεια προσφερομένους πολυτελῶς, μετὰ τοῦ κατακεῖσθαι καὶ
πίνειν, ἔργον δ´ οὐδὲν ἄξιον τῶν ἀναλωμάτων ποιοῦντας.
| [10,442] à Konissale, et aux deux Parastates, un petit plat de baies de myrte, (442)
cueillies le matin, car les dieux n'aiment pas l'odeur des lampes ; un tourteau
à gruger pour les chiens et les chasseurs; à Lordon, une poignée d'épis; à
Kybdase, un triobole; et au héros Célès, le sac et les theelymes (g-thulehmata).
Voilà donc les dépenses qu'il y a à faire. Or, si vous apportez tout cela, vous
entrerez ; autrement, c'est en vain que vous avez bonne envie de vous faire bien aises.»
Axionicus dit, dans sa Philine:
«Croyez une femme qui vous dit qu'elle ne boit pas d'eau.»
CHAP. XII.
Les écrivains ont cru devoir faire mention de peuples entiers adonnés au
vin. (442b) C'est ainsi que la nation des Tapyres était si passionnée pour le
vin qu'elle n'employait que le vin seul, pour se déterger la peau par des
frictions, comme le rapportent Baeton et Amyntas; le premier dans l'ouvrage
intitulé Campements d'Alexandre, le second dans un ouvrage analogue intitulé
Campements. Ce Baeton était arpenteur d'Alexandre. Ctésias rapporte la même chose
dans son Traité des Tributs de l'Asie. Cependant ces Tapyres étaient, selon lui,
des hommes d'une très grande équité.
Armodius de Léprée dit, dans ses Lois des Phigaliens, que ce peuple aimait le
vin. Il était voisin des Messéniens, et changeait de demeure par habitude.
(442c) Phylarque écrit, dans son liv. 6, que les Byzantins étaient si ivrognes
qu'ils allaient coucher dans les tavernes, prêtant à intérêt et leurs lits et
leurs femmes, et qu'ils ne pouvaient, même en songe, soutenir le son d'une
trompette guerrière. Leur ville étant attaquée par les ennemis, ils n'eurent pas
assez de courage pour rester sur les remparts. Léonidès, qui était à leur tête,
fut contraint d'y faire établir des tavernes sous des tentes pour les y fixer;
mais à peine put-il obtenir qu'ils ne quittassent pas leurs postes, si l'on en
croit ce que rapporte Darnon, dans son ouvrage sur Byzance. Ménandre parle ainsi
de cette ville, dans son Arrephore, ou dans sa Joueuse de flûte :
(442d) «Byzance, tu rends ivrognes tous les marchands étrangers ; c'est toi
qui nous a fait boire toute la nuit, et même une large dose de vin pur. Voilà
pourquoi il me semble que je me lève avec quatre têtes.»
Éphippe raille, dans son Busiris, les Argiens de Tirynthe, sur leur ivrognerie.
Voici ce qu'il fait dire à Hercule :
«Par tous les dieux ! ne sais-tu pas que je suis Argien de Tirynthe ? Or, ces
Argiens ne vont jamais au combat (442e) sans être ivres; aussi tournent-ils
toujours le dos.»
Eubule a dit, dans son Agglutiné que,
«Les Milésiens sont insolents lorsqu'ils sont pris de vin.»
Polémon, dans ses Épigrammes sur les Villes, parlant des Éléens, s'exprime ainsi
dans une épigramme :
«Élis s'enivre, et ment : telle est la maison de chaque particulier, telle doit
être aussi toute la ville.»
Théopompe dit, au sujet des Chalcidiens fixés en Thrace, liv. 22 :
«Ils méprisèrent les meilleures lois, et se livrèrent sans réserve à la
boisson, (442f) à l'oisiveté, et à une intempérance extrême.»
En général, les Thraces sont tous adonnés au vin. Voilà pourquoi Callimaque a
dit de quelqu'un :
«Quant à lui, il avait en horreur de boire à larges rasades, comme les Thraces
; il se contentait d'un petit gobelet.»
Théopompe s'exprime ainsi au sujet des habitants de Mëthymne, liv. 50 :
«Ils prenaient avec grand appareil la nourriture dont ils avoient besoin, et
buvaient assis ; mais ne faisant rien qui répondît à cette somptuosité.
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