[1,15e] Ἔτι δ´ ἐπὶ τῶν πτώσεων ἐπισκεπτέον. Εἰ γὰρ τὸ δικαίως (106b30) πλεοναχῶς
λέγεται, καὶ τὸ δίκαιον πλεοναχῶς ῥηθήσεται· καθ´ ἑκάτερον γὰρ τῶν δικαίως
ἔστι δίκαιον· οἷον εἰ τὸ δικαίως λέγεται τό τε κατὰ τὴν ἑαυτοῦ γνώμην
κρῖναι καὶ τὸ ὡς δεῖ, ὁμοίως καὶ τὸ δίκαιον. Ὡσαύτως δὲ καὶ εἰ τὸ ὑγιεινὸν
πλεοναχῶς, καὶ τὸ ὑγιεινῶς πλεοναχῶς (106b35) ῥηθήσεται· οἷον εἰ ὑγιεινὸν
τὸ μὲν ὑγιείας ποιητικὸν τὸ δὲ φυλακτικὸν τὸ δὲ σημαντικόν, καὶ τὸ
ὑγιεινῶς ἢ ποιητικῶς ἢ φυλακτικῶς ἢ σημαντικῶς ῥηθήσεται. Ὁμοίως δὲ καὶ
ἐπὶ τῶν ἄλλων, ὅταν αὐτὸ πλεοναχῶς λέγηται, καὶ (107a1) ἡ πτῶσις ἡ ἀπ´
αὐτοῦ πλεοναχῶς ῥηθήσεται, καὶ εἰ ἡ πτῶσις, καὶ αὐτό.
Σκοπεῖν δὲ καὶ τὰ γένη τῶν κατὰ τοὔνομα κατηγοριῶν, εἰ ταὐτά ἐστιν ἐπὶ
πάντων· εἰ γὰρ μὴ ταὐτά, δῆλον (107a5) ὅτι ὁμώνυμον τὸ λεγόμενον. Οἷον τὸ
ἀγαθὸν ἐν ἐδέσματι μὲν τὸ ποιητικὸν ἡδονῆς, ἐν ἰατρικῇ δὲ τὸ ποιητικὸν
ὑγιείας, ἐπὶ δὲ ψυχῆς τὸ ποιὰν εἶναι, οἷον σώφρονα ἢ ἀνδρείαν ἢ δικαίαν·
ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ ἀνθρώπου. Ἐνιαχοῦ δὲ τὸ ποτέ, οἷον τὸ ἐν τῷ καιρῷ
ἀγαθόν· ἀγαθὸν γὰρ λέγεται (107a10) τὸ ἐν τῷ καιρῷ. Πολλάκις δὲ τὸ ποσόν,
οἷον ἐπὶ τοῦ μετρίου· λέγεται γὰρ καὶ τὸ μέτριον ἀγαθόν. Ὥστε ὁμώνυμον τὸ
ἀγαθόν. Ὡσαύτως δὲ καὶ τὸ λευκὸν ἐπὶ σώματος μὲν χρῶμα, ἐπὶ δὲ φωνῆς τὸ
εὐήκοον. Παραπλησίως δὲ καὶ τὸ ὀξύ· οὐ γὰρ ὡσαύτως ἐπὶ πάντων τὸ αὐτὸ
λέγεται· (107a15) φωνὴ μὲν γὰρ ὀξεῖα ἡ ταχεῖα, καθάπερ φασὶν οἱ κατὰ τοὺς
ἀριθμοὺς ἁρμονικοί, γωνία δ´ ὀξεῖα ἡ ἐλάσσων ὀρθῆς, μάχαιρα δὲ ἡ
ὀξυγώνιος.
| [1,15e] On doit aussi tourner l'examen vers les flexions. En effet, si ce (qu'on
fait) justement (106b30) se dit de plusieurs manières, le juste se dira
aussi de plusieurs manières. De fait, à chacune des (choses faites)
justement correspond une (chose) juste. Par exemple, si (en attribuant) de
juger justement, on dit tantôt qu'on le fait selon sa conscience, tantôt
(qu'on le fait) comme il faut, il en va semblablement aussi pour le
(jugement) juste. De même aussi, si le sain (se dit) de plusieurs
manières, sainement aussi se dira de plusieurs manières. (106b35) Par
exemple, si (le sain), c'est tantôt ce qui produit la santé, tantôt ce qui
(la) garde, tantôt ce qui (en) est signe, on dira sainement aussi (à
propos de ce qui se fera) de manière à produire (la santé), à (la) garder
ou à (en) être signe. Et il en va semblablement pour autre chose : chaque
fois que la (chose) même se dit de plusieurs manières, (107a1) la flexion
qu'on en fait se dira de plusieurs manières, et si sa flexion (se dit de
plusieurs manières), elle aussi.
Investiguer aussi les genres des attributions faites d'après le nom,
(pour voir) si ce sont les mêmes pour toutes; car si ce ne sont pas les
mêmes, (il est) évident (107a5) que ce qu'on dit est homonyme. Par
exemple, le bon, en matière de nourriture, c'est ce qui produit du
plaisir; en matière de médecine, c'est ce qui produit la santé; appliqué à
une âme, c'est qu'elle soit de quelque qualité, par exemple tempérante,
courageuse ou juste; et appliqué à un homme il en va semblablement aussi.
Parfois, par ailleurs, (c'est) d'être en quelque temps; par exemple, ce
(qui vient) à propos (est) bon et de fait on dit bon (107a10) ce (qui
vient) à propos. Souvent encore, (c'est) d'être en quelque quantité, par
exemple selon la mesure; et de fait, on dit bon aussi ce qui est mesuré.
Par conséquent, le bon est homonyme. De même aussi, le clair, appliqué à
un solide, (c'est) une couleur; appliqué à un son vocal, (c'est) de bien
s'entendre. Et c'est presque pareil pour l'aigu; là encore, la même chose
ne se dit pas de la même manière en regard de tous (les sujets) : (107a15)
en effet, le son vocal aigu, c'est le (son vocal) rapide, comme l'affirme
la théorie mathématique de l'acoustique; l'angle aigu, (c'est) l'(angle)
inférieur à un droit; la lame aiguë, (c'est) la (lame) taillée à angles aigus.
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