HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre X

Page 420

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[10,420] Ἦν δὲ τοῦ μὲν θέρους ἡτοιμασμένη ψίαθος ἐφ´ ἑκάστης (420) κλίνης, τοῦ δὲ χειμῶνος κώδιον· προσκεφάλαιον δὲ αὐτὸν φέρειν ἕκαστον ἔδει. Τὸ δὲ περιαγόμενον ποτήριον οὐ μεῖζον ἦν κοτυλιαίου, τράγημα δὲ θέρμος μὲν κύαμος συνεχῶς, ποτὲ δὲ καὶ τῶν ὡρίων εἰσεφέρετό τι, τοῦ μὲν θέρους ἄπιος ῥόα, τοῦ δ´ ἔαρος ὦχροι, κατὰ δὲ τὴν χειμερινὴν ὥραν ἰσχάδες. Μαρτυρεῖ δὲ καὶ περὶ τούτων Λυκόφρων Χαλκιδεὺς γράψας σατύρους Μενέδημον, ἐν οἷς φησιν Σιληνὸς πρὸς τοὺς σατύρους· (420b) «Παῖδες κρατίστου πατρὸς ἐξωλέστατοι, ἐγὼ μὲν ὑμῖν, ὡς ὁρᾶτε, στρηνιῶ· δεῖπνον γὰρ οὔτ´ ἐν Καρίᾳ, μὰ τοὺς θεούς, οὔτ´ ἐν Ῥόδῳ τοιοῦτον οὔτ´ ἐν Λυδίᾳ κατέχω δεδειπνηκώς. Ἄπολλον, ὡς καλόνΚαὶ προελθών· «Ἀλλὰ κυλίκιον ὑδαρὲς παῖς περιῆγε τοῦ πεντωβόλου, ἀτρέμα παρεξεστηκός· τ´ ἀλιτήριος καὶ δημόκοινος ἐπεχόρευε δαψιλὴς θέρμος, πενήτων καὶ τρικλίνου συμπότης.» (420c) Ἑξῆς δέ φησιν ὅτι ζητήσεις ἦσαν παρὰ πότον· «Τράγημα γὰρ σωφρονιστὴς πᾶσιν ἐν μέσῳ λόγοςἹστορεῖται δὲ καὶ ὅτι πολλάκις συνόντας αὐτοὺς ἐπὶ πλεῖον ὄρνις κατελάμβανε τὴν ἕω καλῶν, τοῖσι δὲ οὐδέπω κόρος. Ἀρκεσίλαος δ´ ἑστιῶν τινας, καὶ ἐλλιπόντων τῶν ἄρτων νεύσαντος τοῦ παιδὸς ὡς οὐκ ἔτ´ εἰσίν, ἀνακαγχάσας καὶ τὼ χεῖρε συγκροτήσας οἷόν τι, ἔφη, τὸ συμπόσιόν ἐστιν ἡμῶν, ἄνδρες φίλοι· ἄρτους ἐπιλελήσμεθ´ ἀρκοῦντας πρίασθαι. Τρέχε δή, παῖ. (420d) Καὶ τοῦτ´ ἔλεγεν αὐτὸς γελῶν· καὶ τῶν παρόντων δ´ ἅθρους ἐξεχύθη γέλως καὶ διαγωγὴ πλείων ἐνέπεσεν καὶ διατριβή, ὥστε ἥδυσμα γενέσθαι τῷ συμποσίῳ τὴν τῶν ἄρτων ἔνδειαν. Ἄλλοτε δὲ Ἀρκεσίλαος Ἀπελλῇ τῷ γνωρίμῳ προστάξας καθυλίσαι τὸν οἶνον, ἐπειδὴ διὰ τὴν ἀπειρίαν ἐκεῖνος τὰ μὲν ἐτάραττεν, τὰ δ´ ἐξέχει, καὶ πολὺ θολώτερος ἐφαίνετο οἶνος, ὑπομειδιάσας ἔφη· ἐγὼ δὲ καθυλίσαι προσέταξα ἀνθρώπῳ μηδὲν ἑωρακότι ἀγαθὸν ὥσπερ οὐδ´ ἐγώ. Ἀνάστηθι οὖν σύ, Ἀρίδεικες· σὺ δὲ ἀπελθὼν τὰ ἑκτὰ τρύπα. (420e) Ταῦτα δ´ οὕτως εὔφραινε καὶ ἐξιλάρου τοὺς παρόντας ὡς εὐθυμίας πληροῦσθαι. Οἱ δὲ νῦν συνάγοντες ἐπὶ τὰ δεῖπνα καὶ μάλιστα οἱ ἀπὸ τῆς καλῆς Ἀλεξανδρείας βοῶσι, κεκράγασι, βλασφημοῦσι τὸν οἰνοχόον, τὸν διάκονον, τὸν μάγειρον· κλαίουσι δ´ οἱ παῖδες τυπτόμενοι κονδύλοις ἄλλος ἄλλοθεν. Καὶ οὐχ οἷον οἱ κεκλημένοι μετὰ πάσης ἀηδίας δειπνοῦσιν, ἀλλὰ κἂν τύχῃ θυσία τις οὖσα, παρακαλυψάμενος θεὸς οἰχήσεται καταλιπὼν (420f) οὐ μόνον τὸν οἶκον, ἀλλὰ καὶ τὴν πόλιν ἅπασαν. Γελοῖον γάρ ἐστιν αὐτὸν τὸν εὐφημίαν κηρύξαντα καταρᾶσθαι τῇ γυναικὶ καὶ τοῖς τέκνοις. Καὶ τοῖς δειπνοῦσι δ´ ἂν εἴποι τοιοῦτος· «Νῦν δ´ ἔρχεσθ´ ἐπὶ δεῖπνον, ἵνα ξυνάγωμεν ἌρηαΤῷ γὰρ τοιούτῳ οἶκος [10,420] En été, chaque lit était couvert d'une natte; (420) en hiver, d'une peau garnie de son poil. Les convives devaient apporter avec eux leur coussin. Quant au vase qui servait à boire à la ronde, il ne contenait qu'une cotyle. Le dessert était ordinairement des lupins ou des fèves. Quelquefois on servait des fruits de la saison; savoir, en été une poire, une grenade; au printemps, de la gesse, et en hiver, des figues sèches. Lycophron de Chalcis rend témoignage de la vérité de ces faits dans la pièce satyrique qu'il a intitulée Ménedème, et dans laquelle Silène dit aux Satyres: (420b) « Enfants perdus d'un excellent père, je vous régale amplement, comme vous voyez : non, certes ! je n'ai jamais eu, dans la Carie, ni à Rhodes, ni en Lydie, un repas si copieux, ni si beau, j'en jure par Apollon.» Il ajoute plus loin : «... mais le serviteur, qui autrement restait tout près sans remuer, portait à la ronde un gobelet de vin noyé dans l'eau, contenant cinq oboles. Ceci fut accompagné d'un chœur nombreux de lupins, aliment populaire, et convive des triclins du pauvre .... «Après cela, dit-il à la suite, on proposa diverses questions en buvant .... «car les sages réflexions qu'on se communiquait pendant les intervalles servaient d'entremets.» (420c) On rapporte aussi «que souvent ils prolongeaient leurs assemblées jusqu'au moment où le Coq les surprenait, en appelant l'aurore ; de sorte même qu'ils n'étaient pas encore à la fin de leurs discours.» Arcésilas donnait un repas à quelques personnes; mais il n'y avait pas assez de pain. Le serviteur lui fit signe pour l'en avertir ; aussitôt Arcésilas éclate de rire, bat des mains, et dit : Mes amis, voyez donc quel repas nous faisons ici ! on a oublié d'acheter assez de pain. Serviteur, cours donc en chercher. Au ton plaisant dont il dit ceci, tous les convives éclatent aussi de rire ; la gaieté règne dans l'assemblée beaucoup plus qu'auparavant; de sorte que le manque de pain fut un assaisonnement des plus agréables pour les mets. Dans une autre occasion, Arcésilas dit à Apelle, serviteur de confiance, de lui filtrer du vin; celui-ci en répandit une partie, et troubla encore plus l'autre, faute d'expérience dans ce travail ; de sorte que le vin paroissait plus chargé de lie qu'auparavant. Arcésilas se mit à rire, disant : Ma foi, j'ai commandé de clarifier le vin à un homme qui, non plus que moi, n'a jamais su bien faire. Ainsi, toi Aridice, lève-toi ; et toi, Apelle, va-t-en mettre en perce ce que tu as répandu. (420e) Ce propos fit tant de plaisir, que la gaieté régna dans toute l'assemblée. Mais ceux qui donnent aujourd'hui des repas, surtout les habitants de la belle ville d'Alexandrie, crient, tempêtent, jurent contre l'échanson, le serviteur, le cuisinier. Les esclaves reçoivent des coups de poing, l'un d'un côté, l'autre de l'autre, fondent en pleurs; de sorte que non seulement les convives soupent avec tous les désarçonnements imaginables ; mais même, si l'on fait un sacrifice, la divinité à laquelle on l'offre se voile la tête, et abandonne (420f) et la maison (ou la salle) et toute la ville. En effet, n'est-il pas absurde que celui qui fait crier par un héraut, «loin d'ici toute parole de mauvais augure !» maudisse et sa femme et ses enfants ? N'est-ce pas dire à ceux qu'on invite à un repas: «Cà, mettons-nous à table, afin de nous battre après avoir mangé?» La salle d'un tel homme


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Dernière mise à jour : 20/12/2007