[10,441] τὸ γὰρ πρᾶγμα κἂν γεύσηται μόνον οὐ προσδεῖ διαβολῆς.
Ἄλκιμος δ´ ὁ Σικελιώτης ἐν τῇ ἐπιγραφομένῃ τῶν βίβλων Ἰταλικῇ πάσας φησὶ τὰς ἐν
Ἰταλίᾳ γυναῖκας μὴ πίνειν οἶνον ἀπὸ τοιαύτης αἰτίας·
«Ἡρακλῆς περὶ τὴν Κροτωνιᾶτιν γενόμενος ἐπεὶ πρός τινα οἰκίαν οὖσαν παρὰ τὴν
ὁδὸν διψῶν ἀφίκετο, προσελθὼν ᾔτει πιεῖν ἐντεῦθεν. Ἔτυχε δ´ ἡ γυνὴ τοῦ τὴν
οἰκίαν κεκτημένου πίθον οἴνου λαθραίως ὑποίξασα· καὶ πρὸς μὲν τὸν ἄνδρα δεινὸν
ἔφη ποιήσειν αὐτόν, εἰ ξένου χάριν τὸν πίθον τοῦτον ἀνοίξειεν, ὕδωρ δ´ ἐκέλευσεν
αὐτὸν προσενεγκεῖν. (441b) Ἡρακλῆς δ´ ἐπὶ θύραις ἑστὼς καὶ ἀκούσας ταῦτα τὸν
μὲν ἄνδρα αὐτῆς σφόδρα ἐπῄνεσεν, ὃν ἐκέλευσεν αὐτὸν παρελθόντα εἴσω σκοπεῖν τὸν
πίθον. Καὶ ὃς εἰσελθὼν λίθινον εὗρε τὸν πίθον γεγονότα. Τοῦτο δὲ τὸ σημεῖον ἔτι
καὶ νῦν ἐστιν ἐν- - - ταῖς ἐπιχωρίαις γυναιξὶν πάσαις ἐν αἰσχρῷ κεῖσθαι τὸ
πίνειν οἶνον διὰ τὴν προκειμένην αἰτίαν.»
Οἷαι δ´ εἰσὶ παρὰ τοῖς Ἕλλησι μεθύουσαι αἱ γυναῖκες παραδίδωσιν Ἀντιφάνης
μὲν ἐν τῇ Ἀκοντιζομένῃ οὕτω·
«Γείτων ἐστί τις
(441c) κάπηλος· οὗτος εὐθὺς ὅταν ἔλθω ποτὲ
διψῶσα, μόνος οἶδ´ ὥς γ´ ἐμοὶ κεράννυται.
Οὔθ´ ὑδαρὲς οὔτ´ ἄκρατον οἶδ´ ἐγώ ποτε
πιοῦσα.»
Καὶ ἐν Μύστιδι· γυναῖκες δέ εἰσιν αἱ διαλεγόμεναι·
«Βούλει καὶ σύ, φιλτάτη, πιεῖν;
{Β.} Καλῶς ἔχει μοι. {Α.} Τοιγαροῦν ἐμοὶ φέρε.
Μέχρι γὰρ τριῶν δεῖν φασι τιμᾶν τοὺς θεούς.»
Ἄλεξις δὲ Ὀρχηστρίδι·
(441d) «Γυναιξὶ δ´ ἀρκεῖ πάντ´, ἐὰν οἶνος παρῇ
πίνειν διαρκής. {Β.} ᾿᾿Αλλὰ μήν, νὴ τὼ θεώ,
ἔσται γ´ ὅσον ἂν βουλώμεθ´, ἔσται καὶ μάλα
ἡδύς γ´, ὀδόντας οὐκ ἔχων, ἤδη σαπρός,
λέγων, γέρων γε δαιμονίως. {Α.} σπάζομαι
γραῦν σφίγγα· πρὸς ἐμὲ - - - ὡς αἰνίγματα·
λέγε καὶ τὰ λοιπά.»
Ἐν δὲ Δὶς πενθοῦντι Ζωπύρας τινὸς μνημονεύων φησί·
«Καὶ Ζωπύρα,
οἰνηρὸν ἀγγεῖον.»
Ἀντιφάνης Βάκχαις·
(441e) «Ἐπεὶ δὲ τοῦτ´ οὐκ ἔστι, κακοδαίμων σφόδρα
ὅστις γαμεῖ γυναῖκα, πλὴν ἐν τοῖς Σκύθαις·
ἐκεῖ μόνον γὰρ οὐδὲ φύετ´ ἄμπελος.»
Ξέναρχος Πεντάθλῳ·
«Ὄρκον δ´ ἐγὼ γυναικὸς εἰς οἶνον γράφω.»
Πλάτων Φάωνι διηγούμενος ὅσα διὰ τὸν οἶνον
συμβαίνει ταῖς γυναιξί φησιν·
«Εἶεν, γυναῖκες, ὡς ὑμῖν πάλαι
οἶνον γενέσθαι τὴν ἄνοιαν εὔχομαι.
Ὑμῖν γὰρ οὐδέν, καθάπερ ἡ παροιμία,
ἐν τῷ καπήλῳ νοῦς ἐνεῖναί μοι δοκεῖ.
Εἰ γὰρ Φάωνα δεῖσθ´ ἰδεῖν, προτέλεια δεῖ
(441f) ὑμᾶς ποιῆσαι πολλὰ πρότερον τοιαδί·
πρῶτα μὲν ἐμοὶ γὰρ κουροτρόφῳ προθύεται
πλακοῦς ἐνόρχης, ἄμυλος ἐγκύμων, κίχλαι
ἑκκαίδεχ´ ὁλόκληροι μέλιτι διαμεμιγμέναι,
λαγῷα δώδεκ´ ἐπισέληνα. Τἄλλα δὲ
ἤδη τάδ´ εὐτελέστατ´ ἐστ´· ἄκουε δή.
Βολβῶν μὲν Ὀρθάννῃ τρί´ ἡμιεκτέα,
| [10,441] On voit que si elle en avait seulement goûté, il n'y aurait pas besoin d'accusateurs.
Alcime de Sicile dit, dans un de ses livres intitulé l'Italie, que les femmes ne
boivent généralement pas de vin, pour la même raison.
Hercule étant venu dans le territoire de Crotone, fut pris de la soif, et alla
vers une maison située le long du chemin. S'en étant approché, il y demanda à
boire. Le hasard voulut que la femme du maître de la maison ouvrît en cachette
un tonneau de vin :
«En vérité, dit-elle à son mari, vous seriez bien sot d'aller ouvrir ce tonneau
pour un étranger. Non, ne lui offrez que de l'eau.»
(441b) Hercule qui se tenait près de la porte ayant entendu ce propos, loua
beaucoup le mari de l'intention qu'il avait eue :
«Mon ami, lui dit-il ensuite, retourne sur tes pas, et va examiner ton tonneau.»
Cet homme, étant rentré chez lui, trouva le tonneau changé en pierre. Ce prodige
est encore à présent pour les femmes de la contrée, ce qui leur fait regarder
comme une chose honteuse de boire du vin.
Mais Antiphane montre, dans son Akontizomène, comment les femmes grecques
se comportaient à l'égard du vin.
«A. Ma foi, j'ai pour voisin (441c) un tavernier. Lorsque j'arrive toute
altérée, cet homme le sait bientôt, et il me mêle du vin, ou il n'y a ni trop,
ni trop peu d'eau. Je m'en aperçois bien en buvant.»
Voici ce que se disent des femmes dans la Mystide du même poète :
«A. Ma chère, veux-tu boire un coup? B. Eh ! cela ne me ferait pas de mal !
apporte-moi donc. On dit même qu'on peut boire trois rasades en l'honneur des dieux.»
On lit dans la Danseuse d'Alexis :
(441d) «A. Tout va bien pour les femmes, quand elles ont du vin à boire à leur
aise. B. Eh bien, par nos deux divinités ! nous en aurons autant que nous
voudrons; et si doux, à faire couler, si mur, qu'il n'aura plus de dents; enfin,
du plus vieux; un vin des dieux ! A. Oh ! j'embrasse ma vieille Sphinx, qui
s'explique ainsi par énigmes, etc.»
Le même, dans son Deux-fois-affligé (dis g-penthoûnti), fait mention de certaine
Zopyre : «Et cette Zopyre qui est un vrai broc de vin.»
Antiphane écrit, dans ses Bacchantes :
(441e) «Car, cela étant, un homme ne se rend-il pas malheureux lorsqu'il se
marie ailleurs qu'en Scythie? Ce n'est que là qu'il n'y a pas de vigne.»
Xénarque dit, dans son Pentalhle :
«Pour moi, j'écris le serment d'une femme dans du vin.»
Platon s'exprime comme il suit, dans son Phaon, en exposant tout ce que
le vin fait faire aux femmes :
«Femmes, plût au ciel que le vin fût à présent votre vice, comme il l'était
autrefois ! car il me paraît que votre esprit n'est plus chez le tavernier,
comme le disait le proverbe. Mais puisque vous voulez voir Phaon, il y a
beaucoup de cérémonies (441f) préliminaires à remplir auparavant ; et les voici.
D'abord on me consacre, à moi nourrice des enfants, un gâteau mâle, fait de
farine non moulue, un enchyte, seize grives entières assaisonnées de miel, douze
morceaux de lièvres pour la Lune, et autres choses : or, tout ceci n'est pas
cher. Écoutez donc ; il faut, pour Orthane, trois demi-mesures de truffes;
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