HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Les Topiques, livre I

Chapitre XVIII

  Chapitre XVIII

[1,18] CHAPITRE XVIII. Χρήσιμον δὲ τὸ μὲν ποσαχῶς λέγεται ἐπεσκέφθαι πρός τε τὸ σαφές (μᾶλλον γὰρ ἄν τις εἰδείη τί τίθησιν, (108a20) ἐμφανισθέντος ποσαχῶς λέγεται) καὶ πρὸς τὸ γίνεσθαι κατ´ αὐτὸ τὸ πρᾶγμα καὶ μὴ πρὸς τὸ ὄνομα τοὺς συλλογισμούς· ἀδήλου γὰρ ὄντος ποσαχῶς λέγεται, ἐνδέχεται μὴ ἐπὶ ταὐτὸν τόν τε ἀποκρινόμενον καὶ τὸν ἐρωτῶντα φέρειν τὴν διάνοιαν· ἐμφανισθέντος δὲ ποσαχῶς λέγεται καὶ ἐπὶ (108a25) τί φέρων τίθησι, γελοῖος ἂν φαίνοιτο ἐρωτῶν, εἰ μὴ πρὸς τοῦτο τὸν λόγον ποιοῖτο. Χρήσιμον δὲ καὶ πρὸς τὸ μὴ παραλογισθῆναι καὶ πρὸς τὸ παραλογίσασθαι. Εἰδότες γὰρ ποσαχῶς λέγεται οὐ μὴ παραλογισθῶμεν, ἀλλ´ εἰδήσομεν ἐὰν μὴ πρὸς τὸ αὐτὸ τὸν λόγον ποιῆται ἐρωτῶν· αὐτοί τε (108a30) ἐρωτῶντες δυνησόμεθα παραλογίσασθαι, ἐὰν μὴ τυγχάνῃ εἰδὼς ἀποκρινόμενος ποσαχῶς λέγεται. Τοῦτο δ´ οὐκ ἐπὶ πάντων δυνατόν, ἀλλ´ ὅταν τῶν πολλαχῶς λεγομένων τὰ μὲν ἀληθῆ τὰ δὲ ψευδῆ. Ἔστι δὲ οὐκ οἰκεῖος τρόπος οὗτος τῆς διαλεκτικῆς· διὸ παντελῶς εὐλαβητέον τοῖς διαλεκτικοῖς τὸ τοιοῦτον, τὸ πρὸς τοὔνομα διαλέγεσθαι, ἐὰν μή τις ἄλλως ἐξαδυνατῇ περὶ τοῦ προκειμένου διαλέγεσθαι. Τὸ δὲ τὰς διαφορὰς εὑρεῖν χρήσιμον πρός τε τοὺς συλλογισμοὺς τοὺς περὶ ταὐτοῦ καὶ ἑτέρου καὶ πρὸς τὸ γνωρίζειν (108b1) τί ἕκαστόν ἐστιν. Ὅτι μὲν οὖν πρὸς τοὺς συλλογισμοὺς τοὺς περὶ ταὐτοῦ καὶ ἑτέρου χρήσιμον, δῆλον (εὑρόντες γὰρ διαφορὰν τῶν προκειμένων ὁποιανοῦν δεδειχότες ἐσόμεθα ὅτι οὐ ταὐτόνπρὸς δὲ τὸ γνωρίζειν τί ἐστι, διότι τὸν ἴδιον τῆς (108b5) οὐσίας ἑκάστου λόγον ταῖς περὶ ἕκαστον οἰκείαις διαφοραῖς χωρίζειν εἰώθαμεν. δὲ τοῦ ὁμοίου θεωρία χρήσιμος πρός τε τοὺς ἐπακτικοὺς λόγους καὶ πρὸς τοὺς ἐξ ὑποθέσεως συλλογισμοὺς καὶ πρὸς τὴν ἀπόδοσιν τῶν ὁρισμῶν. Πρὸς μὲν οὖν τοὺς ἐπακτικοὺς (108b10) λόγους, διότι τῇ καθ´ ἕκαστα ἐπὶ τῶν ὁμοίων ἐπαγωγῇ τὸ καθόλου ἀξιοῦμεν ἐπάγειν· οὐ γὰρ ῥᾴδιόν ἐστιν ἐπάγειν μὴ εἰδότας τὰ ὅμοια. Πρὸς δὲ τοὺς ἐξ ὑποθέσεως συλλογισμούς, διότι ἔνδοξόν ἐστιν, ὥς ποτε ἐφ´ ἑνὸς τῶν ὁμοίων ἔχει, οὕτως καὶ ἐπὶ τῶν λοιπῶν. Ὥστε πρὸς τι ἂν αὐτῶν εὐπορῶμεν (108b15) διαλέγεσθαι, προδιομολογησόμεθα, ὥς ποτε ἐπὶ τούτων ἔχει, οὕτω καὶ ἐπὶ τοῦ προκειμένου ἔχειν, δείξαντες δὲ ἐκεῖνο καὶ τὸ προκείμενον ἐξ ὑποθέσεως δεδειχότες ἐσόμεθα· ὑποθέμενοι γάρ, ὥς ποτε ἐπὶ τούτων ἔχει, οὕτω καὶ ἐπὶ τοῦ προκειμένου ἔχειν, τὴν ἀπόδειξιν πεποιήμεθα. Πρὸς δὲ τὴν τῶν (108b20) ὁρισμῶν ἀπόδοσιν, διότι δυνάμενοι συνορᾶν τί ἐν ἑκάστῳ ταὐτόν οὐκ ἀπορήσομεν εἰς τί δεῖ γένος ὁριζομένους τὸ προκείμενον τιθέναι· τῶν γὰρ κοινῶν τὸ μάλιστα ἐν τῷ τί ἐστι κατηγορούμενον γένος ἂν εἴη. Ὁμοίως δὲ καὶ ἐν τοῖς πολὺ διεστῶσι χρήσιμος πρὸς τοὺς ὁρισμοὺς τοῦ ὁμοίου θεωρία, οἷον ὅτι ταὐτὸν (108b25) γαλήνη μὲν ἐν θαλάσσῃ, νηνεμία δ´ ἐν ἀέρι (ἑκάτερον γὰρ ἡσυχία), καὶ στιγμὴ ἐν γραμμῇ καὶ μονὰς ἐν ἀριθμῷ (ἑκάτερον γὰρ ἀρχή). Ὥστε τὸ κοινὸν ἐπὶ πάντων γένος ἀποδιδόντες δόξομεν οὐκ ἀλλοτρίως ὁρίζεσθαι. Σχεδὸν δὲ καὶ οἱ ὁριζόμενοι οὕτως εἰώθασιν ἀποδιδόναι· τήν τε γὰρ μονάδα (108b30) ἀρχὴν ἀριθμοῦ φασιν εἶναι καὶ τὴν στιγμὴν ἀρχὴν γραμμῆς. Δῆλον οὖν ὅτι εἰς τὸ κοινὸν ἀμφοτέρων γένος τιθέασιν. Τὰ μὲν οὖν ὄργανα δι´ ὧν οἱ συλλογισμοὶ ταῦτ´ ἐστίν· οἱ δὲ τόποι πρὸς οὓς χρήσιμα τὰ λεχθέντα οἵδε εἰσίν. [1,18] Chapitre XVIII. C'est pour la clarté qu'il est utile d'examiner de combien de manières (une chose) se dit; car on pourra voir davantage ce qu'on pose, (108a20) une fois manifesté de combien de manières cela se dit. (C'est) aussi pour que les raisonnements soient effectués d'après la chose même et non d'après son nom, car, tant que ne devient pas évident de combien de manières (ce dont on parle) se dit, il reste possible au répondeur et au demandeur de ne pas faire porter leur pensée sur la même (chose); tandis que, dès que devient manifeste de combien de manières (cela) se dit et (108a25) se portant sur quoi on prend position, le demandeur aura tout l'air ridicule, s'il n'effectue pas son raisonnement en relation à cela. C'est utile encore pour ne pas se faire paralogiser et pour paralogiser, car sachant, en effet, de combien de manières (ce dont on parle) se dit, nous ne serons pas paralogisés; nous saurons au contraire si ce n'est pas en relation à la même (chose) que le demandeur effectue son raisonnement. Et nous-mêmes, (108a30) en demandant, nous pourrons paralogiser, s'il se trouve que le répondeur ne sache pas de combien de manières (cela) se dit. Toutefois, cela n'est pas possible à tout propos, mais (seulement) quand ce qui se dit de plusieurs manières est vrai d'une manière, faux de l'autre. Cette façon, cependant, n'est pas appropriée à la dialectique. C'est pourquoi les dialecticiens doivent éviter de toute manière (108a35) un (procédé) de cette nature, discuter contre le nom, à moins qu'on soit incapable de discuter autrement sur le propos. Quant à découvrir les différences, c'est utile pour les raisonnements qui concluent que (c'est) la même (chose) et (que c'en est une) autre, et pour connaître (108b1) ce que chaque (chose) est. Que cela soit utile pour les raisonnements qui concluent que (c'est) la même (chose) et (que c'en est) une autre, c'est bien sûr évident, car dès que nous découvrirons une différence quelconque entre les propos, nous nous trouverons à avoir montré que ce n'est pas la même chose. Mais (c'est utile aussi) pour connaître ce que (chaque chose) est, parce que (108b5) nous avons coutume de distinguer la raison propre de l'essence de chaque (chose) au moyen des différences appropriées à chacune. La considération du semblable, quant à elle, est utile en vue des raisons inductives, des raisonnements (procédant) par supposition et de la production des définitions. En vue des raisons inductives, bien sûr, (108b10) parce que c'est à force d'induction de singuliers semblables que nous venons à réclamer d'induire l'universelle. Effectivement, il n'est pas facile d'induire sans savoir ce qu'il y a de semblable. En vue, aussi, des raisonnements (procédant) par supposition, parce qu'il est endoxal que comme il en va, éventuellement, de l'un de (cas) semblables, ainsi (en va-t-il aussi) du reste. En conséquence, dès que nous aurons en abondance de quoi (108b15) discuter contre l'un d'eux, nous nous ferons concéder que comme il en va, éventuellement, de ce (cas semblable) ainsi en va-t-il du propos; aussi, en ayant montré celui-là, nous nous trouverons à avoir montré le propos par supposition. Puisque nous aurons supposé, en effet, que comme il en va, éventuellement, de ce (cas semblable), ainsi en va-t-il aussi du propos, nous aurons fait la démonstration. En vue, enfin, de la (108b20) production des définitions, parce que du fait de pouvoir apercevoir ce qui en chaque (matière) est la même (chose), cela ne nous mettra pas en impasse, au moment de définir, (de devoir déterminer) en quel genre poser le propos. C'est en effet parmi les (attributs) communs celui qui s'attribue le plus en ce que (la chose) est qui pourra être son genre. C'est semblablement aussi en ce qui est très éloigné que la considération du semblable (est) utile pour les définitions. Par exemple, que c'est la même (chose) (108b25) la sérénité dans la mer et la tranquillité dans l'air, car chacune est un calme; de même le point dans la ligne et l'unité dans le nombre, car chacun est principe. Par conséquent, c'est en produisant à titre de genre ce qu'il y a de commun à tous (les cas semblables) qu'il fera figure d'endoxe que nous ne définissons pas étrangement. C'est à peu près ainsi, d'ailleurs, que ceux qui définissent ont coutume de produire (leurs définitions). On dit en effet que l'unité (108b30) est principe du nombre et que le point est principe de la ligne. Il est donc évident qu'on pose le genre dans ce qu'il y a de commun aux deux. Voilà donc les instruments grâce auxquels les raisonnements (sont effectués). Quant aux lieux en relation auxquels ce qu'on a dit sera utile, les voici.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007