[10,437] Χάρης δ´ ὁ Μυτιληναῖος ἐν ταῖς περὶ Ἀλέξανδρον ἱστορίαις (437) περὶ Καλάνου
εἰπὼν τοῦ Ἰνδοῦ φιλοσόφου, ὅτι ῥίψας ἑαυτὸν εἰς πυρὰν νενημένην ἀπέθανε, φησὶν
ὅτι καὶ ἐπὶ τῷ μνήματι αὐτοῦ διέθηκεν Ἀλέξανδρος γυμνικὸν ἀγῶνα καὶ μουσικὸν
ἐγκωμίων.
«Ἔθηκε δέ, φησί, καὶ διὰ τὴν φιλοινίαν τῶν Ἰνδῶν καὶ ἀκρατοποσίας ἀγῶνα, καὶ ἦν
ἆθλον τῷ μὲν πρώτῳ τάλαντον, τῷ δὲ δευτέρῳ τριάκοντα μναῖ καὶ τῷ τρίτῳ δέκα. Τῶν
οὖν πιόντων τὸν οἶνον παραχρῆμα μὲν ἐτελεύτησαν ὑπὸ τοῦ ψύχους τριάκοντα καὶ
πέντε, μικρὸν δὲ διαλιπόντες ἐν ταῖς σκηναῖς ἕξ. (437b) Ὁ δὲ πλεῖστον πιὼν καὶ
νικήσας ἔπιε μὲν ἀκράτου χοᾶς τέσσαρας καὶ τὸ τάλαντον ἔλαβεν, ἐπεβίωσε δὲ
ἡμέρας τέσσαρας· ἐκαλεῖτο δὲ Πρόμαχος.»
Τίμαιος δέ φησιν ὡς
«Διονύσιος ὁ τύραννος τῇ τῶν Χοῶν ἑορτῇ τῷ πρώτῳ ἐκπιόντι χοᾶ ἆθλον ἔθηκε
στέφανον χρυσοῦν· καὶ ὅτι πρῶτος ἐξέπιε Ξενοκράτης ὁ φιλόσοφος καὶ λαβὼν τὸν
χρυσοῦν στέφανον καὶ ἀναλύων τῷ Ἑρμῇ τῷ ἱδρυμένῳ ἐπὶ τῆς αὐλῆς ἐπέθηκεν, ᾧπερ
εἰώθει καὶ τοὺς ἀνθινοὺς ἑκάστοτε ἐπιτιθέναι στεφάνους ἑσπέρας ἀπαλλασσόμενος ὡς
αὑτόν. Καὶ ἐπὶ τούτῳ ἐθαυμάσθη.»
Τὴν δὲ τῶν (437c) Χοῶν ἑορτὴν τὴν Ἀθήνησιν ἐπιτελουμένην Φανόδημός φησι
Δημοφῶντα τὸν βασιλέα - - - βουλόμενον ὑποδέξασθαι παραγενόμενον τὸν Ὀρέστην
Ἀθήναζε. Πρὸς δὲ τὰ ἱερὰ οὐ θέλων αὐτὸν προσιέναι οὐδ´ ὁμόσπονδον γενέσθαι μήπω
δικασθέντα ἐκέλευσε συγκλεισθῆναί τε τὰ ἱερὰ καὶ χοᾶ οἴνου ἑκάστῳ παρατεθῆναι,
τῷ πρώτῳ ἐκπιόντι εἰπὼν ἆθλον δοθήσεσθαι πλακοῦντα. Παρήγγειλέ τε καὶ τοῦ πότου
παυσαμένους τοὺς μὲν στεφάνους οἷς ἐστεφάνωντο πρὸς τὰ ἱερὰ μὴ τιθέναι διὰ τὸ
ὁμορόφους γενέσθαι τῷ Ὀρέστῃ, (437d) περὶ δὲ τὸν χοᾶ τὸν ἑαυτοῦ ἕκαστον
περιθεῖναι καὶ τῇ ἱερείᾳ ἀποφέρειν τοὺς στεφάνους πρὸς τὸ ἐν Λίμναις τέμενος,
ἔπειτα θύειν ἐν τῷ ἱερῷ τὰ ἐπίλοιπα. Καὶ ἔκτοτε τὴν ἑορτὴν κληθῆναι Χοᾶς. Τῇ δὲ
ἑορτῇ τῶν Χοῶν ἔθος ἐστὶν Ἀθήνησι πέμπεσθαι δῶρά τε καὶ τοὺς μισθοὺς τοῖς
σοφισταῖς, οἵπερ καὶ αὐτοὶ συνεκάλουν ἐπὶ ξένια τοὺς γνωρίμους, ὥς φησιν
Εὐβουλίδης ὁ διαλεκτικὸς ἐν δράματι Κωμασταῖς οὕτως·
«Σοφιστιᾷς, κάκιστε, καὶ Χοῶν δέῃ
τῶν μισθοδώρων, οὐκ ἀδείπνων ἐν τρυφῇ.»
(437e) Ἀντίγονος δ´ ὁ Καρύστιος ἐν τῷ περὶ τοῦ Διονυσίου βίου τοῦ
Ἡρακλεώτου τοῦ ἐπικληθέντος Μεταθεμένου φησὶ τὸν Διονύσιον τοῖς οἰκέταις
συνεορτάζοντα ἐν τῇ τῶν Χοῶν ἑορτῇ καὶ μὴ δυνάμενον διὰ γῆρας χρῆσθαι ᾗ
παρειλήφεσαν ἑταίρᾳ ὑποστρέψαντα εἰπεῖν πρὸς τοὺς συνδειπνοῦντας·
«Οὐ δύναμαι τανύσαι, λαβέτω δὲ καὶ ἄλλος.»
Ἦν δὲ ὁ Διονύσιος ἔτι ἐκ νέου, ὥς φησι Νικίας ὁ Νικαεὺς ἐν ταῖς Διαδοχαῖς, πρὸς
τὰ ἀφροδίσια ἐκμανὴς καὶ πρὸς τὰς δημοσίας εἰσῄει παιδίσκας ἀδιαφόρως. (437f)
Καί ποτε πορευόμενος μετά τινων γνωρίμων ὡς ἐγένετο κατὰ τὸ παιδισκεῖον, εἰς ὃ
τῇ προτεραίᾳ παρεληλυθὼς ὤφειλε χαλκοῦς, ἔχων τότε κατὰ τύχην ἐκτείνας τὴν χεῖρα
πάντων ὁρώντων ἀπεδίδου.
| [10,437] Charès de Mitylène, qui a écrit l'histoire d'Alexandre, y raconte que
(437) Calanus, philosophe Indien, s'étant jeté dans un bûcher embrasé, y mourut;
mais Alexandre lui fit célébrer des jeux funèbres, où l'on disputa même le prix
de la musique par des chants destinés à la louange de ce philosophe. Comme les
Indiens aiment le vin, il invita aussi les grands buveurs à disputer entre eux à
qui boirait le plus. Le premier prix était un talent d'argent, le second trente
mines, et le troisième dix. De tous ces buveurs il en mourut sur-le-champ
trente-cinq qui eurent les sens glacés. Peu après, il en périt encore six autres
dans les tentes. (437b) Celui qui remporta la victoire fut un nommé Promachus;
il avait bu quatre conges de vin pur.
Selon Timée, Denys le tyran, lors de la fête des conges, proposa pour prix une
couronne d'or à celui qui, le premier, aurait bu un conge de vin ; et ce fut le
philosophe Xénocrate qui l'eut le premier achevé. Prenant la couronne d'or avec
soi, lorsqu'il se retira, il l'a mit à l'Hermès, ou Mercure, qui était devant le
vestibule, et auquel il avait coutume de mettre toutes ses couronnes de fleurs,
lorsqu'il s'en retournait au soir chez lui. Cette action lui acquit beaucoup de gloire.
(437c) Quant à la fête des conges, voici ce qu'en dit Phanodème :
«On célébrait cette fête à Athènes. Le roi Démophoon eut dessein de recevoir
Oreste, qui venait d'arriver dans cette ville; mais ne voulant pas l'admettre
aux cérémonies sacrées, ni qu'il eût comme les autres aucune part aux libations,
parce qu'il n'avait pas encore été jugé, Démophoon fit fermer les lieux sacrés,
et donner à chacun en particulier un conge de vin, promettant une galette pour
prix à celui qui le premier aurait bu son conge. Il fit savoir aussi que,
lorsqu'on aurait fini de boire, personne ne déposerait dans les lieux sacrés les
couronnes que chacun avait sur la tête, parce qu'on s'était trouvé sous le même
toit avec Oreste; (437d) mais qu'il fallait en entourer le conge dans lequel on
aurait bu, et porter ainsi la couronne à la prêtresse dans le terrain sacré des
Limnes; ensuite il permit d'achever les sacrifices dans le temple.»
C'est depuis ce temps-là que l'on nomma ce jour la fête des conges. Les
Athéniens ont coutume d'envoyer le jour de cette fête des présents et des
récompenses aux Sophistes, qui de leur côté invitent leurs amis pour les
régaler, comme le dit Eubulide le Dialecticien dans sa pièce intitulée les Comastes :
«Tu fais le Sophiste, coquin que tu es ! mais pour avoir un souper délicieux,
il faudrait que la fête des Conges te procurât quelques présents, ou quelque salaire.»
(437e) Antigone de Caryste; qui a écrit la vie de Denys d'Héraclée,
surnommé Metathémène (apostat), rapporte que ce Denys faisant avec ses
domestiques la fête des conges, et ne pouvant à cause de sa vieillesse goûter
tous les charmes d'une jolie femme que ces gens lui avaient amenée, se tourna
vers les convives, et leur dit, avec ce vers d'Homère :
«Non, je ne puis tendre: qu'un autre prenne à son tour.»
Depuis sa jeunesse, Denys avait été extrêmement passionné pour les femmes, selon
ce que dit Nicias de Nicée dans son Traité des Successions, et se livrait même
indifféremment aux filles publiques. Étant un jour sorti avec quelques amis, il
passa devant une maison où il y avait des grisettes, à qui il devait quelques
pièces de cuivre de la veille; sans scrupule il allonge le bras, et les leur
donne en présence de tous ceux qui étaient là.
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